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LE PIGEON BLEU
22 octobre 2008

CLARIFIER LES RAPPORTS PCF - PS

PCF_PRIMAIRES Le congrès du PCF se prépare à coups de textes et de confrontations entre représentants de courants ou de sous-courants. Un fait majeur n’avait pas été prévu qui bouleverse la donne : la crise financière dont plus personne ne peut nier qu’il s’agit d’une crise du capitalisme. À cet égard, s’il veut encore jouer un rôle, le Parti communiste français a une chance à saisir. Un événement, dont il est lui-même l’auteur, en administre la preuve : la marche du 27 septembre pour les salaires. Nous avons été à peu près tous surpris par l’ampleur relativement nouvelle de cette manifestation et par sa combativité.

Qu’au moment où la finance internationale affiche sa malfaisance, des milliers de personnes, de plusieurs générations, crient ensemble, et très fort, « de l’argent pour le travail, pas pour le capital ! » montre une chose simple : l’immense majorité des communistes, même quelque peu désespérés par le déclin électoral de leur organisation et désorientés par leurs déchirements, n’attendent qu’une chose : que leur parti s’affirme, à nouveau, nettement anticapitaliste et acteur d’une révolution (ou transformation si l’on préfère) sociale, démocratique, culturelle, non à la bolchevique mais à la Jaurès, si l’on veut se référer à une figure historique. Une telle hypothèse appelle des éclaircissements de nature théorique, politique, pratique.

Arrêtons-nous à un seul, qui est un nœud gordien : le rapport du Parti communiste au Parti socialiste. Tout le monde ressent, à cet égard, un vrai malaise. Faut-il renoncer aux alliances avec le Parti socialiste, et cela jusqu’à l’exercice du pouvoir (local, régional, national) ? Certainement pas. Imaginer que l’on puisse transformer la société sans un rassemblement comprenant les « réformistes », et par la seule grâce d’une gauche radicale « marxiste », n’est sérieux ni au regard de l’état de la société, ni au regard de l’histoire. Le problème est que le Parti communiste n’est plus en état d’influer sur la gauche, parce qu’il s’est mis dans une position de dépendance vis-à-vis du Parti socialiste. Il a renoncé à une critique sans complaisance du gouvernement de la gauche plurielle qui a ouvert le capital de grandes entreprises publiques et donc la voie à leur privatisation.

Aujourd’hui, que se passe-t-il ? En pleine crise financière, le PCF affirme vouloir débattre de ses propositions économiques et financières avec le Parti socialiste. On peut toujours parler... Mais comment cette attitude peut-elle être crédible si on ne rappelle pas ce sur quoi d’essentiel on s’oppose, à savoir le ralliement de fait du PS au libéralisme, que son premier secrétaire vient de confirmer, libéralisme bien sûr « régulé », ce que la droite elle-même se targue de faire ? Et, plus encore, quand ce sont des personnalités du Parti socialiste français, Dominique Strauss-Kahn au FMI et Pascal Lamy à l’OMC, qui dirigent deux organismes majeurs du capitalisme financier et qui ne songent qu’à continuer ? Il ne s’agit pas de désigner le Parti socialiste comme l’ennemi à abattre. Il s’agit de dire la vérité sur les positions respectives, en commençant par adopter nous-mêmes une position sans équivoque. Il s’agit de se démarquer.

La politique en France souffre de confusion et ne s’en sortira que par une clarification, en particulier sur les classes, leur complexité, et leurs intérêts « matériels et moraux », immédiats et futurs. Il en est de même pour la politique communiste. On peut encore se satisfaire de positions électorales, de mandats électifs, acquis dans le cadre actuel où domine outrageusement le PS. Mais cela peut se payer cher, comme on l’a vu en Seine-Saint-Denis où, à force de ne pas faire suffisamment de différence entre PS et PCF, des électeurs ont voté « nouveauté » « modernité », « nouvelles têtes », etc. Le discours du « tourner la page » réserve des surprises, parfois amères.

C’est la condition, non la seule, pour repartir de l’avant. C’est aussi la condition pour se retrouver avec des travailleurs, des citoyens, qui ne savent plus vers où se tourner et qui seraient disposés à entrer dans des luttes justes, sincères, sans craindre d’être, à l’arrivée, abusés. C’est même la condition pour obtenir que le Parti socialiste change de registre, demande qui existe en son sein. Ne ratons pas le coche !

Charles Sylvestre

, Journaliste, in « L’Humanité » du 21/10/2008.

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Commentaires
N
L’AG DU V° ARRONDISSEMENT DE PARIS PENCHE POUR LE TEXTE ALTERNATIF COMMUN (N°3)<br /> <br /> Marine Roussilon à fait parvenir le compte rendu suivant.<br /> <br /> Prendre la démocratie au sérieux<br /> <br /> Les communistes du 5e arrondissement de Paris se sont réunis en Assemblée générale le mercredi 22 octobre, pour discuter des trois projets de base commune proposés au vote.<br /> Le projet proposé par le CN a été durement critiqué: long, confus, il est difficilement amendable, et ne nous aide pas dans notre militantisme. Il confond trop souvent rassemblement des salariés et rassemblement de la gauche, au risque de mettre la stratégie avant le projet, et d'oublier le projet communiste de dépassement du capitalisme au profit d'un projet de gauche. Enfin, il ne propose aucun bilan de la direction sortante, et des différentes stratégies menées dans la dernière période, alors que c'était une exigence de l'ANE.<br /> <br /> Trois arguments ont été avancés en faveur de ce texte. D'abord, une camarade a affirmé vouloir voter pour ce texte, même si elle souhaite qu'il soit profondément amendé, parce qu'étant le texte du CN, il représente l'unité du parti. Il lui a été répondu que le texte n'a été voté que par 88 membres du CN sur 250, ce qui est un signe de division plutôt que d'unité. Au dernier congrès, pour préserver l'unité du parti, nous avons voulu cacher nos divisions: elles ont resurgi d'autant plus violemment dans les mois qui ont suivi. Nous ne voulons pas d'un nouveau congrès de ce type. Nous voulons un vrai débat.<br /> <br /> Une autre camarade a affirmé vouloir voter pour ce texte, pour le réécrire ensuite entièrement. Il lui a été rappelé que le débat sur les amendements se déroulera successivement dans la section, à la fédération et au niveau national, que les militants ont donc peu de prise sur les amendements finalement adoptés, et que quoi qu'il en soit le texte ne serait jamais entièrement réécrit.<br /> <br /> Enfin, la même camarade a justifié son vote par le fait que le texte du CN affirme clairement la volonté de continuer le PCF. Mais cette affirmation n'a pas semblé si claire a beaucoup de camarades, qui mettent en avant le terme de "métamorphose" du Parti, et qui soulignent que conserver le PCF, si ce n'est pas pour défendre un projet communiste, ça ne sert à rien. En outre, les deux autres textes affirment aussi la volonté de conserver le PCF, et l'affirment plus clairement.<br /> <br /> Le deuxième texte, proposé par La Riposte, a pu séduire par son attachement au marxisme. Mais beaucoup ont trouvé cet attachement trop dogmatique, trop ancré dans le passé. Par ailleurs, de nombreux camarades ont souligné la tonalité méprisante du texte, qui donne des leçons aux communistes ("le PCF doit être fort") et aux travailleurs. Enfin, ce texte semble avoir pour but de faire en sorte que le PCF soit prêt au moment où le mouvement populaire deviendra révolutionnaire, ce qui ne nous convient pas: nous voulons un PCF qui cherche à agir dans le mouvement populaire, et nous voulons changer les choses tout de suite, sans attendre la révolution.<br /> <br /> Le troisième texte a suscité l'approbation de la plupart des camarades. Malgré de nombreux points de désaccord, ce texte nous a semblé être le plus amendable, et donc la meilleure base pour travailler ensuite. Il est certes incomplet, mais il liste la plupart des questions que nous avons envie de débattre (l'Europe, nos propositions économiques, etc), et pourra donc être complété dans la phase d'amendement. Plusieurs camarades ont rappelé qu'il ne s'agit pas pour eux de voter "contre" la direction, mais de prendre au sérieux le choix démocratique qui nous est proposé, et de voter non pour un clan ou une tendance, mais pour un texte, choisi à la fois pour son contenu et pour les possibilités de débat et de travail qu'il offre.<br /> <br /> Ce texte, extrait du blog "Réveil communiste" m'a paru assez important (quant à la qualité des arguments dépassant les épithètes qui classent définitivement)pour les livrer à tous et ne pas laisser la discussion s'enliser dans l'impuissance au nom d'un légitimisme qui n'a plus aucune légitimité.<br /> <br /> En toute fraternitude,<br /> <br /> NOSE DE CHAMPAGNE
C
J'ai pour ma part ecris a Bramy pour dire ce que je pensais de la manoeuvre et tjrs pas de réponse ....(je partage l'avis de Nose sur cette question)<br /> Pour le reste ce que je vois ds ma section me fait dire que les communistes sont mal et ne supporte plus cette bataille "d'écuries" ce n'est pas notre culture nos pratiques<br /> Et ce qui m'interesse ce ne sont pas les chefs de file qui qu'ils soient .. <br /> Mais les communistes ds leur sensibilités diverses<br /> Il reste un mois et demie pour que les cocos se réapproprient leur bien et se melent de ce qui les regardent. L'AVENIR ET LE DEVENIR DE LEUR PARTI <br /> Ce que je vois au quotidien ici me fait dire qu'entre tous ceux qui se prononcent pour avoir un PCF outil au service de notre peuple pour dépasser le capitalisme la rupture est loin d'etre fatale pour les autres bon vent ....<br /> Assistant a un débat a la FD avec gérin, cohen seat,cirera et un fossoyeur ... pardon un rénovateur<br /> celui ci (le débat) m'a confirmé ds ma reflexion des possibles existent... <br /> Mon propos n'est pas de proposer une synthése au petit matin entre "ténors" au congrés ns ne sommes pas au ps<br /> Mais bien que d'ici la les communistes disent leur mot et donne leur avis .<br /> Travail ds les celulles les sections pour preparer les conférences de sections et fédérales <br /> Je ne connais personne qui se satifasse de la base commune qui de plus est daté et que l'accelération de la crise du K rend insipide ...<br /> <br /> Alors comme l'a dit Maurice Thorez <br /> <br /> [G]Que les bouches s ouvrent pas de manequin ds le parti ....[/G]<br /> <br /> cricri
N
Puisque les qualificatifs volent bas, pour calmer le jeu et se faire entendre dans un débat qui nous concerne parce qu'il concerne notre vie, revendiquons donc l'opportunisme de gauche. Moi je ne trouve pas que ce soit un défaut en ces temps de crise alimentaire, énergétique, écologique, financière, économique , sociale, et morale...<br /> <br /> Dans cette crise majeure du capitalisme encore dominant, je trouve en effet très opportun d'opter pour des orientations de rupture avec ce système. Et dans le débat du congrès de mon parti, auquel je peux difficilement participer puisque des pans entiers du parti sont aux mains de dirigeants qui le galvaudent, eh bien je veux prendre clairement position. Je ne prêche pas pour un repli identitaire. Je refléchis à ce qui pourrait favoriser l'issue à un régime à bout de souffle, en crise tant conjoncturelle que structurelle.<br /> <br /> D'une part, je crois qu'il faut résolument avancer des propositions favorisant la satisfaction des besoins populaires - en premier lieu de la classe ouvrière, mais aussi de l'ensemble des couches salariés et de certaines couches, qui concourrent utilement à l'économie nationale, et se trouvent entrainées dans un courant de paupérisation progressive. <br /> <br /> Ces propositions ne peuvent pas ne pas entrer franchement en collision avec les exigences du capitalisme et de ses besoins de rentabilité maximum.<br /> Il faut donc clarifier sur notre analyse et nos outils conceptuels.<br /> <br /> D'autre part, il faut une organisation pour les porter dans la vie quotidienne, car nous ne disposons ni de la puissance médiatique ni des finances qui permettent de les contrôler. <br /> <br /> Il faut donc à cette organisation des règles de fonctionnement qui lui garantissent son efficacité par le soutien à l'initiative et à la proximité. <br /> Cela suppose de clarifier sur les statuts et rompre avec des textes qui organisaient le déclin du parti en tant qu'organisation organisée.<br /> <br /> Enfin, il faut répondre à une question simple. Peut-il y avoir 2 partis dans le parti ? Peut-il y avoir 2 types d'adhérents,n'ayant ni des droits identiques, ni des compétences également reconnues de part et d'autre ? <br /> À savoir, un parti d'élus qui doivent leur fonction représentative à l'arrimage au PS et ses options libérales d'une part, et un parti de militants qui mettent en cause la domination de l'argent roi sur toutes les activités humaines...<br /> <br /> Cela repose la question du rôle des élus du parti par rapport aux institutions dans lesquelles ils siègent, et par rapport aux militants de qui ils détiennent initialement leurs mandats.<br /> <br /> C'est parce que "la base commune" ne nous donne pas les moyens de nous identifier dans le formidable travail à mener sur le terrain de la crise, que je soutiens le texte "Faire vivre et renforcer le PCF, une exigence de notre temps". Ce texte est simple sans être simpliste. Il laisse ouverte la recherche historique, mais il donne des outils pour "militer communiste".<br /> <br /> Un dernier mot quand même sur le texte Asensi-Braouzec-Zarka-etc. Il est fumeux et déconnecté ! Il n'envisage notre existence qu'à travers les 1,93% de la présidentielle (alors que bon nombre de ses signataires ont tout fait pour minimiser - dans la campagne-même - le score du parti !) et la réduction de 23% du nombre des élus communistes recensés par l'ANECR... Il ne s'interroge pas sur la chute des forces militantes de 80% en 15 ans et n'a de cesse, à travers tous les sujets qu'il analyse, de préconiser l'effacement du parti. Le sort fait à la période 2005-2007 est à cet égard proprement ahurissant ! Lors de la consultation sur la candidature communiste, 10 000 communistes seraient devenus par magie plus représentatifs que 60 000 autres des participants ! <br /> Vraiment, dans la perspective du congrès, on se demande à quoi sert ce texte, si ce n'est qu'il est sciemment utilisé (je mets en cause la commission chargée de fournir aux militants les outils pour débattre) pour peser à la droite du parti. Si "le PCF auquel nous avons adhéré (dixit) n'existe plus" , alors que ces messieurs-dames passent leur chemin et nous laissent nous occuper de notre parti. Il n'est plus le leur et ils n'ont rien à y faire. <br /> <br /> Je n'aime pas ballancer des épithètes et désigner des personnes. Mais quand c'est trop, quand on nous giffle, là, je ne tends pas l'autre joue ! <br /> <br /> J'en termine en disant que je compte sur André Gérin pour avoir la fermeté nécessaire pour faire respecter la ligne qui aura été donnée par la majorité des communistes.<br /> <br /> Opportunément vôtre, <br /> <br /> NOSE
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