J'en rêve aussi ......

1er MAI 2008 : J'AI FAIT UN RÊVE !

par Le Yéti, dimanche  3 février 2008

Une idée dingue me passe par la tête (en anglais : "I have a dream"). Dehors, un mot d'ordre répété en boucle, lancinant :

LE 1er MAI 2008
GRANDE MANIF AU QUARTIER LATIN !

Imaginez : le "peuple" laisse les élites officielles à leurs commémorations larmoyantes sur les décombres soixante-huitardes et défile sur le Boul'Mich' ! Il faut dire que notre pays a vraiment touché le fond de la honte et de l'indignité.

*****

ÇA SUFFIT ! (hurle le "peuple".)

Assez de se laisser manger la laine sur le dos ! Assez de ce retour à la sauvagerie grossièrement maquillée sous les traits putassiers de la "modernité". Précarisation, exclusions, expulsions, fichage, désinformation, OGM, non-respect de la volonté populaire, paupérisation, chômage, karcher...

ASSEZ !

N'attendons pas le secours des partis politiques statufiés ou des syndicats anesthésiés, ne nous laissons pas chloroformer par les discutailleurs de l'inutile, tenons à distance les mandarins arrogants des hautes sphères, claquons le clapet de la valetaille médiatique aux ordres.

LEUR MONDE DÉTESTABLE VACILLE, PROFITONS-EN ! (C'est toujours le "peuple" qui gueule.)

Que dirons-nous à nos enfants quand ils devront affronter les ruines que nous leur léguons ? Comment oserons-nous les regarder en face si nous sommes lâchement restés assis sur nos culs tandis qu'on nous bafouait ?

PRENONS NOTRE VIE EN MAIN !

Nous (le "peuple")

- étudiants, lycéens révoltés par la loi LRU ;
- enseignants, infirmières, aides-soignants, serviteurs pressurés de nos services publics laminés ;
- caissières de grandes surfaces et tous les précaires du travail exploités et amputés de leurs droits ;
- chômeurs, rmistes et autres manants tenus sous viles perfusions ;
- avocats, juges et personnels de Justice dépossédés de leurs tribunaux ;
- sans-logis contraints aux camping ;
- sans-papiers spoliés ;
- banlieusards humiliés des ghettos ;
- parents soucieux de ménager un avenir décent à leurs enfants ;
- tous ceux enfin pour qui la vie demeure indissociable de la liberté, de l'égalité et de la fraternité.

en appelons aux organisations actives de terrain (RESF, Les Enfants de Don Quichotte, le DAL...), aux associations réellement engagées, à toutes les bonnes volontés — à l'exclusion des branleurs institués, tueurs d'enthousiasme et pros de la récupération tordue cités ci-dessus, de la droite à l'extrême gauche — pour qu'ils activent leurs réseaux et nous mitonnent la réaction que NOUS N'EN POUVONS PLUS D'ATTENDRE !

Nous avons trois mois pour réussir ce pari. Le fruit est mûr, secouons l'arbre ! Que risquons-nous ? Tentons l'impossible, puisque le possible qu'on nous impose est insupportable. Qu'avons-nous à perdre, fors l'honneur ? Ce qui importe, ce n'est pas ce que l'on réussit, mais la qualité de ce que l'on entreprend. Devenons les entrepreneurs de notre destin.

OUI, LE 1er MAI 2008
TOUS AU QUARTIER LATIN !
MAI 68 EST MORTE, VIVE MAI 08 !

*****

Oh la la, purée, le méchant rêve que je viens de faire ! Le "peuple" qui se réveille ? Le peuple soudain frappé de réalisme qui exige enfin l'impossible ! Le peuple dans la rue pour brûler les fausses idoles et réclamer son dû.

Un rêve ?

relayé par Anna

Comments

[Roger bretagne]

Cette reprise d'un article du site du "Yeti" me laisse comme un arrière gout amer dans la bouche,venant de quelqu'un qui en permanence casse du "politique" et vante les vertus "associatives" qui en fait ne remettent surtout rien en cause c'est assez significatif J'aborderai après les élections certains des problèmes et surtout les idées de ceux qui vraiment ont "fait" mai 68 et ceux qui aujourd'hui voudraient se l'approprier pour mieux en casser l'esprit..Ce n'est pas nouveau! déjà le 6 mai 1968, Étienne Fajon membre du bureau politique du PCF et directeur de l'Humanité écrivait:
Dans l'Huma du 6 juin 1968
Pour les millions de travailleurs qui viennent de mener ou qui mènent encore une bataille revendicative rarement égalée par sa puissance et son unité, pour les militants investis de la confiance de leurs frères de classe, il est nécessaire de lire attentivement, ces jours-ci, certains articles de la presse bourgeoise qui traduisent presque en clair les espérances des exploiteurs et de leur pouvoir. Je citerai, à titre d’exemple, le Figaro et Paris-Presse du 5 juin.Voici ce qu’on lit dans le premier de ces journaux sous la signature de P. Hamelet : « Des incidents caractéristiques ont fait hier la démonstration de l’existence d’un appareil insurrectionnel dans certaines grandes entreprises en grève… La CGT joue-t-elle un jeu double destiné à déplacer les événements actuels du plan syndical au plan politique. Sommes-nous en présence d’une tentative délibérée de sabotage de la prochaine consultation électorale ? Au profit de qui ? »
Il importe naturellement, en premier lieu, de stigmatiser ces inventions mensongères et de dénoncer ces canailleries. Ce que veut la CGT, personne ne l’ignore, à commencer par les plumitifs en question. Elle veut, conformément à sa vocation, l’aboutissement victorieux des revendications pour lesquelles les travailleurs se sont mis en lutte. Quant au rôle du Parti communiste, il est d’une parfaite clarté. Nous avons soutenu et nous soutenons sans réserve l’action de la classe ouvrière pour ses revendications légitimes. Nous menons au grand jour, parallèlement, notre lutte politique pour l’union des forces démocratiques, afin de battre le régime de pouvoir personnel, et de promouvoir un gouvernement populaire et d’union républicaine au sein duquel les communistes auront la place qui leur revient. Cela dit, où en est à cette heure le mouvement des grèves ?
Dans certaines professions, comme la métallurgie et le bâtiment, le patronat rapace et son gouvernement refusent jusqu’alors de satisfaire les justes exigences des salariés et ils prolongent le conflit. Les travailleurs concernés, contraints en conséquence à poursuivre leur action, sont et restent assurés de la solidarité matérielle et morale de leurs camarades qui ont déjà gagné et, plus généralement, de la majorité du peuple de France.Dans les autres branches, en revanche, des résultats très importants, parfois sans précédent, ont été obtenus.C’est le cas dans le textile, l’alimentation, le papier-carton, dans les industries du pétrole et dans nombre d’autres. C’est le cas dans la fonction publique (augmentation des rémunérations allant de 14 % à 21 % pour 1968, réduction du temps de travail, garantie des droits syndicaux), à l’Électricité et au Gaz de France, où les salaires sont majorés de 11,7 % à 19,5 % et les jours de grève payés, à la SNCF et à la RATP (augmentation substantielle des salaires, diminution du temps de travail ou extension des congés, indemnisation ou récupération des jours de grève…).
Dans son dernier communiqué, le bureau confédéral de la CGT « estime que, partout où les revendications essentielles ont été satisfaites, l’intérêt des salariés est de se prononcer en masse pour la reprise du travail dans l’unité ». La grande organisation syndicale donne, disant cela, une nouvelle preuve de son sens des responsabilités au service de la classe ouvrière. Nous approuvons pleinement, quant à nous, sa juste position. Toute autre attitude fournirait à de Gaulle le prétexte qu’il attend, qu’il espère, pour éviter la consultation du peuple et s’engager, comme il l’a dit, dans « d’autres voies que le scrutin immédiat du pays » ; elle l’aiderait à nourrir l’inquiétude dans une partie de la population, inquiétude que les « comités d’action civique » s’efforcent d’aviver par tous les moyens.
Il faut le souligner d’autant plus que des groupes pseudo-révolutionnaires, après s’être ingéniés à saboter le grand mouvement en cours sous prétexte que les revendications n’auraient plus d’intérêt, essaient à présent d’empêcher la reprise du travail là où une conclusion victorieuse a couronné la lutte. Les phrases sonores des aventuriers ne donneront le change à personne. Ce serait leur faire trop d’honneur sans doute de les tenir pour irresponsables. À la vérité, en s’évertuant à désorienter et à diviser les travailleurs, en fomentant des provocations dont chacun sait qui en profiterait, en insultant les syndicats ouvriers et le parti de la classe ouvrière, ils portent au gouvernement et aux capitalistes un secours dont ceux-ci ont grand besoin. La défaite de ceux qu’ils servent sera en même temps leur propre défaite.
Étienne Fajon

encore et toujours d'actualité!

Roger

[Pedro]

Il est clair que la lecture de mai 68 demeure un enjeu politique actuel , avant même que d'évoquer les commémorations officielles, il suffit de regarder les premières émissions télévisuelles sur le sujet.

La plus grosse des ficelles consiste à s'évertuer à situer "l'héritage" et le débat sur mai 68 uniquement sur le terrain sociétal, avec la complicité active de quelques témoins priviliégiés comme Cohn-Bendit, pour surtout en évacuer toute la dimension sociale qui aura pourtant été déterminante pour que ce mouvement prenne toute sa mesure.

Tout ce qui relève des droits sociaux et collectifs et qui a été conquis à ce moment là et qui est assurément essentiel, comme aussi de rappeler cette mobilisation sociale sans précédent qui aura changé la donne.

Mais de cela il ne faut surtout pas parler, surtout que cela obligerait à inviter éventuellement d'autres acteurs du mouvement et sûrement moins complaisants et consensuels ceux-là.

C'est pourquoi si je souscris à l'idée d'un printemps revendicatif tous azimuts, il me semble que cela doit s'accompagner de la plus grande clarté politique.

Pedro

[marsacub]

Je crains le défilé du tout Paris révolutionnaire avec petit livre rouge et drapeau noir ! BHL, July, Cohn-Bendit, Guetta, Cambadelis et cie..! Mais il n'est pas interdit de rêver.

[La Loutre]

Je suis entièrement d'accord, faut leur foutre un peu les boules que des masses de personnes aillent dans les rues, revendiquent TOUT ce qu'elles ont a revendiquer, pas un seul mot d'ordre mais tous, une multiplicité.

A n'en pas douter les commémorations ce seront dans les ors des palais avec un Cohn Bendit mou du cul et un Kouchner au caviar, ceux là ils l'ont vécu mais pervertissent l'esprit.

Mai 68 a commencé en janvier dans les usines à Caen. Mai 68 ce sont les 5 à 7 millions de chomeurs y compris du privé. C'est des acquis bien au dela des accords de Grenelle, on en a fait plus; alors que dans la politique actuelle c'est de moins en moins ...

Les médias, les politiques ne vont célébrés de mais 68 que ce qui les arrange, et réécrire l'histoire à leur sauce, en occultant et en minimisant ...

Moi le 1 er j'en serais à Paris, pour ceux d'il y a 40 ans et pour ceux de dans 40 ans ...

Tu viens Anna, je fais chauffer la 309 ? Je passe te prendre ![Bouquet]

[anna]

j'entends et je comprends vos réticences mais l'idée d'un "[G]mai 2008"[/G] dans le contexte actuel, avec ce qu'ils préparent pour l'après élections, parce que là ils se contiennent , pourrait être porteur d'une dynamique citoyenne ....bon , suis peut-être naïve ou conne ....!!!! mais il faut parfois un déclic comme celui-ci pour lancer l'offensive ![bon ok][bon ok][bon ok]