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LE PIGEON BLEU
2 août 2010

RESISTANCE

Un chef de l'état, relayé par ses porte-flingue, qui, après avoir stigmatisé Roms et gens du voyage ose l'assimilation immigration et criminalité : on se croirait revenu à la fin des années 30...

Fort opportunément, l'Humanité publie, depuis un mois, et pendant tout l'été, des portraits de résistants, à lire absolument et dont voici quelques extraits.

Berty Albrecht
« Une figure du féminisme et du futur Mouvement de libération française »
Née Berty Wild à Marseille en 1893, elle a joué un rôle déterminant tant pour les droits de la femme qu'au sein de la direction du mouvement Combat pendant la Résistance.

Raymond Aubrac
« Il faut être optimiste, c’est cela, l’esprit de la Résistance »
La trajectoire 
de Raymond Aubrac (Raymond Samuel), né dans une famille juive laïque et républicaine, témoigne d’une volonté exceptionnelle de justice et d’égalité, qui se prolongera toute sa vie.

Lise London
« Combattante depuis son enfance »
Fille d’une famille espagnole venue en France au début du XXe siècle à la recherche de travail, ancienne des Brigades internationales, capitaine dans la Résistance, déportée… Lise London, née Élisabeth Ricol, est une femme rebelle et combative depuis son plus jeune âge.

Le colonel Fabien
« Quand lutte sociale et lutte armée se confondent »
Les témoignages dont nous disposons aujourd’hui sur le colonel Fabien citent pêle-mêle son extrême jeunesse, sa détermination, ses cicatrices de la guerre d’Espagne et son incroyable courage. La fascination qu’il exerce encore dans l’imaginaire collectif tient à ce genre d’énumération, à un sentiment d’exception et de force.

Germaine Tillon
« Résistante instantanée le 17 juin 1940 », Ethnologue, Germaine Tillion a participé 
à la création du réseau du musée de l’Homme, avant de mettre à nu les mécanismes de domination de Ravensbrück et de dénoncer la torture pendant la guerre d’Algérie.

Yvonne Abbas 
À dix-sept ans, la jeune communiste Yvonne Abbas entre en résistance, mais le soir de ses vingt ans elle est arrêtée sur dénonciation et passe de prison en prison jusqu’à être déportée à Ravensbrück. 
Elle poursuit son combat aujourd’hui en tant que présidente 
du musée de la Résistance à Denain.

Missak Manouchian
« 15 000 affiches placardées sur les murs de Paris »
Arrivé en France avait échappé, enfant, au génocide des Arméniens par les Turcs. L’Affiche rouge fit de son groupe des FTP-MOI le symbole de l’engagement des « étrangers » dans la Résistance,

Georges Guingouin « Le préfet du maquis », Chef de la Résistance du Limousin, maire de Limoges, décédé en 2005, il était un personnage de légende, héroïque et désobéissant. Il ne se soumettra pas, d’ailleurs, aux directives du Parti communiste lorsqu’elles lui sembleront injustifiées, ce qui lui vaudra d’être évincé pour n’être réhabilité qu’en 1998. «Au soir des combats, j’ai bercé dans mes bras des mourants (...), j’ai tenté des actions désespérées pour sauver ceux qui étaient destinés aux fours crématoires et au poteau d’exécution. Croyez-moi, c’est cette vertu de compréhension qu’il faut pratiquer pour trouver l’art d’avancer.»

Marcel langer « L’ouvrier métallo, héros de la 35e brigade FTP-MOI »
Immigré polonais et militant communiste, ancien lieutenant des Brigades internationales, il est guillotiné par les autorités de Vichy,

Henri Krasucki « Fidèle, comme au premier jour, à l’idéal de sa jeunesse »
Ses parents, ouvrier et ouvrière de la confection, juifs et communistes, avaient quitté la Pologne pour le «pays de la liberté», Membre actif de la section juive des FTP-MOI, militant de la jeunesse communiste, il fut déporté à Auschwitz. C’est un homme public et infiniment proche des travailleurs. Futur dirigeant de la CGT, Henri Krasucki, a fait de son nom d’enfant d’immigré un des symboles de la grande histoire de la classe ouvrière.

Maurice Kriegel-Valrimont
Issu d’une famille juive fuyant la double monarchie austro-hongroise, militant antifasciste dès son adolescence, secrétaire général du syndicat CGT des agents d’assurance, Maurice Kriegel-Valrimont joua un rôle essentiel au sein des Mouvements unis de la Résistance et contribua au déclenchement de l’insurrection populaire pour la libération de Paris, "Nous avons vécu nos vies en osant des choix. C’est au tour des jeunes d’oser leurs choix".

Henri Rol-Tanguy
syndicaliste, membre des Brigades internationales, responsable communiste avant de devenir le colonel Rol-Tanguy, Henri Tanguy, de son vrai nom, a vécu la résistance chevillée au corps.

Anna Bétoulinsky, de son nom de scène Anna Marly, est l’un des trois auteurs du Chant des partisans. Le parcours de cette femme, artiste, russe d’origine devenue selon ses dires « française par formation», à l’instar de la création du Chant des partisans, interroge de manière surprenante ce que nous nommons l’identité de la France.

Honoré d’Estienne d’Orves.
« Le compagnon de la Libération “qui croyait au ciel” »

Danielle Casanova
« La conquête du bonheur est pour la femme liée à son libre épanouissement »
Communiste, créatrice de l’Union des jeunes filles de France, Danielle Casanova (Vincentella Périni née le 9 janvier 1909 à Ajaccio) fut aux premières heures de la résistance et de la lutte armée. Arrêtée en février 1942 lors d’un terrible coup de filet de la Gestapo, elle est déportée et meurt à Auschwitz-Birkenau le 9 mai 1943.
http://www.curagiu.com/casanova.htm

Daniel Mayer

« Un militant socialiste engagé dans la Résistance »

Marie-Claude Vaillant-Couturier
L’élégance du parti pris. "À Nuremberg, elle s’était approchée des dignitaires nazis regroupés dans le box des accusés. Elle les avait longuement regardés dans les yeux. Au fond, ces yeux bleus ont été peut-être leur châtiment le plus cruel. Il fut en tout cas le plus pur".

Edmonde Charles-Roux
« Le discours du général de Gaulle fut un choc »

Jean Moulin
« Il voulait rétablir la République, il était intransigeant sur ce plan-là »  il constitua le Conseil national de la Résistance en 1943, avant d’être arrêté et torturé par la Gestapo.

Pierre Brossolette
« Il s’impose parmi les décideurs de la France combattante » Journaliste 
et homme politique socialiste, Pierre Brossolette fut 
un haut responsable des services secrets de la France combattante. 


Madeleine Vincent
Dans les prisons de Ravensbrück à Mauthausen
Résistante de la première heure, ancienne déportée et grande figure du PCF, Madeleine Vincent fit partie de l’Union des jeunes filles de France, dès sa fondation.

Geneviève de Gaulle
« L’honneur est un instinct, comme l’amour »Jeune résistante, elle fut déportée à Ravensbrück. Elle survécut avec la conviction que la déportation n’était pas éloignée de l’exclusion où sont enfermés les plus pauvres.

Gerhard Leo
« En première ligne » Installé à Paris avec ses parents dès 1933, il se fait embaucher en 1942 sous une fausse identité comme interprète de l’armée allemande à Toulouse. Il transmettra à la Résistance de précieux renseignements.
Gerhard Leo fait partie de ces émigrés allemands qui s’engagèrent dans la Résistance en relation avec le Parti communiste. Le PCF avait créé une section de la MOI (Main-d’œuvre immigrée) nommée TA (travail allemand) dans le cadre de laquelle des antifascistes allemands entreprirent des actions qu’eux seuls pouvaient accomplir: approcher les troupes d’occupation, recueillir des renseignements pour la Résistance et diffuser dans la plus grande discrétion des publications clandestines

J'ai choisi de reproduire intégralement la tribune consacrée  à la seule femme du groupe Manouchian, immigrée juive roumaine et communiste...

Olga Bancic
« Malgré des tortures ignobles, elle ne céda jamais »
Par Max Weinstein, Vice-Président de l’association Mémoire des Résistants Juifs de la MOI (MRJ-MOI).

olga_bancicJuive, roumaine et communiste, Olga Bancic a toujours combattu le système fasciste. Seule femme du groupe Manouchian, engagée dans les FTP-MOI, elle fut parmi les premières à organiser des actes de résistance qui se transformèrent en lutte armée.

C’est un honneur pour la France d’avoir pu compter dans les rangs de la résistance à l’envahisseur nazi une femme de la trempe d’Olga (Golda) Bancic. Elle était d’un courage inébranlable, une grande figure féminine, une mère aimante, qui rehausse avec force le rôle qu’ont joué de très nombreuses femmes et jeunes filles avec l’ensemble des résistants. Et l’on sait que, malgré les tortures ignobles de ses geôliers, elle n’a pas cédé ni concédé le moindre renseignement pouvant les servir dans leurs tristes besognes. On sait aussi que, durant le laps de temps qui s’est écoulé entre la date de sa condamnation et son exécution en Allemagne elle fut de nouveau lourdement harcelée et torturée, sans jamais céder. Une véritable héroïne, communiste, juive et résistante.

Sixième enfant d’un petit fonctionnaire, à quatorze ans, elle a commencé à travailler comme ouvrière. Après une enfance et une jeunesse active et animée en Roumanie, pays où elle est née en mars 1912 dans la ville de Kichinev, alternant travail clandestin et séjours en prison pour ses activités syndicales et revendicatives, à seize ans et demi, elle se marie et part à Bucarest, où elle adhère aux Jeunesses communistes. Recherchée, traquée de toutes parts, elle quitte son pays et arrive en France en 1938 pour suivre des études à la faculté des lettres. Alors âgée de vingt-six ans, elle participe avec un de ses compatriotes, Jacob Salomon, à l’envoi d’armes aux républicains espagnols. Elle épouse Alexandre Jar, ancien des Brigades internationales et écrivain (1911-1988), et donne naissance en 1939 à une petite fille, Dolorès.

1940, c’est la guerre avec l’occupation allemande de la France. Sans la moindre hésitation, Olga s’engage et fait partie des FTP-MOI (Francs-tireurs et partisans de la main-d’œuvre immigrée) dans la lutte contre les nazis. Elle hésite d’autant moins que le système fasciste, sinistre ennemi, elle l’a vécu en Roumanie où elle fut persécutée. Elle fut parmi les premières à organiser et réaliser des actes divers de résistance qui se transformèrent assez rapidement en lutte armée.

Pour être libre de ses mouvements et pouvoir se consacrer entièrement à la Résistance, elle confie sa petite fille à une famille française qui en prendra bien soin.

Elle est chargée de l’assemblage de bombes et divers engins explosifs, de leur transport à destination et également du convoiement d’armes destinées aux opérations, armes qu’elle récupère après chaque opération pour les mettre en lieu sûr.

Le 16 novembre 1943, elle est arrêtée par les brigades spéciales de la préfecture de police de Paris, en même temps que Marcel Rayman et Joseph Sevec, combattants des FTP-MOI, en tout 23 d’entre eux qui donneront à la propagande nazie l’occasion de faire placarder la célèbre Affiche rouge, dite du groupe Manouchian, à Paris et dans toute la France.

Le 21 février 1944, les 23 sont condamnés à mort par une cour martiale allemande, réunie à Paris le 15 février 1944. Les 22 hommes du groupe sont fusillés le jour même de leur condamnation, au mont Valérien, dans la banlieue parisienne. Olga Bancic est transférée en Allemagne. Elle est incarcérée à Karlsruhe puis, le 3 mai 1944, dans la prison de Stuttgart où elle est décapitée le 10 mai, à trente-deux ans, le jour même de son anniversaire.

Avant d’être exécutée, elle fit parvenir à la Croix-Rouge le 9 mai 1944 la lettre à sa fille accompagnant une note rédigée (texte à l’orthographe corrigé) ainsi:

«Chère Madame, je vous prie de bien vouloir remettre cette lettre à ma petite fille Dolorès Jacob après la guerre. C’est le dernier désir d’une mère qui va vivre encore douze heures. Merci.»

Lettre à sa fille (1):

«Ma chère petite fille, mon cher petit amour,

«Ta mère écrit la dernière lettre, ma chère fille, demain à 6 heures, le 10 mai, je ne serai plus.

«Mon amour, ne pleure pas, ta mère ne pleure pas non plus. Je meurs avec la conscience tranquille et avec toute la conviction que demain tu auras une vie et un avenir plus heureux que ta mère. Tu n’auras plus à souffrir. Sois fière de ta mère, mon petit amour.

« J’ai toujours ton image devant moi.

« Je vais croire que tu verras ton père, j’ai l’espérance que lui aura un autre sort. Dis-lui que j’ai toujours pensé à lui comme à toi. Je vous aime de tout mon cœur.

«Tous les deux vous m’êtes chers. Ma chère enfant, ton père est pour toi une mère aussi. Il t’aime beaucoup.

«Tu ne sentiras pas le manque de ta mère.

«Mon cher enfant, je finis ma lettre avec l’espérance que tu seras heureuse pour toute ta vie, avec ton père, avec tout le monde. Je vous embrasse de tout mon cœur, beaucoup, beaucoup.

«Adieu mon amour.

«Ta mère. »

Olga Bancic est devenue le symbole des femmes et jeunes filles étrangères engagées dans la Résistance en France. En 1995, la Ville de Paris lui a rendu hommage en apposant une plaque à sa mémoire sur un des murs du carré des fusillés du cimetière d’Ivry, juste derrière les tombes de ses camarades de combat, Missak Manouchian et Marcel Rayman. Le 26 octobre 1999, sa mémoire fut à nouveau honorée par le Conseil supérieur de la mémoire, avec celle de quatre autres personnalités célèbres: Jean Moulin, Félix Éboué, Pierre Brossolette et Jacques Trolley de Prévaux.

Jamais elle n’inclina son visage devant les bandits tueurs de peuples. Jamais elle ne cessa de lutter. Elle est morte fièrement pour que l’abominable régime fasciste ne puisse triompher ni en France ni en Europe.

Pensons à elle et à toutes ses compagnes!

(1) Transcription de la dernière lettre d’Olga Bancic à sa fille. Extrait de la plaquette sur l’Affiche rouge d’Adam Rayski publiée par la Mairie de Paris/Comité d’histoire de la ville de Paris, septembre 2009.

Transmis par Francis

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Commentaires
E
été très méfiant des illustres personnages, qui sans trop de dangers de l'extérieur, tiraient les ficelles à l'intérieur.<br /> <br /> Je découvre, aujourd'hui, les précisions apportées par ces deux historiens, lesquels nous orientent (sans avoir lu leur livre traitant du sujet mais en me basant seulement sur les seuls liens qu'ils nous offre) sur l'assassinat de Jean Moulin piloté par De Gaulle.<br /> <br /> <br /> <br /> Roger, ou un(e) autre féru(e) d'histoire parmi vous, pourra peut-être nous donner d'autres détails...
M
Bonjour,<br /> <br /> <br /> <br /> L’intérêt que vous manifestez pour le Conseil National de la Résistance<br /> <br /> nous conduit à vous signaler le blog :<br /> <br /> http://unmotdejeanmoulin.hautetfort.com<br /> <br /> <br /> <br /> Il vous donnera l’élément historique essentiel et plutôt stupéfiant qui est <br /> <br /> au cœur de l’ouvrage que nous avons publié en 1995 sur les raisons<br /> <br /> profondes de l’élimination physique de Jean Moulin en 1943.<br /> <br /> <br /> <br /> Très cordialement,<br /> <br /> <br /> <br /> Michel J. Cuny - Françoise Petitdemange
P
je tenais à confirmer car <br /> elle le vaut bien<br /> <br /> Claudette reste la reine de la feijoada<br /> un régal [Bouquet][Bouquet][Bouquet]<br /> <br /> avec une assistante de charme qui peut même vous concocter des caïpirinha à tomber [Trinquer]<br /> <br /> de plaisir et non de tête lourde<br /> <br /> [Bouquet][Bouquet][Bouquet]<br /> <br /> http://www.youtube.com/watch?v=A-NRPRoCwsI
P
je ne suis pour rien dans le bégaiement [bon ok]
P
pour remercier la reine de la feijoada<br /> <br /> celui-là est moins fantaisiste mais plus authentique :<br /> <br /> http://www.youtube.com/watch?v=IcX5CbeFzDs&translated=1<br /> [Bouquet]
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