Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LE PIGEON BLEU
5 mars 2008

Marquise, une balade...

"Marquise
Si tu me prends par les sentiments
Entre Lisboa et le Fado tu ne vas pas t'en sortir..."

...Alors une petite balade ?

D'abord un des plus beaux fados chanté par Amàlia sur Lisboa dans cette version reprise par une jeune fadista talentueuse :

Fado das tamanquinhas
[code d'Intégration désactivé sur demande du concepteur]

Ensuite un très beau texte d'un grand poète communiste disparu Ary dos Santos chanté par un grand monsieur du Fado et de l'antifascisme Carlos do Carmo avec de splendides images de Lisboa.

Lisboa menina e moça :

Autre version par Paulo de Carvalho :



Ensuite un autre grand poème chanté par Amàlia mais dans une version pas très audible gaivota :




et par Carlos do Carmo :





j'aurais aimé vous trouver une meilleure version, enfin plus audible, de ce sublime Fado sur un magnifique poème de Ary dos Santos encore évoquant un des plus anciens quartiers populaires de Lisboa :

Alfama :



Et pour vous consoler un autre joyau de Ary dos Santos chanté par Amàlia: 

Meu amor, meu amor :



Attention âmes sensibles ou chagrines s'abstenir ou alors plonger le cœur le premier. Voilà des moments musicaux dont on ne sort pas indemne. En tout cas moi je n'y arrive pas, et avant que les trémolos ne me viennent...


Beijinhos e abraços Mas jà agora uma bica na Brasileira,

Avante camarada !

Pedro

Publicité
Commentaires
M
Ils sont mimi tout plein ! <br /> <br /> Ce sont des oiseaux du paradis ?<br /> <br /> <br /> <br /> Pour en revenir au Fado, réjouissons-nous qu'il soit libéré de chape de plomb qui s'est abattue sur lui et sur le peuple portugais pendant un temps aussi long.
P
Roger <br /> mon camarade<br /> <br /> j'entends bien ce que tu exprimes mais saches que pour beaucoup de ces milliers de travailleurs portugais le Fado, pour des raisons un peu longues à développer ici, pouvait constituer un des rares motifs de fierté mais aussi un exutoire.<br /> <br /> Quant à la situation que tu évoques, la situation de l'émigration portugaise, je l'ai vécu une bonne partie de mon enfance, entre mes parents qui essayaient d'aider les gens comme ils pouvaient et ceux que nous avons accueilli à la maison.<br /> <br /> Quant aux méthodes de la Pide et à la complicité de la police française, tu sais, avec un père exilé politique, recherché par la Pide, déchu de sa nationalité, expulsé de France pour raisons politiques, j'en ai une petite idée, si j'ose dire.<br /> <br /> Surtout ayant commencé à militer à quinze ans, dans la clandestinité, en étant encore lycéen.<br /> <br /> Mais je reçois ton témoignage, j'avertis juste de se méfier de simplifications un peu rapides.<br /> <br /> [Héééhooo]<br /> <br /> Pedro
R
Je ne me prononce pas sur le fado en lui même, j'exprime ce que ressentaient des milliers de travailleurs portugais(plus grosse émigration en France dans les années 60/70), vivant dans des conditions épouvantables dans des bidonvilles ou seul les Communistes tenteront et en partie réussiront de les reloger. Chassés par la misère et dictature féroce de Salazar, et comme tu évoques la PIDE, sache que la police française collaborait étroitement avec elle, lui livrant les camarades, que nous avions pas eu le temps de cacher,étant un "relais" je sais vraiment de quoi je parle, je n'ai d'ailleurs aucune animosité particulière vis à vis d'Amalia, j'exprime juste un ressenti de cette époque et aussi de ses relations avec le pouvoir ( sortir des griffes de la PIDE sans dommage était pratiquement impossible).Les méthodes de cette police politique étaient épouvantable et les camarades "disparaissaient" . Crois moi je ne juge pas et je n'utilise aucun raccourci, il s'agit juste d'un témoignage.(douloureux)<br /> Roger
P
[G]J[/G]asper [G]M[/G]oins [G]H[/G]orrible a repris le boulot. C'est parti sur les chapeaux de roue et il est débordé![Help]
P
Roger<br /> <br /> Cela me rappelle les débats agités sur le Fado au moment de la Révolution<br /> <br /> N’appréhender le Fado que par le prisme de l’usage qu’a essayé d’en faire la dictature fasciste est un raccourci trop abrupt<br /> <br /> D’ailleurs les relations du Fado avec la dictature sont pétries de contradictions et il n’a pas toujours été en odeur de sainteté, loin s’en faut, mais il faudrait là un bien long développement pour les exposer<br /> <br /> Et si la dictature a cherché à faire d’Amàlia une icône, elle n’est pas réductible à cela<br /> <br /> Car celui qui aura grandement contribué au rayonnement d’Amàlia et à la dimension qu’elle a prise est un franco-portugais neveu de Calmann-Lévy, Alain Oulman, qui va introduire des nouveautés dans la structure musicale classique du Fado et surtout va s’évertuer à mettre en musique les plus grands poètes portugais, dont beaucoup d’antifascistes comme Ary Dos Santos, Manuel Alegre, David Mourão-Ferreira et j’en passe<br /> <br /> Alain Oulman était néanmoins un antifasciste reconnu, à tel point qu’il sera arrêté par la Pide ( police politique du fascisme ) et qu’Amàlia interviendra pour sa libération <br /> <br /> Il finira sa vie comme libraire à Paris mais a toujours refusé de travailler pour quelqu’un d’autre qu’Amàlia<br /> <br /> Une des autres grandes figues du Fado est aussi un antifasciste reconnu, ami du PCP de longue date, Carlos do Carmo, qui aura grandement contribué à contester le « procès en sorcellerie » intenté au Fado après le 25 avril et est considéré par pratiquement toute la jeune génération du Fado comme un « père spirituel », comme quoi les choses ne sont pas aussi tranchées que cela<br /> <br /> Si le Fado a été associé à la fameuse trilogie des piliers du Fascisme ( Fado, Football et Fàtima) c’est pour des raisons qui lui sont extérieures et qui ne sauraient résumer tout ce qu’il représente dans le patrimoine culturel portugais<br /> <br /> Et Amàlia ne s’est pas faite oublier jusqu’en 85 puisqu’un de ces plus beaux disques date de 1974 et comporte en grande partie des poèmes d’Ary Dos Santos<br /> <br /> Et sans vouloir vous infliger trop d’évocations personnelles, mon histoire atteste que je n’ai jamais nourri aucune mansuétude envers la dictature et ses séides <br /> <br /> Mais gardons-nous de raccourcis trop hâtifs<br /> <br /> Fraternellement[Héééhooo]<br /> <br /> Pedro
Publicité
Derniers commentaires
Publicité