La crise financière est bien celle du capitalisme !
Il y a quelque chose de pathétique à contempler les contorsions auxquelles se livrent dernièrement tous ceux qui n’ont cessé de nous vanter les vertus inégalées de la « libre-concurrence » et la toute-puissance du marché pour essayer de trouver une explication à la crise actuelle sans dévoiler la responsabilité évidente du capitalisme.
Il pourrait même sembler comique de voir les mêmes, qui ont fustigé sans merci depuis de longues années « l’interventionnisme » excessif de l’Etat en criant haro sur les fonctionnaires et les services publics ( ah ! les vilains « monopoles »), trouver parfaitement légitime que l’Etat renationalise des banques et des compagnies d’assurance en perdition pour avoir trop spéculé afin d’éponger leurs pertes !
Il pourrait sembler comique s’il ne s’agissait, après que ces mêmes établissements aient escroqué des millions d’épargnants, après que leurs dirigeants se soient grassement rémunérés, de demander à tous les contribuables et d’abord aux plus modestes de régler l’addition.
Avec à la clé un chantage indécent qui ne dit pas son nom, « L’Etat se doit d’intervenir pour éviter que la faillite ne mette les épargnants sur la paille ! » En clair, ou vous acceptez de payer ou vous perdez votre épargne !
Et de nous expliquer laborieusement que c’est le « mauvais » capitalisme qui est responsable et qu’il suffirait de revenir au « bon » pour en sortir. Comme si la recherche du profit maximum n’était pas la raison d’être même du capitalisme !
Ceux qui alertent depuis des années sur les dangers de la spéculation financière effrénée menée par le capitalisme encouragée par une mise en concurrence de plus en plus féroce ont été traités d’archaïques par ceux qui feignent aujourd’hui d’en découvrir l’ampleur.
La dérive financière actuelle découle de la nature profonde du capitalisme :
Celle qui justifie qu’une entreprise publique prospère comme AIRBUS, présente, après sa privatisation, un plan de licenciements pour faire monter ses actions en bourse quand le carnet de commandes est rempli pour de longues années.
Celle qui impose, au mépris des engagements publics et officiels, le bradage au privé de services publics reconnus performants comme EDG-GDF pour satisfaire l’appétit démesuré des spéculateurs avec le reniement des missions de service public qui ont fait leur force et expliquent l’attachement des usagers.
Celle qui provoque des marées noires parce que des compagnies pétrolières réalisant des profits colossaux préfèrent faire naviguer des bateaux-poubelles pour toujours gagner plus.
Celle qui fait que l’on en soit réduit à parler de maladies « orphelines » parce que le potentiel marchand représenté par les malades n’est pas estimé suffisamment rémunérateur par les multinationales de la santé.
Celle qui trouve logique d’alimenter des bovins avec des farines animales pour encore gagner plus et s’étonne ensuite de voir les vaches devenir folles !
La nature profonde du capitalisme, c’est la loi du plus fort, la loi de la jungle !
Il y a un certain temps déjà, un auteur très connu écrivait à ce propos :
« Le Capital a horreur de l'absence de profit. Quand il flaire un bénéfice raisonnable, le Capital devient hardi. A 20%, il devient enthousiaste. A 50%, il est téméraire; à 100%, il foule aux pieds toutes les lois humaines et à 300%, il ne recule devant aucun crime. » Il s’appelait Karl MARX !
Voilà qui semble plus que jamais d’actualité !
Pedro DA NOBREGA