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LE PIGEON BLEU
12 octobre 2007

Sans commentaire!

SANS COMMENTAIRE!!!

Fin juin 2007 dans une première analyse publiée en juillet,et transformée en contribution pour le congrès extraordinaire du PCF en aout 2007,j'écrivais: « Si la classe ouvrière s’est transformée, l’exploitation capitaliste reste bien réelle, et si le grand capital s’est concentré entre les mains d’un nombre toujours plus petit, sa nature fondamentale n’a pas changé, ses méthodes, ses moyens, eux ont évolués nécessitant une remise en cause générale tant au niveau local, qu’international . La collecte de la plus value s’effectue de plus en plus au cours d’une chaîne ininterrompue qui va de la collecte des matières premières, leur transformation, leur distribution, ce qui implique la mise en œuvre d’acteurs toujours plus nombreux ,mais surtout disséminés sur plusieurs continents. La part « transport et commerce y compris l’énergie et les télécommunications » revêt donc une grande importance et nécessite la « libéralisation » de celle-ci, le rôle de l’OMC et autres organisations mondiales ou régionales se substitue progressivement aux États, chargés de faire appliquer les décisions.

La part de plus value prélevée étant souvent proportionnelle au degré de conscience et d’organisation des couches laborieuses concernées, de leurs luttes, les pays en voie de développement, l’Afrique, les ex pays de l’est, sont devenus les terrains de prédilections du Capital mondialisé et de ce fait « pèse » sur les conditions de vie des travailleurs des pays occidentaux en général, mais qui cependant, restent à un certain niveau, ceux ci étant aussi les principaux consommateurs, et sans doute les mieux organisés( Remise en cause des zones d’acquis sociaux).

Ce schéma classique pose cependant problème, car même si les travailleurs des différentes régions concernées entrent en concurrence, le risque de voir les moins organisés, mais aussi les plus défavorisés, entrer en résistance est grand, l’exemple de l’Amérique latine ,avec à sa tête le VENEZUELA, revendiquant son indépendance économique, la gestion anti-libérale de ses richesses est significatif des possibilités existantes, et nécessite donc, de la part du capital financier mondialisé, la remise en cause généralisée des différentes zones d’acquis sociaux, avec la précarisation de l’emploi, l’insécurité sociale, le recul des services publics, de l’enseignement et même de la recherche : donc nécessite l’intervention autoritaire dans la gestion des affaires, les « États démocratiques bourgeois » devenant , un frein à cette politique du Capital mondialisé.

C’est à cette politique que nous avons à faire face aujourd’hui, l’Europe et sa commission aurait du être l’élément de régulation à la baisse des droits des travailleurs, comme cela s’est produit en Grande Bretagne avec Me Thatcher , et dans nombreux autres pays européens, le traité constitutionnel allait dans ce sens, le NON français ,a limité dans le temps, mais n’a pas arrêté le processus.

L’arrivée au pouvoir de N.Sarkozy , est en ce sens une rupture ,ou d’un coté le capital prend directement en mains les leviers de commande, et s’aligne sur la politique néo-conservatrice des anglo-saxons et de leur chef de file les USA, montrant ainsi les limites de la démocratie bourgeoise et du rôle de l’état, dans ce contexte ,la radicalisation politique devient logique :.Il n’y a plus besoin de « gérants loyaux du capitalisme » l’alternance éventuelle ne peut se concevoir qu’avec un autre visage de la droite « centriste-démocrate » d’ou le rapprochement inévitable d’une partie du PS. »(publiée en totalité sur http://alternativeforge.net )

Chaque jour apporte un élément nouveau qui vient conforter cette analyse globale,la semaine dernière,l'article de « Challenges » lié au Nouvel Obs. apporte un éclairage particulier sur la logique du grand capital en France et le rôle essentiel du Parti Communiste Français au cours des années 1947/1970

Pour la clarté ,il me semble nécessaire de reproduire en totalité l'article en question.

Challenges

Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la Résistance. Un compromis entre gaullistes et communistes. Il est grand temps de le réformer, et le gouvernement s'y emploie.

Adieu 1945, raccrochons notre pays au monde !

Les annonces successives des différentes réformes par le gouvernement peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d'importance inégale, et de portées diverses : statut de la fonction publique, régimes spéciaux de retraite, refonte de la Sécurité sociale, paritarisme... 

A y regarder de plus près, on constate qu'il y a une profonde unité à ce programme ambitieux. La liste des réformes ? C'est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s'agit aujourd'hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance !
A l'époque se forge un pacte politique entre les gaullistes et les communistes. Ce programme est un compromis qui a permis aux premiers que la France ne devienne pas une démocratie populaire, et aux seconds d'obtenir des avancées - toujours qualifiées d'«historiques» - et de cristalliser dans des codes ou des statuts des positions politiques acquises.
Ce compromis, forgé aune période très chaude et particulière de notre histoire contemporaine (où les chars russes étaient à deux étapes du Tour de France, comme aurait dit le Général), se traduit par la création des caisses de Sécurité sociale, le statut de la fonction publique, l'importance du secteur public productif et la consécration des grandes entreprises françaises qui viennent d'être nationalisées, le conventionnement du marché du travail, la représentativité syndicale, les régimes complémentaires de retraite, etc.
Cette «architecture» singulière a tenu tant bien que mal pendant plus d'un demi-siècle. Elle a même été renforcée en 1981, à contresens de l'histoire, par le programme commun. Pourtant, elle est à l'évidence complètement dépassée, inefficace, datée. Elle ne permet plus à notre pays de s'adapter aux nouvelles exigences économiques, sociales, internationales. Elle se traduit par un décrochage de notre nation par rapport à pratiquement tous ses partenaires.
Le problème de notre pays est qu'il sanctifie ses institutions, qu'il leur donne une vocation éternelle, qu'il les «tabouise» en quelque sorte. Si bien que lorsqu'elles existent, quiconque essaie de les réformer apparaît comme animé d'une intention diabolique. Et nombreux sont ceux qui s'érigent en gardien des temples sacrés, qui en tirent leur légitimité et leur position économique, sociale et politique. Et ceux qui s'attaquent à ces institutions d'après guerre apparaissent sacrilèges.
Il aura fallu attendre la chute du mur de Berlin, la quasi-disparition du parti communiste, la relégation de la CGT dans quelques places fortes, l'essoufflement asthmatique du Parti socialiste comme conditions nécessaires pour que l'on puisse envisager l'aggiornamento qui s'annonce. Mais cela ne suffisait pas. Il fallait aussi que le débat interne au sein du monde gaulliste soit tranché, et que ceux qui croyaient pouvoir continuer à rafistoler sans cesse un modèle usé, devenu inadapté, laissent place à une nouvelle génération d'entrepreneurs politiques et sociaux. Désavouer les pères fondateurs n'est pas un problème qu'en psychanalyse.

par Denis Kessler

Ce que qui n'est pas dit dans cet article, c'est le pourquoi et le comment de ce programme du CNR,laissons la parole à Georges Seguy qui dans une tribune de l'Huma écrivait en mai 2007:

Pas de souveraineté sans émancipation

sociale

Les conquêtes du programme national de la Résistance sont-elles dépassées ?

Demain 27 mai 2007, il y aura soixante-quatre ans, sous la présidence de Jean Moulin, les représentants des différentes organisations de la résistance intérieure réunis clandestinement créaient le Conseil national de la Résistance. Un mois plus tôt, la réunification de la CGT avait fortement impulsé l'élan unitaire de la lutte de libération nationale et contribué à rallier les derniers réticents à ce rassemblement patriotique.

La date du 27 mai 1943 ne fut pas fortuite, elle intervint 48 heures avant une rencontre à Alger où devait se rendre le général de Gaulle pour débattre avec les alliés anglo-américains des conditions dans lesquelles serait administrée la France après la Libération. Il est bien connu que Roosevelt et Churchill avaient en vue une administration sous leur autorité dont le fondé de pouvoir aurait été le général Giraud, ami de Pétain.

Pour faire échec à ce projet dégradant pour la France et faire valoir son autorité nationale, de Gaulle avait impérativement besoin de se présenter à cette négociation comme le seul authentique représentant des forces de la Résistance extérieure et intérieure ; la décision unanime des membres du CNR de le considérer comme tel ne permit pas aux alliés anglo-américains d'aller jusqu'au bout de leurs intentions. Voilà pourquoi la France ne fut pas traitée comme un pays vaincu mais comme l'une des quatre nations victorieuses de l'Allemagne nazie.

Mais là ne s'arrêtent pas les mérites historiques du CNR ; aussitôt après sa constitution, il organise le rassemblement de toutes les forces de la Résistance jusqu'alors dispersées, il unifie au sein des FFI, les FTPF, l'Armée secrète et autres formations militaires, ce qui leur donne une efficacité d'intervention reconnue et appréciée par les principaux chefs des forces alliées notamment dans la libération de Paris et d'autres régions de France après le débarquement. Le CNR a eu enfin et surtout le mérite d'avoir construit le projet de société qui conviendrait le mieux à la France au lendemain de la Libération. Cette élaboration longuement et largement débattue entre tous ses membres (*) s'est traduite dix mois plus tard, le 15 mars 1944, par la publication du Programme du Conseil national de la Résistance. Un programme riche en perspectives démocratiques et sociales telles que la création d'un système de protection garantissant un droit égal à la santé pour tous, un régime de retraite équitable et solidaire, le respect de la liberté et de l'indépendance syndicale et de nombreuses réformes économiques et sociales au travers de nationalisations extensives des services publics. Au cours du débat, le 3 novembre 1943, Charles de Gaulle a jugé utile de déclarer

La France est résolue à de profondes transformations, elle veut faire en sorte que demain, la souveraineté nationale puisse s'exercer entièrement sans les pressions corruptrices d'aucune coalition d'intérêt privé. » C'est de cette union dans la lutte associant la libération nationale, la démocratie et le progrès social qu'est né au lendemain de la Libération « le modèle social français » dont plusieurs pays d'Europe se sont inspirés par la suite. Selon les porte-parole du MEDEF et de la droite durant la campagne de la présidentielle, ce modèle serait dépassé, les avancées sociales d'hier seraient aujourd'hui financièrement insupportables. L'histoire réfute ce genre d'arguties : comment, en effet, pourrait-on admettre que la France de 1945 affaiblie par de lourdes destructions, appauvrie par le pillage systématique de l'occupant, meurtrie par les quatre années noires du régime de Vichy, aurait pu réussir ces importantes avancées sociales, alors que la France de 2007 réputée l'un des pays le plus riche du monde serait dans l'incapacité financière de respecter les conquêtes sociales issues de la Résistance, telles qu'elles furent élaborées par le CNR. Que certains aménagements ou adaptations se justifient, c'est incontestable, mais pas dans le sens d'une régression sociale générale à laquelle aucun syndicaliste digne de ce nom ne saurait souscrire.

Puis-je suggérer à M. Sarkozy qu'à la suite de la lecture de la lettre de Guy - Môquet les lycéens apprennent les vérités de ce rappel de notre histoire nationale ne figurant dans aucun manuel scolaire ? Ce serait un bon moyen d'enrichir la mémoire collective de notre jeunesse et une excellente façon de célébrer le soixante-quatrième anniversaire du CNR.

(*) À noter que si les représentants des organisations syndicales étaient présents, ceux de la Confédération du patronat français (le MEDEF de l'époque) ne furent pas invités à ces délibérations

pour cause de collaboration outrancière avec l'occupant nazi.

Est-il besoin de faire un long commentaire!Chacun peut juger sur piece!Il faut et suffit de faire connaître la vérité.

Roger (10 octobre)

P.S.Je viens de découvrir dans l'huma de ce vendredi,une page entière sur ce sujet,formidable même s'il a fallu une semaine pour réagir.R.D.

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Commentaires
M
http://www.canalc2.tv/video.asp?idVideo=6934&voir=oui&mac=yes&btRechercher=&mots=&idfiche=<br /> <br /> Le congrès Marx international V en vidéo, à voir à petites doses mais nécessaire par les temps qui courrent.
N
J'ai repris sur Le Merle Moqueur l'éditorial de Kessler et j'ai ajouté la présentation de ce monsieur par Rosa Moussaoui dans l'Huma du 12/10.<br /> <br /> Je crois qu'il faut faire connaître ce texte et la personne qui l'a écrit.<br /> <br /> Moi, c'est ce que je vais faire. Cela complète bien le discours de Fillon sur la réforme de l'état, le mercredi 10/10 au soir à la Mutualité avec les cadres de l'UMP: "... Il faut dire clairement que moins d'état c'est moins de services, moins d'établissements, moins de personnels dans les territoires..." !<br /> <br /> Le terrain de la bataille est brossé. Place à l'affrontement. Vous prendrez bien un p'tit rhum avec moi avant d'aller à la mailloche !<br /> <br /> NOSE
N
Il aurait été anormal que nous laissions très longtemps cet article de Roger sans commentaire. Personnellement, j'attendais d'avoir un peu de temps... Mais c'est un article d'une importance... "capitale" !<br /> <br /> Le cynisme, mais aussi le réalisme par rapport au camp d'en face dans la lutte des classes, peuvent paraître brutaux à la lecture de l'édito de Kessler. Cependant, l'intérêt c'est de faire apparaître aussi clairement les enjeux dans la bataille en cours.<br /> <br /> Chacun peut bien mesurer que nous sommes effectivement devant une contre-révolution. Chacun peut aussi mesurer que s'il y a des choses à perdre, c'est que tout ce que l'on s'est pris d'habitude d'utiliser sans toujours être conscients que c'est le résultat d'âpres conquêtes, cela n'a pas toujours existé. Il y a donc eu des forces utiles à tous pour aider à engranger... Et ces forces comprennent à l'évidence un PCF fort, une CGT puissante et rayonnante, un PS qui n'avait pas décidé d'être un supplétif du libéralisme.<br /> <br /> Il y a une gigantesque guerre idéologique à mener et des positions à reconquérir. Il est temps de s'en donner les moyens, et, au lieu de faire fonctionner la machine à exclure, il vaudrait mieux qu'on enclenche un processus offensif et unitaire, sur la base d'un programme social intéressant toutes les classes sociales utiles au pays, à l'Europe, et aux peuples du Monde.<br /> <br /> NOSE DE CHAMPAGNE
P
J’étais au courant de cet article de Kessler.<br /> Kessler est ancien vice-président du MEDEF. Il est président du groupe Scor (réassurance) depuis le 4 novembre 2002. Au moins, il dit haut et fort ce que Sarko pense tout bas. Après avoir dit qu’il voulait en finir avec l’héritage de mai 68, il s’agit bien de sortir aujourd'hui de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance.<br /> Il devient urgent de ressortir les faucilles et les marteaux.
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