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LE PIGEON BLEU
19 janvier 2014

On n'est pas en Bretagne !!!

La Réunion est donc coupée en deux. D’un côté les "catastrophe naturelle", de l’autre les exclus en colère. Il faut avouer que beaucoup d’entre nous ne l’avaient pas vu venir, cet arrêté ministériel à deux vitesses. Pourtant, dans les colonnes du Jir, plusieurs articles (et encore dans l’édition d’hier) invitaient à la prudence. En théorie, rien n’obligeait l’État à considérer La Réunion comme une et indivisible devant les dégâts de Bejisa. Les relevés météorologiques en faisaient foi : les vitesses de vent étaient inférieures aux seuils de déclenchement de la "catastrophe naturelle", et les conséquences de Bejisa étaient inégalement réparties.

Mais certains d’entre nous se disaient que, en ces temps préélectoraux, le gouvernement allait se montrer bon prince pour faire bonne figure. Ce serait dommage, n’est-ce pas, de froisser une partie de la population qui va se rendre aux urnes en mars.

La règle, finalement, s’est imposée brutalement dans une drôle de "bidep cyclonique". La frontière est très nette entre communes du Nord-Est et celles du Sud-Ouest (sauf Salazie et la Plaine-des-Palmistes, reconnues "cat’ nat’"). Les élus directement concernés sont montés au créneau illico, arguant que les dégâts, même relatifs, étaient bien réels dans leurs communes, et qu’ils auraient du mal à contenter leurs administrés devant cette inégalité de traitement. Avec, ils n’allaient pas se gêner, des arguments bel et bien politiques. Ce n’est pas pour rien que Nassimah Dindar et Didier Robert se sont fendus d’un communiqué chacun. La première clame que "les Réunionnais sont encore trompés par les promesses de ce gouvernement", le deuxième "regrette une fois encore que la vision du gouvernement soit partielle". À Bras-Panon, on en appelle à "nos parlementaires, ceux qui semble-t-il ont l’oreille du gouvernement". À Sainte-Rose, Mamindy-Pajany en profite pour titiller encore un peu son adversaire et sénateur Vergoz. À l’évidence, l’épisode "cat’ nat’" va être utilisé pendant la campagne comme un argument de plus contre Hollande et les siens. C’est de bonne guerre.

Il est d’ailleurs frappant de constater que les deux municipalités socialistes concernées se gardent bien de hurler avec les loups. À Saint-Benoît, personne n’a donné de réaction officielle, et à Saint-Denis, tranquillement, Gilbert Annette nous a répondu qu’il n’était "pas surpris". On peut difficilement s’élever contre son propre gouvernement.

N’empêche, même si elle froisse, cette décision de différencier les communes de La Réunion n’est pas illogique. Surtout, l’État s’est bien gardé de donner une réponse monobloc aux 24 communes, car non seulement on ne joue pas avec les deniers de l’État, mais en plus, il ne faudrait pas faire croire à notre île que tout lui est toujours dû.

En réalité, Victorin Lurel n’est pas pour rien dans la colère des communes exclues de l’arrêté de catastrophe naturelle. Lors de sa visite, au lendemain du cyclone, il avait clairement dit que les conditions étaient réunies pour que La Réunion ait droit à ce dispositif. Nous avions en tout cas entendu "La Réunion", sans distinction de zonages. Ou alors était-ce seulement ce que nous voulions entendre…

David Chassagne

Source : JIR
via cloclo

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