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LE PIGEON BLEU

30 mai 2015

On efface tout et on recommence !!

 

Les Pipouxblicains !

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11 mai 2015

Le sacrifice du peuple soviétique

25 millions de victimes

urss

Source : Rebelión
Via Esteban

13 février 2015

Ukraine : Porochenko confirme faire la guerre contre son peuple

"...Nous aurons du travail, eux non !
Nous aurons les retraites, eux non !
Nous aurons des avantages pour les retraités et les enfants, eux non !
Nos enfants iront à l'école et à la garderie,
leurs enfants resteront dans les caves au sous-sol !
Parce qu'ils ne savent rien faire !
Et c'est comme ça, et précisément comme ça
que nous gagnerons cette guerre !..."

Quelques semaines plus tard ce nazillon, soutenu par les USA et l'UE, sera invité par le président de la France, françois hollande, à défiler à ses côtés dans les rues de Paris pour la défense de...la liberté d'expression.

Traduction réalisée par Thalie Thalie

Chaîne Youtube Thalie Thalie

Via Esteban

16 janvier 2015

Le pigeon missionné

pigeonenmission

"C'était une frappe chirurgicale ordonnée par la base,
à la prochaine sortie je largue en rafale"

Esteban

12 janvier 2015

JE SUIS DONBASS !

 

JE SUIS DONBASS !

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6 novembre 2014

Les États-unis détruisent les infrastructures pétrolières syriennes au lieu de lutter contre EIIL

Les états-unis envisagent de bombarder les pipelines syriens au prétexte de couper les sources de financement de l’EIIL qui retire d’importants profits de l’exploitation des champs pétroliers passés sous son contrôle.

Le journal The Independent rapporte les propos de Julieta Valls Noyes, la secrétaire adjointe pour les affaires européennes et eurasiennes au département d’état, durant une visite à Londres, comme quoi ISIS retirerait 2 millions de dollars chaque jour de la vente de pétrole et que les USA envisageaient des "frappes chirurgicales contre certains pipelines" et "une action physique réelle pour stopper ce flux".

Le problème avec cette justification afin de bombarder les pipelines syriens, c’est qu’ISIS n’a pas les capacités opérationnelles pour utiliser les pipelines afin d’exporter son pétrole. ISIS transporte le pétrole volé à l’aide de camions et le vend sur le marché noir en Turquie.

Ceci est admis dans le même article du journal The Independent qui rapporte les propos de Mme Noyes :

"ISIS a vendu une parti du pétrole provenant des installations saisies au régime de Damas au travers d’arrangements locaux, dans le même temps, des cargaisons ont été vendues au marché noir en Turquie. Le régime d’Erdogan a été accusé de fermer les yeux sur ces transactions illicites."

Si les USA désiraient vraiment couper à ISIS ses ressources ils bombarderaient les convois de pétrole qui sont aisément identifiables par les vols de reconnaissance aériens traditionnels qui ont déjà été mis en place dans le cadre de l’opération de la coalition actuellement en cours. L’agenda US de destruction des pipelines syriens a en réalité très peu de choses à voir avec la volonté de couper les sources de financement d’ISIS mais vise plutôt à détruire les infrastructures pétrolières syriennes. En fait, l’estimation selon laquelle ISIS retire 2 millions de dollars par jours de la vente de ressources pétrolières provient d’une unique source qui se trouve être une compagnie de consulting (IHS) basée au Colorado. L’administration US a pourtant choisi de citer ses chiffres sans émettre le moindre doute à leur sujet. Il est bien plus probable que le montant des profits ait été surévalué pour masquer le fait qu’ISIS reçoit des fonds de la part d’états acteurs du conflit comme la Turquie, le Qatar et d’autres états du Golfe, et également pour fournir un prétexte au ciblage des infrastructures syriennes.

Le mois derniers des raids aériens américains en Syrie et en Irak ont supposément détruit de petites raffineries à Raqqa. Aucune démarche n’a été faite pour prouver si ISIS était capable dans les faits d’utiliser les raffineries de pétrole syriennes. En réalité, la même compagnie de consulting dont l’administration US utilise les chiffres en ce qui concerne les profits que tire ISIS de la vente de pétrole (IHS), affirme qu’ISIS vend du pétrole non raffiné. IHS ajoute une mise en garde spécifiant que ses estimations ont été effectuées avant les frappes américaines, éludant la question de savoir si les frappes de l’aviation US ont eu un impact sur les profits pétroliers de l’organisation terroriste.

Pourtant, l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme, une ONG pro-insurgés basée à Londres, qui a été la source principale des médias de l’establishment depuis le début de la crise en Syrie, a affirmé que les raffineries de pétrole ne constituaient pas de véritables cibles car ISIS ne les utilisait pas.

Selon Reuters :

"Les soit-disant raffineries ne constituent pas une cible pertinente et leur destruction n’affaiblira pas ISIS car elles n’ont aucune valeur financière pour eux." a confié Rami Abdael Rhaman à Reuters. "Ils utilisent des camions avec un équipement spécifique qui sépare le diesel de l’essence utilisé par les véhicules civils."

Les deux principales raffineries syriennes sont situées près d’Homs et Banyas, et pas quelque part près de Raqqa. La déclaration US comme quoi les frappes aériennes détruisaient les raffineries d’ISIS est un écran de fumée et sera probablement encore utilisée pour justifier la destruction d’autres infrastructures syriennes.

La destruction des infrastructures pétrolières syriennes va également amener aux compagnies américaines et anglaises d’importants contrats de reconstruction qui vont obliger l’état syrien à s’endetter. Les compagnies étrangères qui vont s’implanter en Syrie empêcheront toute nationalisation des ressources pétrolières qui permettrait de fonder un état prospère et indépendant. Cela aura pour effet la mise en esclavage du pays tout en atténuant la menace qu’il pose aux clients régionaux des états-unis comme Israël, l’Arabie Saoudite ou la Turquie.

L’enjeu des gazoducs

planifpipeline

L’objectif américain est plus vaste que l’exploitation du pétrole syrien. Les états-unis essaient également de contrôler les flux de pétrole et leur vente aux autres nations ce qui est essentiel dans leur projet d’hégémonie globale. Leur objectif prend également en compte les réserves de gaz de la Russie et de l’Iran.

Selon le journal The Guardian :

"En 2009 Assad a refusé de signer un projet avec le Qatar qui prévoyait la construction d’un gazoduc de son champ le plus au Nord, contigü du champ iranien South Pars et traversant l’Arabie Saoudite, la Jordanie puis la Turquie, avec comme projet d’alimenter le marché européen et de concurrencer la Russie. Le raisonnement d’Assad a été de protéger ses alliés russes qui sont les premiers fournisseurs de gaz naturel à l’Europe.

Les années précédentes, Assad a poursuivit un projet de gazoduc alternatif avec l’Iran pour un coût estimé de 10 milliards de dollars. Ce dernier devait connecter l’Iran à la Syrie en traversant l’Irak, ce qui aurait potentiellement permis à l’Iran de donner à son champ de South Pars, commun avec le Qatar, un débouché sur le marché européen. Le protocole d’accord pour le projet a été signé en juillet 2012 , en même temps que la guerre civile syrienne gagnait Alep et Damas. Auparavant l’Irak venait de signer un accord pour la construction du gazoduc. Ce projet Iran-Irak-Syrie, constituait un véritable camouflet pour les plans du Qatar."

Le projet de gazoduc Iran-Irak-Syrie débouchant sur la Méditerranée par la côte syrienne,où la Russie dispose d’une base navale, aurait permis à cette dernière d’avoir un contrôle sur le débit du gaz iranien, atténuant la rivalité entre les deux pays.

L’intérêt du Qatar, en finançant l’insurrection, consiste à renverser le gouvernement syrien et à installer une opposition inféodée à ses intérêts afin de mener à bien son propre projet de gazoduc. La Turquie, l’Arabie Saoudite et la Jordanie partagent également des intérêts dans ce projet. Ce dernier correspond à l’objectif états-unien d’affaiblissement de la position stratégique de la Russie vis à vis de l’Europe.

Ils ont également un plan alternatif pour cela, le projet de gazoduc Nabucco, raccordant l’Iran à l’Europe via la Turquie et qui mettrait directement en concurrence le gaz iranien et russe. Devant l’échec de leur projet visant à renverser le gouvernement syrien, les états-unis ont décidé de détruire ce qu’ils ne pouvaient contrôler. La guerre perpétuelle et la destruction des gazoducs et pipeline existants devrait rendre impossible tout futur projet concurrent.

Avec des titres tels que "Les USA bombardent les pipeline d’ISIS" dans les médias dominants, il est facile d’oublier que les pipeline et les raffineries bombardés par les USA n’appartiennent pas à ISIS mais à la population syrienne.

Maram Susli

Source : "Les Etats-unis détruisent..."
Publié le 1 novembre 2014 sur Les moutons enragés
Article original : New Eastern Outlook (Traduction Ender pour les moutons enragés)
Via Esteban

28 octobre 2014

Comment commencer une guerre et perdre un empire

Préambule

Un article aussi long sur (ce que nous devons désormais appeler) le conflit américano-russe, signé par Dmitry Orlov, un délice.

Orlov est d’abord russe. Il a subi et couvert le désastre de l’effondrement des années 90, il est considéré comme un des papes du revivalisme, cet art de survivre allègrement, pour, par la suite, vivre avec beaucoup moins.

Plus précisément un Russe originaire de Leningrad [nom donné à Saint-Pétersbourg durant l’URSS]. Ces habitants de Leningrad, qui se sont serré les coudes durant un siège terrible. Ces habitants jardiniers dans leurs squares, mais aussi architectes prolétariens relevant les plans des palais tsaristes, avant qu’ils ne soient bombardés, afin de restituer, un jour, ce patrimoine à la Russie.

Un Russe émigré en occident, du genre freak, ceux qui ont fait les beaux jours de l’image de l’Amérique vendue d’ici : les Hunter S. Thompson, les Edward Abbey, des renégats, les Jazzmen rejetés, le fameux Gang de la clef à molette.

Autant dire qu’Orlov est un communicant, qui nous fait mieux comprendre l’âme russe que d’aucuns pourraient trouver vieux jeu ou désuète, en écoutant certains caciques russes dans des émissions grand public de la télévision russe. Mais sans se départir de l’essentiel, la simplicité et la cohérence qui caractérisent les interventions de Poutine ou de Lavrov. L’auditeur occidental est toujours surpris de se sentir à nouveau concerné, impliqué. C’est l’occasion pour entamer une détoxification.

Entre un premier « Bouh ! » et un « Bouh ! » final (entre ses guillemets donc), c’est toute la situation vécue par les Russes qui défile, dans un sarcasme typiquement occidental, mais qui saura rester juste. Pour tous les Russes (mais « j’en suis » aussi), le comportement des occidentaux est tellement absurde. C’est la longue liste de tous les coups tordus de ces deux dernières années qui sont passés en revue par Orlov, ceux-là même qui ont réveillé l’âme russe.

Dès lors, les US ont beaucoup à perdre, historiquement beaucoup à craindre. Quelques phrases assassines vont faire hurler bien des Nuléo-con’s. Mais la France, le peuple français, pourrait y voir une opportunité de s’émanciper, de respirer et retrouver cette cohésion sociale avec laquelle nos aînés ont eux aussi fait des miracles (je pense au Conseil national de la Résistance).

Alors bien sûr, nous avons ici aussi nos élites séniles, nos Paneta, des Fabius, des Hollande, mais un consensus mafieux est en train de s’effriter, beaucoup de peuples ont une histoire forte et la Russie fait appel à eux au delà des oligarques, avec des discours simples, clairs, positifs.

Désormais There Is An Alternative [il y a une alternative, TIAA, par opposition à TINA].

Cette TIAA n’est pas politique, elle n’est pas plus économique pour l’instant : c’est un capitalisme régulé à l’ancienne qui est envisagé. Les portes sont ouvertes : aux politiques, aux nouvelles économies, aux ingénieurs (les satellites du système Galileo lancés par des Soyouz ont été remis sur orbite, un repère donc).

C’est la Russie qui s’éveille. Avec la foi et la pugnacité de son peuple.

Le Saker francophone


Comment commencer une guerre et perdre un empire

Il y a de cela un an et demi, j’ai écrit un essai sur la façon dont les États-Unis ont choisi de considérer la Russie, intitulé L’image de l’ennemi. A l’époque, je vivais en Russie, et, après avoir entendu la rhétorique américaine antirusse et la réaction russe, j’ai fait quelques observations qui semblaient importantes à l’époque. Il s’avère que j’ai réussi à repérer une tendance importante, mais, étant donné le rythme rapide de l’évolution depuis lors, ces observations sont maintenant obsolètes, donc voici une mise à jour.


La tentative de main-mise guerrière des USA sur le monde sous le prétexte de libérer les peuples
et de promouvoir la démocratieLa tentative de main-mise guerrière des USA sur le monde sous
le prétexte de libérer les peuples et de promouvoir la démocratie

A cette époque, il n’y avait pas encore beaucoup d’enjeux Il y avait beaucoup de bruit autour d’un gars nommé Magnitski, un avocat-escroc d’entreprise qui avait été appréhendé et était mort durant sa détention provisoire. Il était l’intermédiaire d’escrocs occidentaux bien pires et qui n’ont, bien sûr, jamais été appréhendés. Les Américains ont choisi de considérer cela comme une violation des droits de l’homme et ont répondu avec la dénommée loi Magnitski, qui était censée sanctionner certains individus russes qualifiés de violeurs des droits de l’homme. Les législateurs russes ont réagi avec le projet de loi Dima Yakovlev, nom d’un orphelin russe adopté par des Américains, qui l’ont laissé mourir, en l’abandonnant dans une voiture verrouillée pendant neuf heures. Cette loi dissuade les Américains tueurs d’orphelins d’adopter des orphelins russes. Tout cela est devenu un mélodrame un peu idiot.

Mais quel changement a pu se produire en un an et demi ? L’Ukraine, s’effondrant lentement au même rythme que durant les deux décades passées depuis son indépendance, est maintenant vraiment un État défunt, avec son économie en chute libre, une région disparue et deux autres en rébellion ouverte, la plupart du pays terrorisé par des escadrons de la mort financés par les oligarques, et dirigé par quelques marionnettes désignées par les Américains et tremblant à l’idée de ce qui peut arriver. Les conflits larvés en Syrie et en Irak ont, depuis, éclaté en véritable guerre, avec de grandes parties de ces deux pays désormais sous le contrôle du califat islamique, qui a été formé avec l’aide des États-Unis, avec des armes de fabrication américaine, via les Irakiens. La Libye post-Kadhafi semble tout à fait capable d’établir un califat islamique par ses propres moyens. Dans ce contexte d’échec patent de leur politique étrangère, les États-Unis ont récemment dû s’adapter, et ont accusé la Russie de poster des troupes aux portes de l’Otan, comme si cela n’avait rien à voir avec le fait que l’Otan s’était étendu à l’est, le long des frontières de la Russie. Sans surprise, les relations américano-russes ont maintenant atteint un point, où les Russes s’autorisent à émettre un avertissement sévère : de nouvelles tentatives de chantage occidentales pourraient entraîner une confrontation nucléaire.

Le comportement américain tout au long de cette succession d’échecs a été remarquablement stable, l’élément constant étant leur refus catégorique de faire face à la réalité, autant dans la forme que sur le fond. Tout comme avant, en Syrie, les Américains sont toujours à la recherche d’islamistes modérés pro-occidentaux, qui feront ce que les Américains veulent (renverser le gouvernement de Bachar al Assad), mais sauront s’arrêter, au moment de tuer tous les envahisseurs infidèles qui leur tombent sous la main. Le fait que des islamistes modérés pro-occidentaux ne semblent pas exister n’affecte en rien la stratégie américaine dans la région.

De même, en Ukraine, le fait que les lourds investissements américains dans la liberté et la démocratie ou une société ouverte, ou ce que vous voudrez, aient produit un gouvernement dominé par les fascistes et une guerre civile à l’est, selon les Américains, ne sont que de la propagande russe. Défiler sous la bannière de la division ukrainienne SS de Hitler et la reconnaissance des collaborateurs nazis comme des héros nationaux n’est tout simplement pas assez convaincant pour eux. Qu’est-ce que ces nazis doivent faire pour prouver qu’ils sont nazis ? Construire des fours et rôtir des Juifs ? Massacrer les gens en mettant le feu à un bâtiment, comme ils l’ont fait à Odessa, ou tirer dans le dos de civils désarmés et de les jeter dans des fosses communes, comme ils l’ont fait à Donetsk, ne semble pas suffire non plus. Le fait que de nombreuses personnes ont refusé d’être dirigées par des voyous nazis, et ont résisté avec succès, a conduit les Américains à les étiqueter comme des séparatistes pro-russes. Cela, à son tour, a été utilisé pour rendre responsable la Russie des troubles en Ukraine, et imposer des sanctions à la Russie. Les sanctions seront reconsidérées, si la Russie retirait ses troupes d’Ukraine. Le problème, c’est qu’il n’y a pas de troupes russes en Ukraine.

Notez que ce genre de comportement n’a rien de nouveau. Les Américains ont envahi l’Afghanistan parce que les talibans n’envisageaient d’expulser Oussama Ben Laden (qui était un agent de la CIA), que si les Américains produisaient des preuves l’impliquant dans l’attentat du 9/11, preuves qui n’existaient pas. Les Américains ont envahi l’Irak parce que Saddam Hussein ne renonçait pas à ses armes de destruction massive, qui n’existaient pas. Ils ont envahi la Libye parce que Mouammar Kadhafi n’abandonnait pas les positions officielles qu’il ne détenait pas. Ils étaient prêts à envahir la Syrie de Bachar al Assad, qui avait utilisé des armes chimiques contre son propre peuple-sans jamais l’avoir fait. Et maintenant, ils ont imposé des sanctions à la Russie, parce que la Russie a déstabilisé et envahi l’Ukraine, alors qu’elle n’en a rien fait non plus (les États-Unis l’ont fait.).

Les sanctions contre la Russie paraissent d’autant plus incompréhensibles, qu’elles ont un effet boomerang dans la mesure où elles font du mal à l’Ouest, tout en donnant au gouvernement russe l’élan nécessaire pour faire ce qu’il a toujours voulu faire. Les sanctions portant atteinte aux droits d’un certain nombre d’hommes d’affaires et de responsables russes, elles les incitent à rapidement retirer leur argent des banques occidentales, à sortir leurs enfants des écoles et des universités de l’Ouest, et à faire tout ce qu’ils peuvent pour démontrer qu’ils sont de bons Russes patriotiques et ne sont pas des laquais des Américains. Les sanctions qui affectent un certain nombre de compagnies russes dans le secteur de l’énergie, les coupant des ressources technologiques et des financements occidentaux, vont principalement nuire aux bénéfices des sociétés occidentales de l’énergie, tout en aidant leurs concurrentes chinois. Il y avait même des menaces de couper la Russie du système bancaire SWIFT, ce qui aurait rendu difficile la tâche de transférer des fonds entre la Russie et l’Occident, mais ces menaces ont plutôt donné à la Russie l’impulsion nécessaire pour introduire son propre système dénommé RUSSWIFT, qui sera même ouvert à l’Iran, et de neutraliser les efforts américains pour imposer des restrictions financières.

Les sanctions ont été conçues pour causer des dommages économiques, mais les efforts occidentaux pour infliger des dommages économiques à court terme à la Russie sont défaillants. Couplé à une baisse significative du prix du pétrole, tout cela était censé faire du mal à la Russie sur le plan financier, mais, comme les sanctions ont fait chuter le cours du rouble, le résultat net sur les finances de la Russie est un véritable lifting. Les prix du pétrole sont plus faibles, mais, grâce en partie aux sanctions, il en est de même pour le cours du rouble, et parce que les revenus du pétrole sont encore en grande partie libellés en dollars, les recettes fiscales de la Russie restent au même niveau qu’avant. Et puisque les compagnies pétrolières russes gagnent des dollars à l’étranger, les convertissant ensuite en rouble sur le marché intérieur, leur budget de production n’est pas affecté.

Les Russes ont également répondu en imposant des contre-sanctions, et ont pris des mesures rapides pour neutraliser l’effet des sanctions à leur encontre. La Russie a interdit l’importation de produits provenant de l’Union européenne, au grand dam des agriculteurs européens. Les plus touchés sont des membres de l’Union européenne particulièrement antirusses : les pays baltes, qui ont perdu rapidement une fraction importante de leur Produit intérieur brut, ainsi que la Pologne. Une exception est faite pour la Serbie, qui a refusé de se joindre aux sanctions. Ici, le message est simple : les amitiés qui ont duré plusieurs siècles prévalent ; ce que les Américains veulent, n’est pas ce que les Américains auront ; et l’Union européenne est un simple bout de papier. Ainsi, les contre-sanctions créent des frictions entre les États-Unis et l’Union européenne, et, au sein de l’Union européenne, entre l’Europe de l’Est (où les sanctions causent le plus de difficultés) et l’Europe de l’Ouest. Et, plus important encore, elles évoquent un message simple : les États-Unis ne sont pas les amis de l’Europe.

Il y a autre chose qui va devenir plus important dans le long terme: la Russie a relevé le défi et se détourne de l’Ouest pour se rapprocher de l’Est. C’est assimilé à une défiance ouverte aux tentatives américaines de domination du monde, au travers des relations commerciales dans le monde entier, dont une grande partie est malade et fatigué de rendre hommage à Washington. La Russie joue un rôle clé dans la mise sur pied d’un système bancaire international, qui contourne le dollar américain et la Réserve fédérale américaine. Dans ces efforts, le territoire et les populations de plus de la moitié du monde sont carrément du côté de la Russie et applaudissent. Ainsi, l’effort d’isoler la Russie a produit l’inverse du résultat prévu : il isole l’Ouest du reste du monde.

Dans d’autres secteurs, les sanctions sont aussi utiles. L’interdiction d’importation sur les denrées alimentaires de l’Union européenne est une aubaine pour l’agriculture nationale, qui répond à un point politique important : ne pas être nourri des mains de ceux qui vous mordent. La Russie est déjà l’un des plus grands exportateurs de céréales au monde, et il n’y a pas de raison qu’elle ne puisse atteindre une entière auto-suffisance alimentaire. L’incitation à se réarmer face à la présence de l’Otan aux frontières russes (il y a maintenant des troupes américaines stationnées en Estonie, à seulement quelques kilomètres de la deuxième plus grande ville de Russie, Saint-Pétersbourg) fournit le stimulus nécessaire à une reconversion industrielle. Cette série de dépenses militaires est prévue un peu plus intelligemment que durant l’époque soviétique, la conversion éventuelle [des innovations militaires, NdT] dans le domaine civil faisant partie du plan dès le début. Ainsi, avec les meilleurs chasseurs à réaction du monde, la Russie est susceptible de commencer à construire des avions civils pour l’exportation, qui viendront en concurrence directe avec Airbus et Boeing.

Mais ce n’est que le début. Les Russes semblent s’être enfin rendu compte à quel point le terrain de jeu a été étendu à leur détriment. Ils ont été forcés de jouer avec les règles de Washington de deux façons :

    1. Se plier à la volonté de Washington, afin de maintenir leurs cotes de crédit élevées dans les trois principales agences de notation de crédit occidentales, afin de garantir l’accès au crédit de l’Ouest ;
    2. Respecter les règles de l’Ouest lors de la délivrance de leur propre crédit, donc maintenir les taux d’intérêt intérieurs artificiellement élevés.

Le résultat a été que les entreprises américaines étaient en mesure de financer leurs opérations à moindre coût, ce qui les rendait artificiellement compétitives. Mais, maintenant que la Russie agit rapidement afin de sortir de l’emprise du dollar américain, commerçant via des contrats d’échanges bilatéraux (complétés par une quantité d’or, lorsque la couverture commerciale est insuffisante), elle est aussi à la recherche de façons de transformer la création monétaire à son avantage.

À ce jour, le diktat transmis de Washington est : Nous pouvons imprimer autant d’argent que nous voulons, mais vous, vous ne pouvez pas, sinon nous allons vous détruire. Mais cette menace sonne de plus en plus creux, et la Russie n’utilisera plus ses recettes en dollars pour acheter de la dette américaine. Une proposition actuellement sur la table est de rendre impossible de payer les exportations de pétrole russe autrement qu’en rouble, par la création de deux sociétés de courtage de pétrole, une à Saint-Pétersbourg, l’autre à sept fuseaux horaires de là, à Vladivostok. Les acheteurs étrangers de pétrole auraient alors à gagner leurs pétro-roubles par la voie honnête du commerce bilatéral ou, s’ils ne peuvent fournir suffisamment de biens que les Russes souhaitent importer, ils pourraient payer le pétrole avec de l’or (jusqu’à épuisement des stocks). Sinon les Russes pourraient simplement imprimer des roubles, et, pour s’assurer que cette création de monnaie ne provoque pas d’inflation intérieure, ils pourraient exporter l’inflation en jouant avec le robinet du pétrole et les taxes à l’exportation sur le pétrole. Et si des gens comme George Soros décident d’attaquer le rouble afin de le dévaluer, la Russie pourrait défendre sa monnaie tout simplement en imprimant moins de roubles pour un temps (pas besoin de stocker des réserves en dollars).

Jusqu’à présent, cela ressemble à une guerre économique typique : les Américains veulent obtenir tout ce qu’ils veulent en imprimant de l’argent, tout en bombardant ceux qui leur désobéissent, pour les soumettre et les sanctionner, tandis que le reste du monde tente de leur résister. Mais, au début de 2014, la situation a changé. Les États-Unis ont tenté un coup à Kiev, et au lieu de se coucher et de faire le mort comme ils étaient censés le faire, les Russes ont monté une campagne rapide et réussi brillamment à regagner la Crimée, puis maté avec succès la junte de Kiev, l’empêchant de consolider son contrôle sur le reste de l’ancien territoire de l’Ukraine, en laissant entrer des bénévoles, des armes, de l’équipement et de l’aide humanitaire et en laissant sortir des centaines de milliers de réfugiés (par la frontière russo-ukrainienne strictement théorique, tout en évitant la confrontation militaire directe avec l’Otan). Voir tout ce qui se passe dans les journaux télévisés du soir a réveillé la population russe de sa torpeur politique, les a poussé à s’asseoir et à s’intéresser, et la cote de popularité de Poutine s’est envolée, pour crever le plafond.

La perception de tout cela, comme ils aiment le dire à la Maison Blanche, est plutôt de mauvais augure. Alors que nous fêtons le 70e anniversaire de la victoire dans la Seconde Guerre mondiale (une occasion importante pour les Russes, qui se piquent d’avoir défait Hitler sans l’aide de personne), dans le même temps, les États-Unis (auto-proclamés ennemi juré de la Russie) profitent de l’occasion pour réveiller et nourrir le monstre du nazisme juste à la frontière russe (à l’intérieur des frontières de la Russie, diraient certains Russes et Ukrainiens). Cela incite les Russes, à leur tour, à se souvenir de la mission historique et unique de la Russie parmi tous les pays, qui est de contrecarrer les tentatives de toutes les autres nations à vouloir dominer le monde, que ce soit la France napoléonienne, l’Allemagne hitlérienne ou l’obamaniaque Amérique. Chaque siècle, une nation oublie ses leçons d’histoire et attaque la Russie. Le résultat est toujours le même : beaucoup de cadavres cloués dans des congères, puis la cavalerie russe galope dans Paris, ou les chars russes roulent sur Berlin. Qui sait comment cela va finir cette fois-ci ? Ce seront peut-être des hommes polis, bien armés, en uniformes verts sans insigne, patrouillant dans les rues de Bruxelles et de Washington D. C. Seul le temps nous le dira.

obama-sondages
Le costume d'Obama-Superman rétrécit dans les sondages (Polls)

On pourrait penser qu’Obama a déjà surestimé sa main, et devrait se comporter en conséquence. Sa popularité chez lui est à peu près l’inverse de celle de Poutine, en fait, Obama reste plus populaire que le virus Ebola, mais de justesse. Il n’obtient rien après avoir tout joué, pas même le moindre résultat, et ses efforts à ce jour, chez lui et à l’étranger, ont été, à peu de chose près, une catastrophe. Alors qu’est-ce que ce travailleur social devenu mascotte nationale s’est décidé à faire ? Eh bien, de la façon dont les Russes le voient, il a décidé de déclarer la guerre à la Russie ! Dans le cas où vous l’auriez manqué, regardez son discours devant l’Assemblée générale des Nations-Unies. C’est sur le site Web de la Maison Blanche. Il a placé la Russie exactement entre Ebola et l’État islamique [ISIS, EIIL, DAECH…), parmi les trois plus grandes menaces qui pèsent sur le monde. Avec des yeux russes, son discours se lit comme une déclaration de guerre.

C’est une nouvelle sorte de guerre mixte. Ce n’est pas une guerre totale à mort, bien que les États-Unis se soient montrés bien imprudents, selon les vieux critères de la Guerre froide, en oubliant la confrontation nucléaire. C’est une guerre de l’information, à base de mensonges et d’injuste diffamation. C’est une guerre économique et financière, en usant de sanctions. C’est une guerre politique, avec le renversement violent d’un gouvernement élu et le soutien à des régimes hostiles, aux frontières de la Russie. Et c’est une guerre militaire, avec le déploiement, certes inefficace, mais néanmoins insultant, d’une poignée de soldats américains en Estonie. Et les objectifs de cette guerre sont clairs : porter atteinte à la Russie sur le plan économique, la détruire politiquement, la démembrer géographiquement, et la transformer en un État vassal, qui fournit les ressources naturelles de l’Ouest presque gratuitement (avec quelques aumônes à une poignée d’oligarques russes et des voyous criminels qui jouent au ballon). Mais tout cela ne se produira pas, parce que, vous voyez, beaucoup de Russes savent tout cela, et veulent choisir des dirigeants, qui, sans gagner des concours de popularité en Occident, vont les conduire à la victoire.

Selon la prise de conscience que les États-Unis et la Russie sont, qu’on le veuille ou non, dans un état de guerre, même si ce n’est pas toujours très clair, les gens en Russie essaient de comprendre pourquoi il en est ainsi et ce que cela signifie. De toute évidence, les États-Unis ont vu la Russie comme un ennemi dès l’époque de la Révolution de 1917, sinon plus tôt. Par exemple, il est connu que, après la fin de la Seconde Guerre mondiale, des stratèges militaires, en Amérique, envisageaient une attaque nucléaire contre l’URSS, et la seule chose qui les a retenu, c’était le fait qu’ils n’avaient pas assez de bombes, et que donc la Russie aurait pris l’ensemble de l’Europe, avant que les effets des frappes nucléaires aient pu les dissuader de le faire (la Russie n’avait pas d’armes nucléaires à l’époque, mais beaucoup de forces conventionnelles en plein cœur de l’Europe).

Mais pourquoi la guerre a-t’elle été déclarée maintenant, et pourquoi a-t’elle été déclarée par ce travailleur social devenu un dirigeant traitre ? Certains observateurs attentifs ont mentionné son slogan, l’audace de l’espoir, et se hasardèrent à deviner que ce genre d’audace (qui en russe ressemble beaucoup à la folie) pourrait être un élément clé de son caractère, qui lui donne le désir d’être le leader de l’univers, comme Napoléon ou Hitler. D’autres regardaient le charabia de la campagne de sa première élection présidentielle (qui a attiré autant de stupides jeunes Américains) et ont découvert qu’il faisait beaucoup de compliments à divers militaires partisans de la Guerre froide. Pensez-vous qu’Obama serait peut-être un spécialiste de l’histoire et un géopoliticien habile à part entière ? (Cette question pousse à rire habituellement, parce que la plupart des gens savent qu’il est juste un simple d’esprit et répète ce que ses conseillers lui disent de dire.) Hugo Chavez, l’a une fois qualifié d’otage à la Maison Blanche, et il n’était pas trop loin du compte. Alors, pourquoi ses conseillers sont désireux d’entrer en guerre avec la Russie, à l’heure actuelle, cette année ?

Est-ce parce que les USA s’effondrent plus rapidement que la plupart des gens ne l’imaginaient ? Ce raisonnement est le suivant : le système américain de domination du monde par l’agression militaire et par la création de monnaie illimitée est un échec devant nos yeux. Le public n’a aucun intérêt à davantage de bottes sur le terrain, de campagnes de bombardement, qui ne font rien d’autre qu’aider des militants à régner, des militants que les Américains eux-mêmes ont aidé à organiser et à équiper. L’hégémonie du dollar se délite, chaque jour qui passe. La Réserve fédérale n’a plus de munitions fraîches et doit faire le choix entre un crash sur le marché boursier et un crash sur le marché obligataire. Pour arrêter, ou au moins pour prévenir cette tendance à la baisse financière, économique et politique, et la masquer, les États-Unis doivent agir rapidement, en sapant toutes les économies concurrentes dans le monde, et cela par tous les moyens qu’ils ont à leur disposition : campagne de bombardement, révolution ou pandémie (même si cette dernière peut être un peu difficile à garder sous contrôle). La Russie est une cible évidente, c’est le seul pays au monde qui a eu le courage de réellement montrer un leadership international dans sa confrontation avec les États-Unis et qui a réussi à les faire plier; Par conséquent, la Russie doit être punie d’abord, pour maintenir les autres au garde-à-vous.

Je ne suis pas en désaccord avec cette ligne de raisonnement, mais je veux ajouter quelque chose à cela.

Tout d’abord, l’offensive américaine contre la Russie, avec la plupart du reste du monde, est une des choses que les Américains aiment à qualifier de réalités de terrain, et celles-ci prennent du temps à être réalisées. Le monde n’a pas été fait en un jour, et il ne peut pas être détruit en un jour (sauf si vous utilisez des armes nucléaires, mais il n’y a là de stratégie gagnante pour personne pas même pour les États-Unis). Mais tout le château de cartes financier peut être détruit assez rapidement, et ici la Russie peut faire beaucoup de choses, tout en risquant peu. Financièrement, la position de la Russie est si solide, que même les trois agences de notation de crédits occidentales n’ont pas le culot de dégrader la note de la Russie, et cela malgré les sanctions. C’est un pays qui a volontairement remboursé sa dette extérieure, qui dispose d’un excédent budgétaire record et d’une balance des paiements positive, qui a entassé des réserves d’or physique, et pas un mois ne passe sans qu’elle ne signe un grand accord commercial international (qui contourne le dollar américain). En comparaison, les États-Unis sont un homme mort en marche : à moins qu’ils puissent continuer à rouler sur des milliards de dollars de dette à court terme, chaque mois à des taux d’intérêt historiquement bas, ils ne seront pas en mesure de payer les intérêts sur leur dette ou leurs factures. Adieu, l’État providence, bonjour les émeutes. Adieu aux entrepreneurs militaires et à l’application de la loi fédérale, bonjour le chaos et l’ouverture des frontières. Maintenant, infléchir les réalités de terrain suppose des actions physiques, tandis que financièrement, pour provoquer une ruée vers la sortie, il suffit que quelqu’un crie un « Bouh ! » assez fort et de façon assez convaincante.

Deuxièmement, il faut comprendre, qu’à ce stade, l’élite dirigeante américaine est presque entièrement sénile. Les plus âgés semblent effectivement séniles au sens médical. Prenez Leon Panetta, l’ancien secrétaire à la Défense : lors de la descente en flamme de son dernier livre, et il en est toujours à blâmer Bachar al Assad en Syrie pour le gazage de son propre peuple ! A présent, tout le monde sait que c’était une attaque sous fausse bannière, menée par des rebelles syriens désemparés, avec l’aide de l’Arabie saoudite, pour être utilisée comme une excuse pour les États-Unis pour bombarder à nouveau la Syrie (vous savez, à nouveau le vieil argument des armes de destruction massive). Soit dit en passant, ce genre de stupidité, l’insistance répétitive sur un raisonnement faux, apparaît comme un signe certain de la sénilité. Ce plan n’a pas fonctionné, parce que Poutine et Lavrov sont intervenus et ont rapidement convaincu Assad d’abandonner son inutile stock d’armes chimiques. Les Américains étaient livides. Donc, tout le monde connaît l’histoire, sauf Panetta. Vous voyez, une fois qu’un responsable américain commence à mentir, il ne sait tout simplement pas comment s’arrêter. L’histoire commence toujours par un mensonge, et, quand des faits émergent, qui contredisent l’histoire initiale, ils sont tout simplement ignorés.

Voilà pour la vieille garde sénile, mais quid de leurs remplaçants ? Eh bien, le garçon à l’affiche pour les jeunes est Hunter Biden, fils du Vice-président, qui a fait la tournée des putes et des coups fourrés en Ukraine l’été dernier, et a atterri par inadvertance sur un siège au conseil d’administration de la plus grande entreprise de gaz naturel de l’Ukraine (qui n’a plus beaucoup de gaz d’ailleurs). Il vient de se révéler être un fou de coke. En plus des nombreux préemptés, comme le fils du Vice-président, il y a aussi des granges pleines de prêts à bêler parmi les diplômés de l’Ivy League, qui ont été préparés pour les emplois dans les hautes sphères. Ce sont d’excellents moutons du professeur William Deresiewicz.

Le fait est qu’il n’y a pas grand monde, jeune ou vieux, apte à répondre à des problèmes internationaux, des défaites militaires, des catastrophes humanitaires. Toutes ces choses les dépassent, et ils s’en remettent à vous pour les promouvoir, sans être trop regardants quant à leur vision idyllique sur eux-mêmes. Le seul coup qu’ils peuvent réellement flairer, c’est un coup sur leur portefeuille.

Ce qui nous ramène toujours à mon premier point : Bouh !

Dimitry Orlov
Traduit par LaLEF (qui a aussi rédigé le préambule) et révisé par Hervé, pour vineyardsaker.fr

Source : "Comment commencer une guerre et perdre un empire"
Publié le 25 octobre 2014 sur The Vineyard of the Saker [français]

Source originale : How to start a war and lose an empire (cluborlov.blogspot.fr, anglais, 21-10-2014)
Via Esteban

21 octobre 2014

17 Octobre 1961, le crime des socialistes

L'histoire officielle a la mémoire sélective. Elle passe sous silence le 17 octobre 1961, comme elle oublie le 8 février 1962. Mais qui connaît le 14 juillet 1953 ? Qui sait qu'il s'agit d'un des plus grands crimes de la police française du XX ème siècle ? Qui sait qu'un massacre de 7 militants a été commis en plein Paris ?

Article intégral par Alain Chancogne
pour Solidarité Internationale PCF

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Source : "Le 14 juillet un massacre oublié..."
Publié le 18 octobre 2014 sur solidarite internationale pcf
via TZ

9 octobre 2014

Ecoute, écoute !

Le même jour où Valls s’attaque aux droits des chômeurs en voulant diminuer la durée d’indemnisation, comme si c’était de leur faute, alors que le système est dans l’incapacité de leur trouver du boulot et qu’ils n’étaient qu’une bande de fainéants, Le Grant Benêt, de son côté, fait encore des siennes ! Il visite un centre d’autistes, pour se rapprocher des problèmes de la population dit-il, et ne trouve rien de mieux à dire qu’il faut se préoccuper de ceux qui souffrent de troubles de l’audition. Comme s’ils avaient une « autite », en quelque sorte.

Il semblerait qu’il ne soit pas encore bien dans l’urgence de l’écoute des besoins réels et que le temps ne fasse rien à l’affaire.

Peut-être a-t-il ouï dire ce que toute oie oit ? Ah oui ?

Oh yeah, braves gens !

Jean-Michel Hureau

Transmis par Pingouin 

7 octobre 2014

Barbarie disent-ils…

Les décapitations filmées d’otages occidentaux en Irak et d’un randonneur français en Algérie suscitent légitimement un sentiment d’horreur et une condamnation unanime et sans appel. Ces assassinats insensés ne peuvent être le fait que de criminels pervers au service d’une idéologie déviante.

arton27122-12bddCes mises en scène macabres viennent à la suite d’images tout aussi insoutenables montrant des exécutions de masse d’hommes désarmés. L’émotion produite par ce théâtre de la cruauté est cependant froidement manipulée par des médias et des relais politiques en Occident. La qualification sans cesse reprise de « barbaries », perpétrées par des « barbares », répond à la volonté de déshumaniser les auteurs de ces atrocités. Hors du limès de la Civilisation, ils ne relèvent plus du droit commun et ne sont plus passibles des lois ordinaires. Il s’agit pour la propagande blanche, conforme à ses usages établis et ses traditions éprouvées, de dénoncer l’irréductible barbarie de « l’autre » présenté comme totalité indistincte pour mieux soumettre ou exterminer, au-delà des criminels, toute une société. Ou comme dans les cas de l’Irak et de la Syrie de détruire des Etats.

Ces assassinats médiatiques sont représentés par les organes de propagande comme des actes irrationnels d’une radicale altérité, quasiment non-humaine. Mais bien davantage, des échelles du Levant à celles de Barbarie, ces atrocités seraient inhérentes à une sphère ethnico-religieuse, l’Islam, qui malgré des nuances langagières, reste intrinsèquement dangereuse, quasi-incompréhensible et systématiquement opposée à un Occident dont, par essence et définition, les valeurs humanistes sont définitivement supérieures à toutes les autres.

Dans un amalgame éhonté mais clairement assumé, les musulmans d’ici et d’ailleurs, suspectés de connivence « culturelle » avec les assassins, sont sommés par des policiers de la pensée de se désolidariser publiquement de ces crimes. Il leur est enjoint d’approuver la nouvelle guerre moyen-orientale de l’Occident et les bombardements « vengeurs » décidés par la Civilisation.

Ces arguments d’une propagande essentialiste visant à diaboliser des communautés toutes entières sont odieux et totalement ineptes. Cette propagande de stigmatisation et de culpabilisation est d’autant plus inacceptable que ces journalistes-procureurs seraient particulièrement bien placés, s’ils faisaient leur métier, pour évoquer, en spécialistes, la sauvagerie systématique et des exactions d’une ampleur sanguinaire inouïe de ceux dont les armes se tournent contre les populations arabo-musulmanes depuis des décennies.

Ces journalistes, qui martèlent le mot de barbarie, qu’ont-ils écrit sur les centaines de milliers de morts civiles en Irak, sur le recours au phosphore blanc et aux munitions à l’uranium appauvri contre des populations civiles ? Qui parmi ces parangons de la Civilisation a évoqué le sort de ces dizaines d’enfants mal formés à Falloujah et ailleurs du fait de l’utilisation d’armes interdites ?

A-t-on entendu des cris d’indignation de la part de cette presse au garde-à-vous, lorsque la très civilisée Madeleine Albright, ancienne secrétaire d’état américaine, justifiait la mort de cinq cent mille enfants irakiens ? Qui de cette presse ou de ces chaines de télévision s’est insurgé devant le fait que dans ce pays des droits de l’homme des criminels au moins aussi sadiques que ceux de l’Etat Islamique puissent mourir dans leurs lits grâce aux amnisties et à l’amnésie d’Etat ?

Mais il n’est nul besoin de remonter aux guerres coloniales au nom des « Lumières » de la génération précédente pour reconnaitre une même sauvagerie contemporaine, tout aussi indécente, qui se drape des valeurs de la Démocratie et des Droits de l’Homme. Barack Obama, prix Nobel de la paix, peut ainsi mener sept guerres depuis qu’il a reçu cette distinction qui a définitivement perdu toute signification morale. Qui parmi ces médias évoque les dizaines de milliers de victimes innocentes des frappes de drones à travers le monde ? La mort, sous les missiles guidés et les bombes « intelligentes », de cinq cent enfants de Ghaza n’est -elle pas une « barbarie » ? Tout comme les bombardements d’écoles gérées par les Nations Unies seraient tout au plus les dégâts collatéraux de frappes chirurgicales. Il est vrai que sans images et ensevelis sous la mystification et le silence complice des journalistes de l’infotainment, les dizaines de milliers de morts des guerres asymétriques n’existent pas. Pures statistiques, les cadavres déchiquetés de pauvres et de désarmés ne suscitent aucune émotion.

Il n’est donc nul besoin d’effectuer de minutieuses recherches pour découvrir que la réalité de la « barbarie » est fort différente de ce que cette presse en battle-dress veut faire accroire. On ne tentera pas non plus d’établir ici la généalogie politique de l’Islamisme fanatique fabriqué par les monarchies du Golfe et armé par l’Occident. Qui se souvient des missiles français Milan, des armes anglaises et américaines généreusement fournis aux « moudjahidine » afghans, hier freedom-fighters et aujourd’hui talibans extrémistes ?

Les mises en scène d’assassinats abjects dans des circonstances horribles par des psychopathes apolitiques ne peuvent, en aucun cas, servir de prétexte à des manipulations haineuses. Le discours sur la barbarie asséné par les relais de propagande, destiné à désigner de faux ennemis intérieurs, vise à faire taire ceux parmi les musulmans en Europe qui dénoncent les aventures guerrières au Moyen-Orient. A faire oublier ceux commis par les alliés de l’Occident. Et également, en jouant sur la peur à jeter en pâture des minorités visibles « d’apparence musulmane » à une opinion matraquée que l’on cherche à conditionner depuis des années. Ces gesticulations autour d’une soi-disant barbarie musulmane ne parviennent pas à masquer la vérité sanglante d’un Occident colonialiste hier, impérialiste aujourd’hui, qui assume sans discontinuer depuis le dix-neuvième siècle ses guerres éminemment civilisées et très sanguinaires dans le monde arabo-musulman. Les criminels de l’Etat Islamique ont été à bonne école.

Dans le dispositif éprouvé de préparation psychologique, la barbarie de l’autre est la justification ultime de la guerre. Or, les « guerres » éternelles contre le terrorisme, engagées depuis des dizaines d’années, loin d’avoir endigué le phénomène, l’ont généralisé et complexifié. Il ne fait guère de doute, à la lumière de l’expérience, que le refus d’approches politiques et la fascination pour la guerre manifestée par les dirigeants occidentaux, outre une dangereuse régression du droit international, ne produira qu’un surcroit de subversion.

Les premiers et les pires barbares sont parmi nous.

FONDATION FRANTZ FANON

Source : "Barbarie disent-ils…"
Publié le 5 octobre 2014 sur Le Grand Soir
Via TZ

19 septembre 2014

Appel de Michel Collon suite au hacking du site Investig’Action

Aujourd’hui, je vous lance un appel pressant : maintenant que le site de vente en ligne est enfin rétabli, venez-y pour commander "Israël, parlons-en !". Vous enverrez à Israël ce message : "votre attaque se retournera contre vous, les gens liront encore plus ce livre qui vous dérange, la vérité finira par triompher".

APPEL DE MICHEL COLLON

Israel parlons-en

 

Chers amis d’Investig’Action,

Israël ne supporte pas la vérité. Notre site michelcollon.info a été attaqué par un hacker résidant en Israël et protégé par le gouvernement Netanyahou. Furieux que notre équipe d’Investig’Action expose les agissements criminels de l’armée israélienne à Gaza.

Cette agression a bloqué notre site de vente en ligne de nos livres dont Israël, parlons-en ! Aucun propagandiste pro-Israël n’a jamais accepté de débattre de ce livre, faute d’arguments. Alors on le sabote.

Or, la vente de nos livres est, avec vos dons de soutien, le seul financement des salaires des jeunes journalistes qui m’assistent (et nous souhaitons engager encore quelqu’un pour réaliser un nouveau projet). Ce sabotage nous a fait perdre deux mois de ventes, nous plongeant dans de graves difficultés financières. Nos moyens étant limités, il nous a fallu du temps pour réparer le site.

Aujourd’hui, je vous lance un appel pressant : maintenant que le site de vente en ligne est enfin rétabli, venez-y pour commander Israël, parlons-en ! et nos autres livres. Pour vous-même, pour offrir à un ami, pour revendre dans votre entourage. Et diffusez cet appel au maximum. Ainsi, vous nous aiderez à surmonter ce moment difficile. Et vous enverrez à Israël ce message : votre attaque se retournera contre vous, les gens liront encore plus ce livre qui vous dérange, la vérité finira par triompher.

Votre solidarité avec Gaza et tous les Palestiniens passe par la bataille de l’info, la bataille pour se former sur les médiamensonges, la bataille pour que chaque citoyen prenne ses responsabilités dans le débat public.

Quant à moi, je l’affirme clairement : Investig’Action ne cédera jamais devant les intimidations.

MICHEL COLLON

Source :"Appel de Michel Collon..."
Publié le 19 septembre sur Investig’Action
Via Esteban

15 septembre 2014

"L’Etat islamique manquera bientôt de ressources humaines et financières", Alain Chouet

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Alain chouet

Ancien chef du service de renseignement de sécurité de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), Alain Chouet a notamment été en poste au Liban et en Syrie. Il avait été l’un des premiers spécialistes du terrorisme à révéler que l’organisation Al-Qaïda était « morte sur le plan opérationnel dans les trous à rats de Tora Bora en 2002 ». Et qu’« il ne resterait qu’une cinquantaine de membres, essentiellement des seconds couteaux, incapables d’animer à l’échelle planétaire un réseau coordonné de violence politique ». En exclusivité pour Oumma.com, Alain Chouet analyse les chances de survie de l’Etat islamique (*).

Comment expliquez-vous que la presse francophone n’ait parlé que tardivement de cette scission d’Al-Qaida, aujourd’hui à la tête de l’Etat islamique. On sait pourtant que depuis la mort de Ben Laden, certains djihadistes ont refusé de prêter allégeance à Zawahiri.

La réalité est que, depuis 2002 et l’offensive alliée contre le régime Taliban d’Afghanistan et ses protégés djihadistes, Al-Qaïda relève plus du mythe que de la réalité. C’est un mythe qui a été entretenu par le fait que tout contestataire dans le monde musulman, quelles que soient ses motivations et ses objectifs, a bien compris qu’il devait se réclamer de l’organisation qui avait épouvanté l’Amérique s’il voulait être pris au sérieux. C’est un mythe qui a été entretenu par certains dirigeants des pays musulmans qui ont bien compris qu’ils devaient coller l’étiquette Al-Qaïda sur leurs opposants s’ils voulaient pouvoir les réprimer tranquillement. C’est enfin un mythe qui a été entretenu par les dirigeants et les médias d’un certain nombre de pays occidentaux pour légitimer leur politique sécuritaire intérieure et extérieure.

Mais dans la galaxie salafiste, tout le monde sait bien que Al-Qaïda se résumait depuis 2003 à un Ben Laden réfugié dans un « resort » des services pakistanais et à un sentencieux Ayman Zawahiri distribuant les bons et les mauvais points de djihadisme et s’appropriant verbalement des actes de violence commis un peu partout dans le monde qu’il n’avait ni commandités, ni prescrits ni contrôlés.

Il était difficile pour des djihadistes ambitieux de remettre en cause la figure emblématique de Ben Laden mais plus facile de s’affranchir de la tutelle morale de Zawahiri. En particulier pour des chefs de bande locaux qui n’avaient que faire du « djihad mondial » sans bénéfice immédiat et souhaitaient plutôt se bâtir un petit sultanat local où ils pourraient exercer un pouvoir sans partage et rançonner la population. C’est ce type de raisonnement, joint aux aléas des rivalités locales et des surenchères entre l’Arabie et le Qatar, qui a poussé un Abou Bakr al-Baghdadi à rejeter le parrainage d’Al-Qaïda et - comme on dit en France - à s’autoproclamer « Calife à la place du Calife ».

Comment expliquer l’émergence de l’EIIL et par qui ce groupe était-il financé (avant qu’il ne mette la main sur des banques et des puits de pétrole)?

L’EIIL n’a pas « émergé » comme par miracle l’année dernière. Il est la filiation directe de ce que l’on appelait il y encore quelque temps « Al-Qaïda en Irak » ou « Al-Qaïda en Mésopotamie ». Cette organisation avait été elle-même formée en 2003 par Abou Moussaab al-Zarqawi, ancien membre d’Al-Qaïda rejeté par Ben Laden pour son aventurisme, à partir d’un groupe djihadiste préexistant dans le nord est de l’Irak et connu sous le nom de Ansar al-Islam (Partisans de l’Islam). Après la mort de Zarqawi tué dans un bombardement américain, l’organisation a été reprise en main par son chef actuel qui a continué de bénéficier du soutien actif des services saoudiens dans la perspective de s’opposer à la mainmise totale des chiites sur le pouvoir irakien et à la connivence de plus en plus marquée entre Baghdad et Téhéran.

Les choses se sont compliquées début 2011 avec l’émergence des troubles en Syrie. Les services spéciaux saoudiens du Prince Bandar Ben Sultan et le Qatar se sont lancé dans des initiatives rivales pour accélérer la chute de Bashar el-Assad. Les Saoudiens ont organisé en Syrie l’émergence d’un front salafiste anti-régime sous la désignation de Jabhat al-Nosra tandis que les Qataris ont lancé une « OPA hostile » sur l’EIIL en diversifiant ses activités sur la Syrie en complément de l’Irak et en concurrence avec les autres groupes djihadistes.

Et tout ce paysage confus s’est transformé à l’été 2013 quand le coup d’État feutré qui a eu lieu à Qatar a écarté l’Emir et son activiste Premier ministre et recentré les investissements de l’Émirat sur des activités économiques plutôt que politiques. Dans le même temps, à la lueur du désordre politique et social induit en Égypte par la gestion des Frères Musulmans, le cabinet royal saoudien - plutôt partisan d’un ordre régional apaisé et d’un système de coexistence plutôt que d’affrontement avec l’Iran - a repris la main sur les extrémistes du clan familial, écarté le Prince Bandar et ses partisans, apporté son soutien au coup d’État du Maréchal Sissi et, surtout, condamné et criminalisé les activités djihadistes au Levant.

Brutalement privés de soutiens extérieurs significatifs, Jabhat el-Nosra et surtout l’EIIL se sont retrouvés condamnés à une fuite en avant, coincés sur place et contraints d’y trouver les ressources financières et militaires nécessaires à leur survie. Ce n’est pas par hasard que le premier objectif de l’EIIL dans sa fulgurante offensive du printemps dernier a été de s’emparer de la succursale de la banque centrale d’Irak à Mossoul pour y rafler près d’un demi-milliard de dollars en or et en billets.

Existe-t-il encore des liens entre le Front Al Nosra en Syrie et l’EIIL?

Ces organisations fonctionnent sur un mode féodal et mafieux où des chefs de bandes locales prêtent allégeance au chef de l’organisation en fonction de leur intérêt du moment. Les frontières entre les mouvements sont donc poreuses mais avec les risques que cela comporte en cas de trahison. D’autre part il faut considérer qu’il existe en Syrie comme en Irak une multitude de groupes armés locaux, parfois à l’échelle du village, du quartier ou du groupe d’immeubles, à l’allégeance mal définie et qui se rallient à tel ou tel en fonction des circonstances et du profit à en espérer.

L’EIIL est-il capable d’administrer les territoires conquis?

C’est douteux, faute de ressources humaines et, à terme, de ressources financières. Pour l’instant l’EIIL dispose d’un trésor de guerre estimé à 2 milliards de dollars. Ce trésor repose essentiellement sur le racket de « l’impôt révolutionnaire », sur le contrôle d’un certain nombre de site d’extraction d’hydrocarbures, sur le pillage systématique et la revente sur le marché noir turc des matériaux de construction (souvent arrachés des maisons existantes), matériels industriels et agricoles, véhicules, objets volés dans les propriétés publiques et privées dans les zones contrôlées.

Mais il faut se garder pour autant de considérer que l'EIIL dispose maintenant d'un budget annuel fixe et permanent. Le pillage de la succursale de la Banque Centrale d'Irak à Mossoul était un fusil à un coup. Il a été largement dilapidé dans la "location" de chefs de tribus sunnites d'Irak qui ont permis à l'EIIL sa rapide offensive du printemps. Le pillage des biens d'équipement sera bientôt tari par épuisement. De même que "l'impôt révolutionnaire" par suite de ruine ou exode des "assujettis".

Reste le contrôle des ressources pétrolières (vulnérables car les puits ne sont pas déplaçables) qui est soumis au bon vouloir des Turcs et d'un certain nombre d'intermédiaires irakiens, tous susceptibles de "retourner leur veste" en fonction de la conjoncture internationale. Bref, dans six ou huit mois, il ne restera plus grande chose et c'est là que se posera (s'il n'est pas réglé avant) le problème du retour vers leur pays d'origine des mercenaires et volontaires étrangers (Tchétchènes, Bosniaques, Maghrébins, Libyens, Saoudiens interdits de retour au royaume, et - en ce qui nous concerne - Européens.)

Quelles sont les différences majeures entre le mode de fonctionnement d’Al-Qaida et l’EIIL? En s’autoproclamant calife, Baghdadi a également une vision globalisée du djihad, comme l’avait Ben Laden.

Al-Qaïda était un mouvement terroriste stricto sensu. C'est-à-dire un groupe restreint ayant une stratégie globale mais pas de tactique définie, mettant en œuvre des non-professionnels de la violence sacrifiables en vue de commettre dans le monde entier des attentats aveugles comme ils pouvaient, où ils pouvaient, quand ils pouvaient pourvu que la violence soit spectaculaire, médiatisée et porte la signature et le message de la mouvance.

L’EIIL est, au contraire, une véritable armée de professionnels de la violence avec un chef, une mission, des moyens, un agenda et des objectifs précis dans un espace limité. Le seul fait de se désigner sous le nom d’Etat (Dawla) montre bien que ses responsables entendent se donner un ancrage institutionnel (al-Islami) et géographique (fil-Iraq wa ash-Sham). Ce n’était pas du tout le cas de Ben Laden, au moins dans sa version finale des années 1998-2001 qui prônait une violence déterritorialisée contre le monde entier.

Mais qui dit État, dit chef de l’État et - en version islamique fondamentaliste - Calife. D’où l’initiative de Baghdadi qui vise aussi bien à faire un pied de nez aux Saoudiens, gardiens autoproclamés des Lieux saints qui l’ont abandonné et dont il conteste ainsi la légitimité, qu’à mettre l’ensemble des musulmans du monde en demeure de choisir leur camp en ayant à accepter ou rejeter son autopromotion. C’est ce qui explique qu’en se proclamant Calife, il abandonne aussitôt dans la dénomination du mouvement la référence territoriale à l’Irak et au Levant pour devenir « seulement » Etat Islamique (Dawlat al-Islami). Mais tout cela révèle plutôt des finasseries calculatrices de survie plutôt qu’une « vision globalisée du djihad ».

Quels sont les moyens les plus efficaces pour combattre cette organisation ?

L’EIIL pose le même problème que l’Etat Taliban en Afghanistan, AQMI au Sahel, les Shebab en Somalie ou Boko Haram au Nigeria. Il s’agit d’armées constituées, souvent en uniforme ou portant des signes de reconnaissance, utilisant des matériels militaires, des véhicules dédiés, des implantations localisables, des moyens de communication identifiables. Cela relève à l’évidence d’une riposte militaire consensuelle et concertée face à laquelle on semble pourtant tergiverser.

Pendant plus de dix ans, les Etats-Unis ont placé l’ensemble du monde musulman sous une loi permanente des suspects, détruit irrémédiablement plusieurs pays, espionné la planète entière - y compris leurs plus proches alliés et leurs concitoyens -, harcelé des millions de voyageurs dans les aéroports, multiplié les tortures et les internements illégaux au nom d’une « guerre globale contre la terreur » qui n’a ramené dans ses filets que quelques seconds couteaux et un Ben Laden « retiré des affaires ».

Et aujourd’hui que sont parfaitement localisés avec précision une dizaine de milliers de djihadistes arborant fièrement leur drapeau, défilant dans les rues, égorgeant des citoyens américains devant les télévisions, éventrant médiatiquement femmes et enfants, jouant au foot avec les têtes de leurs ennemis, la Présidence américaine vient dire qu’elle « n’a pas encore de stratégie dans la lutte contre le djihadisme »….

Je veux croire qu’il s’agit là d’une manœuvre du Président Obama pour contraindre l’Arabie et le pétromonarchies du Golfe à « choisir leur camp » et à cesser leurs pratiques de double langage qui consiste à condamner verbalement le terrorisme tout en soutenant un peu partout dans le monde les groupes terroristes salafistes et les djihadistes en vue de neutraliser les initiatives démocratiques ou l’influence de l’Iran qu’ils considèrent comme également dangereuses pour le maintien de leur pouvoir.

L’Iran va-t-il devenir un partenaire à part entière pour combattre l’EIIL?

S’il veut préserver l’avenir et laisser la porte ouverte à l’élaboration d’un système de confiance régional avec les pétromonarchies arabes, l’Iran n’a pas vraiment intérêt à s’afficher comme le fer de lance ou un élément actif d’une coalition pilotée par les Occidentaux pour combattre l’extrémisme sunnite violent.
Téhéran ne peut que se réjouir de l’éradication des salafistes et soutiendra résolument mais aussi discrètement que possible ses alliés chiites irakiens, syriens et libanais comme il l’a toujours fait. Mais pourquoi voudrait-on, alors que l’Arabie multiplie les signaux d’apaisement, qu’il aille compromettre ses chances de coexistence future avec son environnement sunnite pour résoudre un problème qui ne le menace pas directement et qui est la conséquence des erreurs de gestion américaines dans la zone ?

Au-delà des dérapages verbaux de certains de leurs responsables politiques, les Iraniens sont prudents et calculateurs. Selon toute probabilité, ils laisseront les Occidentaux s’occuper du dossier en apportant juste l’aide qu’il faut pour qu’on reconnaisse et salue leur contribution et leur sens des responsabilités internationales mais avec le souci de ne pas justifier l’accusation constante qui leur est faite par les wahhabites d’être des hérétiques ennemis de l’Islam.

Si l’Etat islamique est détruit, ce n’est pas à Téhéran qu’iront se répandre les militants du djihadisme défaits, déçus et avides de vengeance….

Par Saïd Branine et Ian Hamel

(*) Alain Chouet donne une conférence sur le thème « Syrie, le carrefour des contradictions », le 19 septembre à 19 h 30 à la librairie arabe L’Olivier, 5, rue de Fribourg à Genève (Suisse).

Source : "L’Etat islamique manquera bientôt de..."
Publié le 10 septembre 2014 sur Oumma.com
Via TZ

14 septembre 2014

Aurores boréales

Dans 9 heures, soit vers 5 h 45, heure française du lundi 15 septembre, commencera sur ce site la diffusion d'aurores boréales en direct du Canada. Ici, c'est en définition standard mais vous pouvez choisir la basse ou la haute définition.

http://www.asc-csa.gc.ca/fra/astronomie/auroramax/sd.asp

Bonne nuit et, surtout, bonne matinée.

Pingouin

14 septembre 2014

Après la grande marée ...

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Au loin , la mer s'est retirée ... Restent les prés salés .

anna.

14 septembre 2014

"L’objectif premier du PCF est sa survie électorale", Julian Mischi

Avec le Front de gauche, le PCF a retrouvé des couleurs perdues depuis longtemps. Ses militants se sont renouvelés et rajeunis. Reste une faiblesse majeure : la rupture progressive, depuis les années 1970, avec les classes populaires. Le PCF est aujourd'hui « un parti dominé par des enseignants et des cadres de la fonction publique territoriale », obnubilé par ses réussites électorales, décrypte le chercheur Julian Mischi.

JM
Julian Mischi © DR

Malgré l'effondrement de François Hollande au pouvoir, le Front de gauche peine toujours à incarner une alternative possible à gauche. Il continue pourtant d'en rêver – ce sera un des messages de la fête de L'Humanité, qui s'est ouverte vendredi pour trois jours à La Courneuve. Mais un constat inquiète ses militants : la montée du Front national, y compris dans l'électorat populaire. Dans son dernier livre, Le Communisme désarmé – Le PCF et les classes populaires depuis les années 1970 (Agone, 2014), le chercheur Julian Mischi décortique les causes de la rupture du parti communiste avec les ouvriers.

Dans votre livre, vous rappelez les chiffres, impressionnants, de la désertion des ouvriers des rangs du PCF. En 2008, ils ne forment plus que 9 % des délégués au congrès du parti, contre encore 13 % en 2001 ou 45 % dans les années 1970. Pourquoi ?

Ces chiffres sont impressionnants car, dans le même temps, la population ouvrière est loin d’avoir diminué dans les mêmes proportions : les ouvriers forment encore 23 % de la population active française. Ces chiffres sont aussi impressionnants car le PCF revendiquait, il y a quelques années, d’être le « parti de la classe ouvrière ». Or, les ouvriers, et plus généralement les classes populaires, sont de moins en moins représentés à la tête de ce parti. Même si le PCF conserve une base militante plus populaire que les autres partis, les logiques d’exclusion politique des classes sociales défavorisées s’y retrouvent. Elles en font aujourd’hui un parti dominé par des enseignants et des cadres de la fonction publique territoriale.

La promotion des militants d’origine populaire n’est plus la priorité du PCF. Celle-ci avait été rendue possible dans le passé, par un volontarisme de l’organisation, par la sélection et la formation de dirigeants qui devaient être à l’image des « travailleurs » au nom desquels la lutte politique était menée. Depuis, l’objectif premier est la survie électorale de l’organisation. Résultat : les inégalités sociales dans la prise de parole politique resurgissent tout naturellement. Les plus diplômés occupent les premières places. Ceux qui s’estiment ou sont vus comme les plus compétents dans le métier politique sont valorisés. Les collaborateurs d’élus, directeurs de cabinet, cadres technico-administratifs, chargés de mission sont particulièrement nombreux dans les instances dirigeantes.

UNE_MISCHIDans votre livre, vous expliquez que cette rupture avec les classes populaires n’est pas seulement due à des évolutions structurelles du monde du travail et de l’habitat... En quoi est-elle aussi due à la ligne politique et aux pratiques politiques du PCF ?

Les transformations des conditions de vie et de travail des classes populaires dans la dernière période sont défavorables à leur entrée dans l’action militante. Mais, effectivement, il y a également des obstacles du côté de l’organisation. Sur le plan du discours d’abord : le PCF ne vise plus prioritairement à donner le pouvoir aux classes populaires. Il entend désormais s’adresser à tous et à représenter la société française dans sa « diversité ». Le discours de classe tend à s’effacer derrière une rhétorique humaniste, consensuelle, autour de la démocratie participative ou de la citoyenneté. Ce discours n’est pas suffisant pour inciter les dominés à s’engager au PCF.

Mais c’est surtout au niveau de l’organisation que l’on peut identifier des obstacles à l’engagement des classes populaires au sein du PCF. Celui-ci n’a pas tant abandonné les classes populaires qu’elles-mêmes l’ont déserté car elles n’y trouvent plus leur place. Tout un système de formation et de valorisation des militants d’origine populaire s’est délité en même temps que le groupe dirigeant a rompu avec les pratiques autoritaires du centralisme démocratique. Le rejet du passé stalinien s’est accompagné d’une suspicion sur les structures militantes, perçues comme des formes d’embrigadement. Or la force du collectif et de l’organisation est essentielle pour donner des outils aux classes populaires et pour contrer leur domination politique.

Pourtant, dans votre ouvrage, vous expliquez que la ligne soi-disant ouvriériste de Marchais a aussi été vivement contestée dans les cellules ouvrières du PCF. Sur la morale, l’immigration ou le modèle soviétique.

Oui, une ligne ouvriériste a été activée par le groupe dirigeant à la fin des années 1970, juste après une période d’ouverture vers les classes moyennes et d’alliance avec le PS. Il s’agissait en réalité d’un instrument de lutte interne contre les intellectuels et les contestataires, qui refusaient un tournant sectaire. L’appel à se réorienter prioritairement vers la classe ouvrière légitimait, en réalité, un repli de l’organisation sur elle-même, autour de Georges Marchais et des permanents d’origine ouvrière.

Les archives internes que j’ai pu consulter montrent bien que ce discours provoque un rejet, non seulement chez les enseignants et d’autres professions intellectuelles, mais aussi dans certains milieux ouvriers et syndicalistes qui ne se reconnaissaient pas dans l’image caricaturale qui était faite des travailleurs. On trouve des traces d’une contestation des orientations ouvriéristes et misérabilistes du PCF dans les régions ouvrières de Longwy et Saint-Nazaire, par exemple.

Ces attitudes critiques au sein des milieux populaires sont peu connues, car elles sont restées internes. L’importance de la contestation à partir de 1978 et tout au long des années 1980 a été dissimulée par une forte autocensure publique de la part des militants ouvriers. Ils ne souhaitaient pas que leur parole contestataire soit portée hors du parti et puisse faire le jeu de ses adversaires.

L’insertion dans le jeu électoral institutionnalisé est-elle, selon vous, en elle-même contradictoire avec la construction d’un parti ouvrier ou des classes populaires ?

La puissance électorale du PCF et son ancrage municipal ont été déterminants dans la force passée de cette organisation et dans son implantation dans les milieux populaires. Les municipalités dites « ouvrières » ont longtemps constitué une vitrine du communisme français, où les élus agissaient en faveur des milieux populaires, notamment dans les domaines du logement, de la santé et de la culture. Les mairies communistes étaient et demeurent établies dans des territoires profondément populaires. Le problème aujourd’hui, c’est que le PCF tend à se réduire à ses seuls élus.

Avec le déclin de la base militante et la diminution des ressources financières, les élus et les enjeux électoraux occupent une place centrale dans l’organisation. Je montre ainsi dans le livre comment les dirigeants départementaux du PCF sont devenus élus dans leurs régions au cours des années 1990 et 2000. Or les élus, qui gèrent des collectivités locales généralement avec le PS, ont leurs propres préoccupations. Ils s’entourent de cadres de la gestion publique locale, d’experts de la communication politique, et peuvent avoir tendance à se méfier des militants. Ce qui prime à leurs yeux, c’est leur lien avec les « habitants » et les électeurs et non le développement d’une organisation militante structurée dans les milieux populaires, un objectif qui était celui des permanents d’origine ouvrière des générations précédentes.

Le PCF est-il resté prisonnier d’une vision de la classe ouvrière blanche, masculine, des grands bastions industriels ? Sa déconnexion actuelle d'avec les classes populaires n’est-elle pas aussi le fruit de son incapacité, voire sa résistance, à s’adresser aux immigrés ?

Le PCF a constitué historiquement un outil important de mobilisation et de défense des travailleurs immigrés et des enfants d’immigrés, issus d’Europe méridionale en particulier. Mais il a eu effectivement des difficultés à maintenir son influence dans les nouvelles générations ouvrières, formées, en partie, de travailleurs originaires du Maghreb. Cette distance est importante dès les années 1960 et 1970, elle exprime surtout une rétractation des réseaux du PCF et de la CGT auprès des ouvriers qualifiés et des techniciens, alors que les nouveaux travailleurs immigrés occupent souvent des postes peu qualifiés. Ils appartiennent aux fractions inférieures des classes populaires, alors que le PCF, dans son combat contre la bourgeoisie, valorise les éléments d’une classe ouvrière vue comme « respectable » : des hommes, très qualifiés, de nationalité française certes, mais issus souvent d’anciennes immigrations (Polonais, Portugais, Italiens, Espagnols, etc.).

L’entrée des enfants des immigrés algériens ou marocains au sein du PCF est d’autant plus difficile depuis les années 1980 qu’ils arrivent sur un marché du travail déstabilisé, connaissent le chômage et la précarité. Le syndicat est souvent absent de leur univers de travail alors que l’engagement syndical à la CGT constituait traditionnellement une matrice à l’adhésion des classes populaires au PCF. À cela s’ajoute la frilosité des communistes à l’égard de ces nouvelles figures populaires, notamment dans les municipalités communistes de banlieue : les discours de solidarité entre ouvriers nationaux et étrangers ont eu tendance, au tournant des années 1980, à s’effacer au profit de la lutte contre la « constitution de ghettos ».

Vous dites qu’aujourd’hui, dans les textes de congrès ou les débats de la direction nationale, la représentation des classes populaires a totalement disparu des discussions. L’enjeu du vote ouvrier revient pourtant systématiquement dans les commentaires des échéances électorales, du PS à l’extrême gauche, où tous s’inquiètent du vote Front national. Comment expliquez-vous cette contradiction flagrante ?

Il y a deux choses différentes dans votre question. La représentation électorale des classes populaires demeure bien sûr une question centrale pour les dirigeants communistes, comme pour les autres dirigeants des partis politiques. En revanche, la représentation militante des classes populaires, elle, n’est plus un sujet majeur de préoccupation au sein du groupe dirigeant. Il est rarement fait mention de la nécessité de donner le pouvoir aux militants d’origine ouvrière dans l’organisation et dans les mairies, d’avoir des porte-parole des classes populaires issus de ces milieux. C’est essentiellement sous le seul angle des enjeux électoraux qu’est abordée la question des classes populaires. Les ouvriers et employés sont surtout sollicités comme électeurs, aux côtés des autres catégories sociales.

L’émergence du Front de gauche depuis 2008 a-t-elle changé quoi que ce soit ?

Ce Front de gauche a initié une indéniable dynamique de mobilisation militante dans les rangs communistes, tout particulièrement lors de la campagne présidentielle. On peut déjà noter un changement à cette occasion : une certaine radicalisation du discours alors que les campagnes précédentes menées par les dirigeants du PCF étaient marquées par une euphémisation des référents communistes et anticapitalistes.

Après une longue période de léthargie et de vieillissement du parti, on a pu observer un certain rajeunissement et un renouvellement des réseaux militants, qui avaient déjà commencé à se réactiver quelques années plus tôt, lors de la campagne contre le Traité constitutionnel européen de 2005. Pour la première fois depuis la fin des années 1970, les effectifs militants annoncés par la direction se sont stabilisés et la part des moins de 30 ans dans l’organisation a augmenté.

La stratégie du Front de gauche a freiné le déclin électoral du PCF aux élections présidentielles et européennes, mais la décrue s’est poursuivie lors des élections législatives et municipales, c’est-à-dire lors de scrutins où le PCF, plus que le Front de gauche, était en première ligne. Les élections municipales de 2014 ont ainsi donné lieu à des tensions très fortes entre le PCF et le Parti de gauche (PG), mais aussi à des tensions au sein du PCF : à la base, le rôle des élus et de leur entourage est sujet à des contestations où de jeunes et nouveaux adhérents s’opposent dans de nombreuses villes aux élus qui entendent reconduire l’alliance avec le PS. Mais, pour les élus et pour une part significative de la direction du PCF, conserver les municipalités à direction communiste et les postes d’adjoints dans les autres mairies d’union de la gauche est une priorité.

Un autre changement induit par cette stratégie du Front de gauche mérite d’être mentionné : les communistes militent avec des militants d’autres cultures politiques, notamment avec d’anciens membres de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) ou du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), avec d’anciens socialistes passés par l’extrême gauche, qui ont également rejoint le Front de gauche. La traditionnelle opposition entre les communistes, qualifiés de « staliniens », et les trotskystes, perçus comme « gauchistes », semble de moins en moins opérante. Une véritable recomposition semble être à l’œuvre, même si le poids des appareils et des notables locaux la freine.

Par Lénaïg Bredoux

Source :"Julian Mischi : "L’objectif premier du PCF est sa survie électorale"
Publié le 13 septembre 2014 sur Médiapart

Julian Mischi : Le Communisme désarmé – Le PCF et les classes populaires depuis les années 1970. Agone, 2014

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