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LE PIGEON BLEU
13 juillet 2009

Avec Luis Eladio PEREZ, le 09/07/2009 sur Télé SUD:

41700339_p« Les conditions mises par URIBE ne recevront pas de réponse positive de la part des FARC ».

« Je suis préoccupé par l’absence de volonté politique dans les propositions du Président de la République qui sait parfaitement que les FARC espèrent un échange de prisonniers avec des guérilleros incarcérés dans les prisons de Colombie », nous a confié PEREZ interrogé par Télé SUD.

L’ex-otage des FARC, Luis Eladio PEREZ, accuse URIBE de vouloir jeter un rideau de fumée à la communauté internationale. (Photo de Télé SUD).

Les conditions présentées par le Président colombien Alvaro URIBE, pour autoriser la médiation de la Sénatrice Piedad CORDOBA dans le processus de libération du chef de l’armée de son pays, Pablo Emilio MONCAYO, retenu depuis 11 ans par les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie, FARC, ne recevront pas une réponse positive de la part des insurgés. 

C’est ce qu’exprime l’ex-otage des FARC, Luis Eladio PEREZ, lors d’une entrevue avec Télé SUD, qui estime de plus qu’ URIBE doit être clair sur le fait que le groupe rebelle a toujours cherché un échange humanitaire incluant la libération d’otages contre des prisonniers insurgés incarcérés dans les prisons colombiennes.

Suite du texte complet de l’entrevue :

  1. Selon vous et vos opinions politiques, mais aussi selon votre expérience, qu’est-ce qui a ébranlé l’imperturbable Président URIBE ?

Je pense qu’au départ il s’agissait d’un nouveau rideau de fumée, d’abord parce que durant de longues années, les seules propositions que nous ayons sont une série de propositions formulées sans volonté par le Président pour déboucher sur la libération des otages, car chaque fois on savait par avance que les FARC les repousserait justement parce qu’elles étaient contraire à leurs propres propositions.

Cependant, avec un peu d’optimisme, on peut penser que notre Président, plutôt que d’entraver l’initiative de la Sénatrice Piedad CORDOBA, il va cette fois-ci la favoriser afin que cela permettent aux FARC de comprendre que les colombiens souhaite la libération de toutes les personnes séquestrées et que ce n’est pas seulement un écran de fumée pour masquer les scandales qui rongent notre pays.

  1. Je voudrais vous interroger sur les déclarations de Manuel CUELLO BAUTE, qui entre 2004 et 2006, fut Surintendant des Actes notariés, et qui a nommé des notaires à la demande de l’actuel ministre de l’intérieur de notre pays et de fonctionnaires très proches du Président URIBE. Ces faits sont-ils liés au succès du projet constitutionnel destiné à obtenir la possibilité de réélire le Président ? Est-ce aussi pour cela que deux personnages hauts placés ont été condamnés ?

Il faut d’abord comprendre que toute nomination de mandataires colombiens tient du pouvoir discrétionnaire et porte la signature du Président, deuxièmement qu’ont été nommés 70 nouveaux notaires, justement pendant que le Congrès débattait du projet de réélection présidentielle, et troisièmement que ces nominations se sont produites juste un jour après la décision du Congrès de la République et ont, bien sûr, bénéficié au gouvernement colombien.

Ces notaires étaient dévoués ou recommandés aux membres du Congrès qui ont voté en faveur de cette réélection présidentielle. Il n’est pas insensé, de la part de l’ex-surintendant, de dire que la Justice colombienne a tendance à juger comme elle l’a déjà fait pour l’ex-représentante Yidis MEDINA et, bien sûr aussi pour sa part, concernant l’ouverture d’une enquête de la Cour Suprême de justice visant certains congressistes sans doute impliqués dans une affaire frauduleuse. 

  1. Dans la déclaration du Président URIBE, quoiqu’il accepte la médiation de la Sénatrice Piedad CORDOBA qu’il avait auparavant refusée, vous dites que n’y apparaît pas, qu’on n’y trouve pas l’expression « échange humanitaire »…

C’est certain et c’est en partie pourquoi cette absence de volonté politique de la part du Président de la République me préoccupe, car il sait parfaitement que les FARC souhaitent un échange avec des guérilleros prisonniers dans les geôles de Colombie.

En second lieu, le Président envisage que la partie logistique soit à la charge de la Force Publique Colombienne, alors qu’il sait parfaitement que la Force Publique Colombienne n’a aucune crédibilité pour les FARC, et moins encore depuis les récentes tentatives de libération lorsqu’il y a eu des survols non négociés et non autorisés par la guérilla des FARC lors de la libération unilatérale d’un des otages.

Ces deux prémices inclinent à penser qu’il n’y aura pas de réponse positive de la part des FARC, même si le Président URIBE trouve grâce auprès de l’opinion internationale, particulièrement auprès des USA, où il va effectuer une nouvelle visite, sachant que sa politique en matière de droits de l’homme est très controversée par la nouvelle administration du Président OBAMA.

  1. Qu’avez-vous ressenti lorsque vous étiez dans la forêt aux mains de la guérilla des FARC et que vous avez appris les annonces de libération tandis que les jours et les heures passaient sans changement ? Que diriez-vous qu’il se soit produit ?

Il y a peu, j’ai eu la possibilité de rendre visite à la famille MONCAYO, dans sa maison d’un petit village très au Sud de la Colombie, dans la Municipalité de Sandona de mon département de Nanino, pour lui transmettre ma solidarité, bien sûr, ma promesse de ne pas faiblir jusqu’à la libération la plus prochaine de Pablo Emilio.

J’imagine qu’il doit se trouver en grandes difficultés, parce qu’il doit tout bêtement espérer sa libération et retrouver sa famille et la société, mais aussi il doit redouter l’absence de volonté politique du gouvernement et des FARC. Et çà me préoccupe parce que je n’ai pas le moindre doute sur la volonté d’un coup de force du Gouvernement qui a multiplié les opérations militaires dans la zone où il est présumé en cours de transfert pour sa libération.

Ces mouvements et opérations militaires pourraient sans doute causer la mort de Pablo Emilio. Il doit vivre dans des conditions très difficiles. Je lui dirais, au cas où il viendrait dans cette région, d’être fort et de résister, car tous les colombiens luttent pour qu’ils retrouvent, lui et ses compagnons, très prochainement la liberté. 

Qu’il ne faiblisse pas, car dans peu de temps il retrouvera sa famille, et il aura une seconde chance dans sa vie comme nous-mêmes nous l’avons eue.

Télé SUD/JP-MFD

Traduction NOSE DE CHAMPAGNE 

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