Selon que vous soyez puissants ou misérables…”

Les banques de La Réunion aidées de leurs homologues zoreilles n’ont pas lésiné pour renflouer le groupe Foucque. 6,55 millions d’euros à servir glacé avec un zeste de citron et une paille, de préférence devant une piscine ou sur une plage privée.

A lire le nombre de réactions sur Clicanoo, le lecteur n’est pas resté indifférent à ce sauvetage. Jean Aymar de La Fermay, pourtant d’extraction noble comme son nom l’indique, trouve des accents républicains pour s’indigner que l’on aide toujours les puissants et qu’on laisse tomber les entrepreneurs de moindre surface. Je cite : « Mais dites-moi, ce sont bien ces mêmes banques qui en ce moment refusent des prêts aux petites et moyennes entreprises, profitant de la crise pour leur pomper impunément des frais ! ».

Autre réaction d’un lecteur amer et on le comprend : « J’ai une entreprise individuelle, donc mes biens personnels sont engagés. Une banque citée dans l’article vient de me refuser 4000 € de découvert (essentiellement pour régler des charges sociales !) alors que je lui amène des commandes signées d’un montant supérieur en garantie. Refus net et sans appel. Pas assez de flux financier”, me dit-on.

“Selon que vous soyez puissants ou misérables…” La Fontaine avait tout compris ! »

Toutes ces questions, qui se posaient aussi pour Caillé, je me dois d’avouer que je me les pose aussi sans avoir l’ombre d’une réponse, sinon celle de La Fontaine. Que dire, sinon que les banques ont une définition très variable du verbe « renflouer ».

C’est bien pour cela que pour éviter désormais toutes méprises qui ne peuvent qu‘engendrer de l’amertume, je propose de créer un nouveau mot : Renfoucquer. « Renfoucquer : verbe transitif signifiant renflouer uniquement des gens qui ont gagné des fortunes et dont on ne sait pas trop pourquoi ils sont soudainement dans le besoin. »

Ce qui permettrait de titrer non pas « Les banques renflouent Foucque » mais « Les banques renfoucquent Flou ».

Bruno Testa-- clicanoo