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LE PIGEON BLEU
8 février 2009

Mobiliser chacun dans son secteur et avec ses particularités

LA PÊCHE PROFESSIONNELLE EN MER



La filière pêche en Cornouaille :

C’est 8000 emplois dont 2300 marins pour 500 navires.  Le quartier maritime du GUILVINEC compte à lui seul 1100 marins.

La disparition de l’activité pêche en Cornouaille entraînerait une diminution du nombre d’emplois dans le commerce, l’artisanat, les services et serait une catastrophe économique. Il ne faut pas oublier qu’elle représente un des attraits touristiques de la région et 10% de sa population active.

La crise de la pêche et ses causes :

Certes les difficultés actuelles de la pêche sont en partie dues à une prise de conscience trop tardive  de la nécessité de préserver la ressource.

Mais ce dont souffre le plus la filière, ce n’est pas d’un manque de ressources halieutique mais d’un manque de volonté politique de la pérenniser.

Ce qui la mine, c’est le capitalisme effréné, « l’économie de marché prétendue libre et non faussée ». Tous les mécanismes de régulation du marché ont été détruit. C’est le cas par exemple du grand service public de l’énergie créé à la libération : les compagnies pétrolières publiques ont été privatisées, laissant le champ libre aux  spéculateurs et aux actionnaires qui s’en mettent plein les poches lorsque les cours montent alors que les entreprises de pêche coulent.

Comme toute l’économie réelle, la pêche souffre des excès de l’économie financière. Les producteurs sont moins bien rémunérés que les acheteurs revendeurs. Il y a dysfonctionnement du marché du poisson : lorsque les cours sont bas sous criée, sur les lieux de consommation on ne s’en aperçoit même pas !

Les pays de l’union européenne importent de plus en plus  de poissons et de crustacés d’élevage, qu’il s’agisse du saumon norvégien, de crevettes d’Indonésie, de filets de perches du Nil ou d’autres espèces depuis les fermes flottantes du Mékong et d’ailleurs.

Grâce à ces importations à prix compétitifs, la grande distribution et les mareyeurs arrivent à peser sur les prix payés aux pêcheurs à la criée.

Ils réalisent ainsi des marges importantes sur les poissons débarqués par les pêcheurs européens tandis que continue le pillage des océans.

La pêche  souffre également de la très insuffisante syndicalisation des marins: la défense de leurs intérêts est bien souvent abandonnée à des organismes corporatifs tels les comités locaux de la pêche qui semblent bien complaisants à l’égard des pouvoirs publics et des lobbies économiques. Il est curieux que le fonctionnement de ces comités soit financé par des cotisations obligatoires prélevées des la vente du poisson sous criée !80% du poisson consommé en France est d’importation !

La pêche et l’agriculture sont sacrifiées sur l’hôtel de l’Union Européenne qui ruine les producteurs locaux pour permettre aux industriels opérant dans ce domaine de faire main basse sur les ressources et les marchés.

Mesures prises pour remédier à cette crise : 

Toutes les mesures prises à Bruxelles sans concertation avec les pêcheurs sont restées inefficaces.

Sorties de flotte :

Les primes accordées pour la casse des navires ont eu pour conséquences une diminution du nombre de bateaux et du nombre de marins, mais le tonnage total de poissons pêchés est resté pratiquement inchangé. Les bateaux désormais bourrés de matériel électronique sont de plus en plus efficaces dans la traque du poisson. Donner de l’argent pour casser les bateaux c’est donner de l’argent pour casser des emplois. C’est inadmissible ! Les bénéficiaires de ces sommes ont déjà encaissé mainte fois le prix de leur bateau.

Cet argent doit au contraire servir au renouvellement de la flotte pour la rendre moins gourmande en énergie et à l’amélioration de la sélectivité des engins de pêche.

Limitation du nombre de kilowatts :

Elle a entraîné une hausse importante du prix des bateaux d’occasion.

Pour construire un nouveau bateau, il faut d’abord acheter des kilowatts, c’est à dire un ou plusieurs vieux navires, et les détruire pour obtenir le permis de mise en exploitation.

Cela entraîne un gonflement considérable du prix des bateaux neufs.

Pour pouvoir rembourser les banques, les marins sont donc conduit à une surpêche, à un suréquipement coûteux (notamment électronique), à une augmentation du nombre de journées de mer.

Quotas de pêche nationaux

Fermer des quotas de soles, de baudroies ou de langoustines à l’automne alors que des captures ont été mises au retrait en début d’année est le signe incontestable de l’échec de cette politique.

Il faut savoir que mêmes des espèces nobles sont détruites à la sortie des criées pour cause de mévente alors que sur les lieux de consommation les prix sont trop élevés pour beaucoup de salariés.

Alors que les prises ont été réduites dans les eaux européennes, l’approvisionnement des marchés des pays membres fait de plus en plus appel aux poissons pêchés ailleurs. Des grandes entreprises de pêche européenne ont passé des accords avec des pays pauvres pour traîner leurs filets dans leurs eaux territoriales ou elles se livrent à un pillage des ressources.

Conséquences :

L’incertitude sur l’avenir conduit donc les jeunes à s’écarter de la profession de marin pourtant encore bien rémunérée et il devient très difficile de s’installer  comme artisan pêcheur.

Mesures à prendre pour une pêche durable :

Reconstitution du service public de l’énergie pour limiter la spéculation sur les prix des carburants et rétablissement de la Taxe Intérieure sur les Produits Pétroliers flottante.

Création d’un grand pôle bancaire public pour orienter les crédits vers les entreprises créatrices d’emplois et participant à l’économie réelle.

Modification du traité constitutionnel européen afin qu’il favorise le travail plutôt que le capital.

Pour assurer la pérennisation de la ressource  et du métier de marin pêcheur, il convient de faire de la pêche une activité de gestion de la ressource halieutique, ce qui exige formation, temps et moyens.

Parmi les mesures envisageables on peut citer :

  • l’attribution de quotas individuels de pêche par bateau : ces quotas étant non transmissibles, gérés par des instances collectives de pêcheurs, et définis en collaboration avec des scientifiques. Les fortes pêches en période de frai sont dommageables pour les espèces et concourent à la dérégulation du marché.

Chacun aura alors à cœur de gérer son quota au mieux de ses intérêts en tenant compte des cours. La possibilité de transmettre ces quotas signerait à coup sur la mort de la pêche artisanale, qu’il convient au contraire de préserver, seules les grosses entreprises disposant de finances suffisantes pour les racheter.

  1. Repos biologique :

diminution de l’effort de pêche pendant les périodes de frai.

*Protection des zones de frai.

  1. -Mise en jachère de zones de pêche avec rotation.

  2. -Aide à la première installation, notamment en faveur des côtiers opérant dans la zone des douze milles.

  3. -Reconnaissances des pêches spécifiques par l’attribution de labels de qualité :( bar de ligne )

  4. -Établir un schéma directeur régional de la pêche en Bretagne.

  5. -Sélectivité des engins de pêche.

  6. -Diminution du temps de pêche par une meilleure utilisation des techniques pour permettre la participation des pêcheurs aux instances de gestion de la ressource.

  1. Lutte contre les pollutions marines: interdiction de circuler dans les eaux territoriales européennes à tous les navires marchands ne respectant pas des normes de sécurité très strictes.

  2. Lutte contre les pollutions venant de la terre

  3. Extension des pouvoirs de police de la marine nationale et attribution des moyens indispensables à cette mission.

  4. La pêche minotière doit être strictement réglementée. Il faut savoir que la production d’un kilo de poisson d’élevage nécessite six kilos de poissons sauvages.

Si les mesures indispensables ne sont pas prises, on risque fort d’assister à la disparition de la pêche artisanale en Cornouaille.

Les fonds publics doivent être affectés non aux sorties de flotte, mais au financement d’une gestion raisonnée de la ressource halieutique.

Rencontre :

A l'occasion de la présence à la réunion organisée par le groupe GUE/NGL avec la collaboration de la section du Pays Bigouden du Parti communiste Français sur:

L'Europe, le devenir de la pêche et de ses filières

samedi 14 février à 10 heures - Salle socioculturelle, Avenue de Skibberen, Penmarc'h 29730

FRANCIS WURTZ, Président du groupe de la "Gauche Unitaire Européenne - Gauche Verte Nordique" du Parlement européen ,serai très intéressé de connaitre   l'expérience et l'avis  des travailleurs de la mer, sur ce sujet et d'en débattre ensemble.

Avec la participation de:

Gérard Lahellec vice président du conseil régional chargé des transports et des ports
Gaëlle Abily vice présidente du conseil régional

Yvon Mest membre de la direction départementale du PCF du Finistère

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Commentaires
R
Le saviez vous ?<br /> <br /> <br /> Lorsque l'on évoque la pêche en mer d'Irlande, l'on pense à nos chalutiers bigoudens, et bien sur, au dures conditions de travail des marins, mais le traité de Lisbonne auquel il est souvent fait référence surtout lorsqu'il s'agit « de concurrence libre et non faussée » indique-t-il le recours à l'esclavage moderne...<br /> L'ITF (Fédération Internationale des ouvriers des Transports) révèle dans un rapport qu'un système se met en place « dans le but d'attirer des équipages d'immigrés à bas prix en sans aucune protection » et c'est ainsi que des «[G] relations se nouent et se développent entre les fédérations de pécheurs écossaise, anglaise et irlandaise [/G]»<br /> <br /> Des quotidiens tel OUEST FRANCE , rapporte dans son édition de 29 janvier le cas de six marins indonésiens ayant signé un contrat de 18 mois et se retrouvant bloqué à bord (ayant un visa de transit) travaillant 20 heures par jour durant des marées de trois mois et pour un salaire de ….. 241€ mensuels, soit 21 centimes de l'heure... Est-cela que veut imposer la commission européenne? <br /> <br /> Pour nous communistes cet esclavage moderne doit être dénoncé et combattu vigoureusement. Les marins pécheurs comme les autres travailleurs doivent bénéficier d'un salaire et de conditions de travail décentes.........<br /> <br /> <br /> Roger bretagne [Héééhooo]
R
J'ai oublié de"signer", mais est-ce utile...ceci un peu en réponse à Juju, je crois que c'est en fonction de ses particularités que chacun doit intervenir, sur son secteur, car je crois qu'il n'y a plus un espace de liberté, tant économique, social, ou culturel, qui ne soit remis en cause. Alors oui l'étincelle peut jaillir...(en russe l'ISKRA)[Héééhooo]<br /> <br /> Roger
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