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LE PIGEON BLEU
8 juin 2009

EUROPE, 7 JUIN 2009 : LE DÎNER DE CON ?

TCE_OUI_DU_PSL’Europe (« bleue horizon ») sortie des urnes du 07 juin 2009 est avant tout un rejet de tous les peuples de l’Atlantique à l’Oural : l’abstention est partout massive (excepté au Luxembourg et en Belgique pour des raisons particulières). Cela a un sens...

Cette Europe révèle par ailleurs une crise sérieuse de la social-démocratie, salie par ses alliances et compromissions contre les peuples, à l’exception de quelques uns comme la Grèce ou le Danemark. Ce qui se passe en Grande Bretagne, en Allemagne, en Espagne, où elle était au pouvoir seule ou associée était à prévoir un jour ou l’autre. Ce qui se passe en France, où elle s’est faite complice du coup du Congrès de Versailles pour invalider l’avis du peuple du 29 mai 2005 a aussi un sens : partout où la gauche oublie à quoi elle sert, elle recevra à terme le paiement qu’elle mérite. Enfin, l’incapacité à prendre en compte les besoins des peuples fragilisés par la crise reçoit un avertissement solennel.

En France, 6 français sur 10 ont donc voté … avec leurs pieds en s’abstenant. Ils proviennent pour l’essentiel des couches populaires et particulièrement de la jeunesse. Toute projection politicienne de ces résultats sur des échéances futures est extrêmement risquée. Et ceux qui pensent aujourd’hui pavoiser feraient bien de méditer ce qui vient de s’exprimer après les étapes des 29 janvier, 19 mars, 1er mai et 26 mai d’un mouvement social qui connaît une mobilisation à haut niveau de combativité.

Dans la Marne, 36% des électeurs seulement ont voté, parmi lesquels 30% à Reims, 31% à Châlons, 32% à Epernay et 31% à Vitry-le-François, 4° ville du département. Dans la capitale du Perthois écrasée de chômage et de misère, alors que le PS est à nouveau aux manettes, 2388 électeurs se sont exprimés sur 8081 inscrits. 652 ont soutenu l’UMP (1ère), 494 le PS (2ième), mais 249 le FN (3ième), alors que le Front de Gauche + le NPA + LO totalisent 264 voix, mais n’occupent, désunis, que la 6ième place pour le NPA (107), la 9ième pour le Front de Gauche (87) et la 11ième pour LO (70).

Dernière remarque : dans notre département, le Front de Gauche fait moins bien que la moyenne nationale et se retrouve derrière le NPA à Reims, Bétheny, Tinqueux, St-Brice, Ste Ménehould, Vitry-le-François, Montmirail, Sézanne, Witry-les-Reims. Il occupe la 7ième position pour les 12 premières villes de la Marne, derrière l’UMP, le PS, les Verts, le MoDem, le FN, le NPA. Sur Epernay (ce sanctuaire considéré comme la base de départ de la « nouvelle longue marche » de reconquête imaginée par notre chef de file régionale !), une liste intitulée « communistes » réussit 0,61%, témoignant de l’incapacité de notre fédération à travailler au rassemblement de tous les communistes eux-mêmes…

Pour beaucoup de citoyens, la réponse à leurs difficultés est plus facile à concevoir dans le mouvement social qui va connaître une nouvelle étape le 13 juin, grâce à l’unité syndicale.

NOSE DE CHAMPAGNE

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Commentaires
R
Avez vous lu cette tribune, je trouve excellente cette analyse, et qui complète le débat que nous avions eu plus haut...<br /> Roger<br /> <br /> [G]Un assassinat invisible et sans violence[/G]<br /> <br /> [I]Par Guillaume Pigeard de Gurbert, professeur de philosophie en terminale et en première supérieure au lycée de Bellevue à Fort-de-France <br /> (*)[/I]<br /> <br /> [G]I. La stratégie du laissez-faire[/G]<br /> <br /> La stratégie propre à la gouvernementalité néolibérale consiste à obtenir d’une population le comportement désiré, non pas en lui interdisant de faire, mais en lui faisant faire, tout en maintenant, au niveau de la propagande, l’ancienne idéologie libérale du laissez-faire. Tel est bien le ressort de la réforme actuelle qui semble se préparer concernant la place de la philosophie au lycée. C’est déjà le même mécanisme qui permet à un élève de première de passer en terminale contre l’avis du conseil de classe et sans avoir à passer devant une commission d’appel : d’un côté, suppression manifeste de l’interdiction de passer en terminale et démantèlement subreptice du droit de redoubler (dont le gain pédagogique est considérable mais le coût économique important) et, de l’autre, création d’une nouvelle liberté qui se présente comme un laissez-faire, en l’occurrence comme un laissez-passer. Dans la réalité, ce sont des populations entières que l’administration scolaire fait passer en terminale dans l’intention de gérer les flux d’élèves de façon à éviter tout encombrement onéreux en classe de première. Au niveau individuel de l’élève et de sa famille, cette possibilité est vécue comme une nouvelle liberté de faire alors que dans les faits elle fonctionne comme un dispositif très efficace de gestion à bas coût des flux d’élèves : par ici la sortie ! Du reste, les seuls et rares élèves de première à accepter encore le redoublement prononcé par le conseil de classe viennent de milieux favorisés et au fait du système scolaire, conscients de l’utilité pédagogique et de la légitimité du droit de redoubler. Le cursus scolaire de tous les autres élèves est géré de façon exclusivement administrative selon un impératif économique et non plus pédagogique. De même, la réforme en cours des lycées revendique haut et fort une nouvelle liberté pour les élèves, celle de choisir de suivre ou non un enseignement philosophique lourd, en faisant d’une partie de celui-ci une option, alors qu’on cherche de cette façon à faire renoncer les élèves littéraires à la philosophie, avec ici aussi quelques économies à la clé. Sans parler des économies substantielles que permettrait le passage à un module de trois heures pour les élèves qui en ont actuellement quatre ou huit, économies qui ne seraient aucunement compromises par l’éventuel passage des séries technologiques de deux à trois heures, du fait du dédoublement ordinairement de rigueur dans ces séries. Cette stratégie du faire-faire s’inscrit directement et explicitement dans la logique néolibérale de la lettre-programme adressée par Nicolas Sarkozy « aux éducateurs » à la rentrée 2007, qui entend réconcilier l’école avec « le monde de l’entreprise » (p. 21) en l’adaptant « aux attentes de la société » (p. 24) et en la soumettant à un « objectif économique » (p. 30). Il s’agit bel et bien de dissoudre l’exigence scolaire dans l’impératif économique. Telle est désormais la mission de l’administration des populations scolaires : veiller à ce que « l’économie dispose d’une main-d’oeuvre bien formée » (p. 30). Dans ces conditions, laisser la liberté de choisir l’option philosophie ou pas permet effectivement de faire faire le choix conforme aux attentes de l’économie sans avoir besoin d’interdire de faire de la philosophie autant qu’à l’heure actuelle. Ce droit à la liberté de choisir s’impose comme une évidence imparable, pétrie de bon sens : on ne va tout de même pas forcer les jeunes à faire de la philosophie, qui, soit dit entre nous, ne sert pas à grand-chose. Déjà que la Princesse de Clèves, c’est prise de tête, forcer les jeunes à se farcir du Kant, c’est carrément n’importe quoi.<br /> Rien d’étonnant dans ces conditions à ce que la formation continue des professeurs eux-mêmes soit visée et revue à la baisse : non seulement il y a là encore des économies à faire, mais la représentation du savoir ou de la pensée comme une marchandise qui se possède rend aveugle au processus continu d’approfondissement, voire de mutation de la pensée. Tout professeurs que nous soyons, nous faisons l’expérience quotidienne de la nécessaire poursuite de notre formation, et notamment dans le travail en commun comme lieu privilégié du partage réciproque de nos lumières et de nos doutes respectifs : « Penserions-nous beaucoup, et penserions-nous bien, si nous ne pensions pas pour ainsi dire en commun avec d’autres, qui nous font part de leurs pensées et auxquels nous communiquons les nôtres ? » (Kant). La formation continue des professeurs n’est rien de moins que cet espace public où ne cesse de se faire et de se refaire l’enseignement philosophique. En d’autres termes, c’est le garant de sa vitalité. En diminuant la formation continue, c’est bien à la vie de l’enseignement philosophique que l’on attente.<br /> <br /> [G]II. Les paralogismes de la raison néolibérale[/G]<br /> <br /> Deux dangers immédiats menacent la philosophie au lycée. Il y a d’une part cet assassinat invisible et sans violence de l’enseignement philosophique par la réduction du volume horaire des cours et de la formation. Terminé, les huit heures en série littéraire : qui serait assez fou pour choisir un tel horaire avec un coefficient en conséquence à l’examen pour une matière dont la rentabilité économique échappe ? Si les élèves n’en veulent pas davantage, on ne va quand même pas les gaver de force ! On doit respecter la volonté des élèves. Mais, au-delà du cas symbolique de la série littéraire, le passage à trois heures de base pour tous les modules opérerait de fait une diminution globale de l’enseignement philosophique, tout en ayant l’air de l’étendre.<br /> À ce compte-là d’ailleurs, pourquoi ne pas laisser les élèves de grande section de maternelle choisir s’ils veulent apprendre à lire et à écrire en CP ou passer en garderie équipée de jeux vidéo formidables ? Il serait pourtant intéressant de demander aux élèves de terminale L à la fin de l’année, une fois le baccalauréat passé, s’ils choisiraient de faire autant de philosophie si c’était à refaire, maintenant qu’ils sont à même d’en juger. Il y a d’autre part une dénaturation annoncée du peu de philosophie qui va rester. À la passion des problèmes on va substituer un contrôle des savoirs. On voudrait se débarrasser de ce qu’il y a d’obscur dans l’existence, de ce qui fait que vivre et agir sont des sauts continus dans l’incertain, et que penser, dans ces conditions, c’est improviser. Vouloir éliminer la nécessaire dimension d’improvisation de l’épreuve de philosophie du baccalauréat, c’est vouloir supprimer la philosophie en n’en gardant que le nom. On cherche aveuglément à sécuriser les parcours. Sécurité ! Sécurité ! Même pour Wittgenstein, qu’on ne saurait certes taxer d’obscurantisme, « dans tout problème un peu sérieux l’insécurité descend jusqu’aux racines. » Ici la propagande mobilisée est celle de l’objectivité du contenu évalué contre la subjectivité du « penseur » privé. Quant au contenu, on commence par poser séparément les consonnes (les notions) et les voyelles (les textes) et on se récrie : comment, on veut exiger d’enfants de six ans qu’ils lisent des mots ? Avez-vous idée de ce que c’est qu’un mot ? Si déjà ils connaissaient par coeur les consonnes et les voyelles, ce serait déjà bien pour eux.<br /> Eh bien, c’est à ce pur B.A. déchargé de la corvée du « BA » qu’on veut réduire l’enseignement philosophique en posant dans une extériorité réciproque aussi abstraite qu’inopérante texte et concept, problème et argument, toutes choses qui n’en sont en réalité qu’une et que le programme appelle tout simplement « notions ». Impossible en effet de lire un texte sans définir ses concepts, impossible de concevoir un argument sans saisir le problème qu’il pose. Mais on nous dit : Ah ! pour vous ça semble peut-être simple, mais les élèves, y avez-vous pensé ? À croire que nous ne passons pas notre temps dans nos classes et qu’on prétend, depuis l’observatoire de la rue de Grenelle, nous apprendre à connaître nos propres élèves ! S’il y a quelque chose de cartésien dans notre enseignement philosophique, c’est bien cette idée que Polyandre (à la lettre « Monsieur Tout-le-Monde ») est plus à même de faire de la philosophie qu’Epistémon (« Monsieur Je-Sais-Tout »). La virginité de l’un a valeur de disponibilité cependant que l’érudition de l’autre fonctionne comme un obstacle. Mais c’est tout autant la dimension kantienne de l’enseignement philosophique qui ne se propose aucunement de former, pour reprendre le bon mot de Kant, ces « géants de l’érudition, qui en sont aussi les cyclopes, car il leur manque un oeil : celui de la vraie philosophie qui permet à la raison d’utiliser opportunément cette masse de savoir historique qui pourrait charger cent chameaux ». Ce qui a bel et bien commencé et qui produit d’ores et déjà ses effets désastreux, c’est la diminution drastique des postes aux concours de recrutement de professeurs. Quel meilleur moyen de réduire la place de la philosophie au lycée et dans les universités que d’en tarir la source même ? Plus largement et au-delà de l’enseignement philosophique, c’est le sens de l’école qui est la cible du néolibéralisme actuel, puisqu’en fait, c’est une bonne partie du cursus - tout ce qui n’entrerait pas dans le minimal tronc commun - qui relève de cette « liberté » de choisir : faire ceci ou cela pendant un temps, changer, picorer. Pour mesurer l’écart entre ce démantèlement de la culture dans le cadre économique et idéologique actuel et le rôle de la culture dans le libéralisme, on peut par exemple lire ce texte de De Gaulle de 1934 cité par Philonenko dans ses Essais sur la philosophie de la guerre : « La véritable école du commandement est donc la culture générale. Par elle la pensée est mise à même de s’exercer avec ordre, de discerner dans les choses l’essentiel de l’accessoire, d’apercevoir les prolongements et les interférences, bref de s’élever à ce degré où les ensembles apparaissent sans préjudice des nuances. Pas un illustre capitaine qui n’eût le goût et le sentiment du patrimoine de l’esprit humain. Au fond des victoires d’Alexandre, on retrouve toujours Aristote. »<br /> <br /> [I](*) Docteur en philosophie de l’université de Paris-I, auteur de 7 Leçons philosophiques pour préparer le baccalauréat (Éditions Ellipses, 2008), le Mouchoir de Desdémone (Éditions Actes Sud, 2001), Si la philosophie m’était contée (Éditions Librio, 2000[/I]<br /> <br /> http://www.humanite.fr/2009-06-18_Tribune-libre_Un-assassinat-invisibleet-sans-violence
J
C'est sa fille ? Je ne me vois pas porter un tel manteau ! Trop ridicule !<br /> <br /> Ah oui TZ, il a de sacrées talonnettes lui aussi !
J
On dirait qu'il n'aime pas l'après rasage de son hôte ! Maintenant, c'est normal qu'il ait été hué, avec une tronche pareille ! Enfin la France a pu entendre les "premières" huées qui avaient tant de mal à passer les nuages, heu non, les médias !
J
Quelle cata ! MDR ![mdr][mdr][mdr]<br /> <br /> Normalement, Sarko c'est laxatif, il nous fait c. dès le premier mot prononcé et même avant qu'il n'est ouvert la bouche ! [mdr][mdr]<br /> <br /> Ah oui, OK, c'est pour les constipés ! [mdr]
J
... aux mots ! Remarque, aux chiffres aussi ! ex. trou de la sécu qui explose, et pourtant nous sommes toujours en train de raquer et vas-y que je te laisse 1 € pour la consultation, et 50 cts par boîte de médicaments ! Alors, c'est quoi ce bazar ? [mmm]
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