FESTIVAL TV ET CRISE MONDIALE
La crise ! Parlons en...
Au cours des jours qui viennent nous allons avoir droit à un festival, d'émissions TV, dans le but de faire accepter la « CRISE », Dominique Strauss-Kahn, président du FMI, ou Barosso,Lagarde, Trichet et quelques autres, vont venir dans différentes émission nous « éclairer » sur la crise, son caractère mondial et inévitable, et bien sur les remèdes qui passent tous par des cadeaux aux banques et aux actionnaires: il faut « reconstruire le système financier et bancaire » et, des mesures impopulaires sont indispensables!
Autre aspect la crise serait la conséquence des « erreurs et imprévisions » des banquiers anglo-saxons, entrainant avec eux le reste de l'économie...CQFD. Nous ne pouvons rien d'autre que ce que nous avons fait, les grèves, manifestations et autres actions ne font qu'entraver la bonne ordonnance des différents plan de « relance ».
Si l'ensemble des prévisions, table sur une récession globale dans le monde, l'on notera que l'INDE et la CHINE resteront sur une croissance positive, mais ne permettront pas d'empêcher la récession mondiale (OCDE) il est important de savoir qu'au cours de son dernier congrès le Parti Communiste Chinois, a décidé une réorientation importante de son économie vers l'intérieur et l'amélioration des conditions de vie et de santé en particulier en milieu rural, anticipant par la même, la chute des exportations vers les pays occidentaux. Il est probable que ces mesures atténueront de manières significatives, les conséquences de la crise dans ce pays et ce compte tenu de l'importante créance des USA envers ce pays (environ le tiers des bons du trésor émis par les Etats Unis sont détenus par la Chine, d'où la visite d'Hillary Clinton).
Autre aspect qu'il convient d'aborder, la crise des « subprime » serait responsable , mais aussi celle de « l'Europe de l'Est » et en particulier l'immobilier
« (Les
analogies sont ici au nombre de deux : l'Europe de l'Est, c'est « la
crise des subprime de l'UE » sous-entendu, chacun a forcément une
crise de subprime chez soi ; et une crise en Europe de l'Est aura le
même effet terrible que la Crise asiatique de 1997 sûrement parce
que tout ça se passe à l'Est) entre crise des subprime et crise de
l'immobilier en Europe de l'Est; comme si la Hongrie équivalait à
la Californie, ou la Lettonie à la Floride.
Car là est bien le nœud du
problème : la taille a de l'importance en matière économique et
financière, et ce n'est pas la queue qui fait bouger le chien, comme
certains voudraient visiblement le faire croire. Si dès Décembre
2007, à un moment où nos « experts actuels en crise d'Europe de
l'Est » n'avaient pas la moindre idée du problème, LEAP/E2020
avait souligné le risque immobilier important pesant sur les pays
européens concernés (Lettonie, Hongrie, Roumanie,...) et bien
entendu leurs créditeurs (Autriche, suisse en particulier), il était
tout aussi évident pour notre équipe que c'était un problème très
limité aux pays concernés. Il y a bien des problèmes à venir pour
ces opérateurs et ces pays, mais ils ne sont pas plus grave que la
moyenne des problèmes du système financier mondial ; et sans aucune
mesure avec les problèmes des places financières de New-York,
Londres ou de Suisse. Rappelons-nous que la banque la plus citée
comme « détonateur » de cette « bombe est-européenne », à
savoir la banque autrichienne Raiffeisen, a réalisé un profit en
hausse de 17% en 2008 ; une performance au-delà des espoirs les plus
fous de la plupart des banques américaines ou britanniques comme le
fait remarquer fort justement William Gamble, l'un des rares
analystes s'être intéressé à la réalité de la situation .. Pour
ceux qui connaissent mal la géographie de l'UE, le titre « la
Hongrie en banqueroute » ou « la Lettonie en banqueroute » peut
paraître tout-à-fait comparable à « la Californie en banqueroute
». Pour ceux qui perdent leur travail à cause de ces faillites,
c'est en effet un problème identique. Mais en terme d'impact plus
large, il n'y a aucun rapport entre les deux. Ainsi, la Californie,
durement frappée par la crise des subprimes, est l'état le plus
peuplé et le plus riche des Etats-Unis alors que la Lettonie est un
pays pauvre avec une population égale à moins de 1% de celle de
l'UE (contre 12% de la population US pour la Californie . Le PIB de
la Hongrie représente à peine 1,1% du PIB de la zone Euro (pour la
Lettonie ce chiffre est de 0,2%) : soit une proportion comparable à
celle de l'Oklahoma (1% du PIB des Etats-Unis , pas à celle de la
Floride. On est donc loin d'une Europe de l'Est porteuse d'une crise
des subprime à l'européenne. L'ensemble des nouveaux Etats membres
de l'UE pèse moins de 10% du PIB de l'UE (et parmi ceux-là, les
plus riches ou les plus gros comme la Tchéquie ou la Pologne ne sont
quasiment pas affectés). La somme en jeu, pour le système financier
européen, se situe dans le pire des cas autour de 100 Milliards EUR
(130 milliards USD) , soit une somme très modique à l'échelle du
système financier de l'UE . D'ailleurs, l'UE a pris la tête d'un
consortium injectant déjà près de 25 Milliards € (soit 20% du
scénario le plus grave) pour stabiliser la situation , dont la
récente baisse du Franc suisse diminue encore la gravité.
Et, last but not least, en Europe de l'Est, l'immobilier récent gardera une valeur importante (même si plus faible qu'en 2007/2008) car, après 50 ans de communisme, il y a une pénurie d'immeubles modernes. Alors qu'aux Etats-Unis, les maisons construites pendant le boum immobilier de ces dernières années sont des constructions en surnombre, d'une qualité très variable et qui déjà sont en train de se dégrader dans les états les plus touchés. Il y a là une vraie destruction de richesse pour les propriétaires, l'économie, les créditeurs et les banques. »
Cet
texte ,sans doute long, est extrait du communiqué du 15 mars 2009 du
LEAP-2020 (http://www.leap2020.eu/Francais_r26.html
)
Mais, et c'est cela l'essentiel on touche au cœur du problème en effet d'un point de vue marxiste, les crise sont déclenchées par une suraccumulation du capital, qui voit donc ainsi une baisse tendancielle du taux de profit, d'où la nécessité d'une destruction d'une partie du capital, afin de le revaloriser et ainsi casser cette tendance, c'est ce qui c'est passé ! Spéculation financière en lieu et place d'investissements productifs. (voici un siècle une guerre remettait tout à plat et l'on recommençait)
Cependant aujourd'hui la crise est globale géographiquement, mais aussi par sa forme qui touche tous les aspects des sociétés, je ne connais pas les propositions du LEAD/E2020, mais elles s'inscrivent dans un schéma de société capitaliste et donc sans réelle rupture ( écrire un nouveau jeu) ce qui est posé est beaucoup plus complexe et la question est de savoir si un pays, une région, un continent vont poser l'équation de la sauvegarde des hommes et de leur environnement, c'est à dire une juste répartition des richesses la manière de les produire et ce, en fonction de la satisfaction des besoins. Il ne s'agit pas d'un basic égalitarisme, mais bien d'une réponse à la fois globale et parcellaire en fonction des lieux et besoins identifiés. Cela s'applique aussi bien au pays dits « développés » qu'aux pays en voie de développement, l'eau et l'alimentation de base, vont devenir les enjeux de cette crise. (Il est intéressant de noter que dans l'accord signé aux Antilles cette question soit abordée sous forme de « baisse des prix de première nécessité » c'est en ce sens que cet accord est à mon avis très en avance sur les luttes actuelles en particulier en France)
La réticence du MEDEF à contresigner un accord qui en fait remet en cause et liberté du profit, des prix et organise une régulation des produits de base, est donc naturelle et conforme à son idéologie en fait il s'agit bien d'un exemple de combat de classe ou la classe dominante a été contrainte au recul !
La réunion du G20 à Londres, n'apportera pas les solutions, et seul les peuples par leur luttes pourront influer de manière conséquente les dérives d'un système capitaliste qui s'essouffle. Ni les états, ni les grandes entreprises capitalistes n'ont envie de s'unir, car le « jeu » est « qui mange qui ! » et les peuples devront payer les factures...
Ou alors il faudra se battre pour que cela change. Les 29 février et 19 mars, s'inscrivent dans cette lutte , mais la classe dominante organise la riposte sur son terrain préféré « la lutte idéologique » à nous de savoir apporter les réponses et proposer les solutions.
Roger bretagne