Joyeuses Fêtes
Des rages autant que des colères
Quand l’horizon se désespère
Quand la dernière des fureurs
Est la tentation de l’aigreur
Quand la vaniteuse impudence
Se pavane en toute indécence
Aux détresses se superpose
Quand celles-ci partout explosent
Sans susciter de rébellion
Sans rompre la consternation
Comment pouvoir les oublier
Comment parvenir à lutter
Pour ne pas les banaliser
Pour refuser de s’y plier
Face à la rigueur de l’hiver
Rêver encore à la lumière
Pas celle des vitrines en fête
Celle qui éclaire les têtes
Redonnant du corps aux sourires
Rendant tout le sens au plaisir
Celui des yeux qui s’illuminent
Et des esprits qui s’imaginent
Qui font reculer les frontières
En mettant bas bien des barrières
Pour refleurir jusqu’aux déserts
Pour ensemencer les ornières
Des simples joies que l’on partage
Aux plus enivrants des rivages
Pour ne pas laisser le chagrin
Tuer l’envie du lendemain
Ne pas se lasser du parfum
Des roses écloses tôt matin
Vouloir toujours croquer la pomme
Si le mauvais sort nous assomme
S’obstiner malgré tout à vivre
Même si l’humeur est au givre
Avec constance cultiver
Des nos illusions les bouquets
Qu’elles soient autant de bourgeons
Qui l’avenir enrichirons
Pedro DA NOBREGA