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LE PIGEON BLEU
30 octobre 2011

Le Front de Gauche en ordre de marche

 

«Mettre le feu à la plaine.» L'expression revient
souvent dans la bouche de Jean-Luc Mélenchon quand on lui demande
comment il envisage la campagne du Front de gauche autour de sa
candidature. Lors
de son entretien à Mediapart
, au lendemain de la primaire
socialiste, le candidat à la présidentielle nous disait: «A
nous de faire la démonstration que le vote utile, c'est nous. C'est
tout l'enjeu de la campagne! Si j'arrive à prouver que le vote utile
est celui qui assume la confrontation avec le système financier, qui
veut transformer les institutions et organiser le partage des
richesses, j'ai gagné. Sinon, Hollande l'emportera.»

 

Depuis la rentrée, les représentants des forces politiques
membres du rassemblement électoral de l'autre gauche ont planché
sur le meilleur dispositif pour «souffler sur les braises»
et faire converger les radicalités. «Le but, c'est de retrouver
la dynamique des comités du non de 2005, avec un caractère ouvert
et unitaire, à la fois sur des mobilisations précises et en gardant
une dimension d'éducation populaire»
, explique Eric Coquerel,
proche de Mélenchon. Le Front de gauche multiplie donc les formes
d'initiatives.

 

Mardi 25 octobre, c'est l'ancienne patronne du PCF Marie-George
Buffet qui a lancé les festivités, depuis la gare d'Austerlitz, où
cheminots et pompiers sont en grève pour des revendications
salariales. Elle est en charge du «Front des luttes», visant à ce
que «l'ensemble des salariés s'approprient la démarche du Front
de gauche»
. Concrètement, explique la députée de
Seine-Saint-Denis, «il s'agit de venir en soutien des salariés
en lutte, mais pas seulement, l'objectif est de faire entrer le débat
politique à l'intérieur des entreprises, et ne plus s'arrêter à
la porte des usines»
. A ses côtés, l'ancien secrétaire
général de la CGT cheminots, Didier Le Reste, apporte son
approbation à cette relative entaille à la charte d'Amiens.

 

Eric Coquerel, Marie-George Buffet, Francis Le Reste, à la gare d'Austerlitz, le 25 octobre 2011Eric
Coquerel, Marie-George Buffet, Francis Le Reste, à la gare
d'Austerlitz, le 25 octobre 2011© S.A

 

«Le mouvement social s'est trop éloigné du politique, ce qui
s'est avéré préjudiciable à terme pour le rapport de force
,
car le centre de gravité de la gauche de gouvernement a dérivé
vers le centre
, dit l'ancien meneur des grèves à la SNCF. Il
faut respecter l'indépendance des syndicats, mais aussi recréer des
passerelles entre le monde de l'entreprise et la gauche.»
Pour
Eric Coquerel, «on est obligé d'être unis dans les luttes et
dans les urnes: il n'y aura pas d'issue politique sans être
majoritaire dans les urnes, et il n'y aura pas de gouvernement de
gauche sans pression des luttes!»

 

Pour l'heure, Buffet estime à «une bonne trentaine» le
nombre d'assemblées citoyennes réunies dans le Front des luttes.
«Au début, ça démarre forcément là où on a des relais
politiques et/ou syndicaux
, explique-t-elle. A la SNCF, ça se
propage. Chez les Fralib, ça se développe. Dans le secteur de
l'énergie, ça démarre...»

Initiatives tous azimuts

Le Front de gauche entend également occuper le terrain via
des mobilisations «agit-prop», comme le
récent rassemblement d'andouillettes
devant le siège
parisien de l'agence de notation Moody's, sous l'impulsion
notamment de Leïla Chaibi (membre de l'association Jeudi noir
et ancienne du NPA). Cette dernière a également participé à
l'organisation de projections publiques de l'intervention de
Jean-Luc Mélenchon sur TF1, le 21 octobre dernier. «Au
début, certains n'étaient pas très chaud pour ce genre
d'initiative, car ça faisait vraiment présidentialiste
,
explique-t-elle. Et puis le soir, dans un café du XIIIe, on
a vu arrivé une soixantaine de personnes, dont deux tiers
n'étaient pas des militants. Dès la fin de l'émission, tout
le monde se battait pour prendre la parole.»


Fête de l'Huma 2011Fête
de l'Huma 2011© Place au peuple (site de campagne de Mélenchon)


Mélenchon et les siens entendent enfin mobiliser autour de
débats sur le
programme du Front de gauche
(«L'humain d'abord»),
édité aux éditions Librio et vendu 2 euros, notamment lors
d'un «week-end de ventes militantes» qui aura lieu les 4 et 5
novembre («le vendredi à la sortie des usines et des
transports en commun, le samedi sur les marchés»
, dit
l'une des coordonnatrices nationales Danielle Obono). Quant aux
assemblées citoyennes, unité militante de base de la mécanique
du Front de gauche, elles seront réellement lancées à la
mi-novembre, à l'occasion d'une «semaine spéciale, où le
but sera d'en faire le maximum en même temps dans tout le
pays»
, dit Coquerel. Une autre version de ces forums
participatifs à la sauce Front de gauche prendra la forme
d'«ateliers législatifs», supervisés par la députée
et co-présidente du PG, Martine Billard, afin de «concrétiser
matériellement les propositions du programme»
.

Outre
ces dispositifs nationaux, mélenchonistes et communistes
préparent également la mise en œuvre de «Fronts de gauche
thématiques»
. Sa responsable, la militante féministe
Clémentine Autain, en explique l'esprit: «Démultiplier les
portes d'entrée de la campagne, et reconstituer des réseaux
dormants, ou les faire vivre davantage encore. L'idée, c'est
d'en faire à l'infini, selon les viviers militants au début,
puis partout sur le territoire, avec l'objectif de produire de
l'événement politique, sous des formes différentes
appartenant à ceux qui sont sur le terrain: manif, colloque,
tribune dans la presse...»
Selon la responsable de la
Fédération pour une alternative sociale et écologiste (FASE),
«il n'y a pas de méthode, pas de chef, mais une liberté
totale d'initiative. Comme lors du référendum, il faut
accepter que les choses nous échappent, du moment que cela crée
de la convergence. Charge à nous, depuis Paris, de rassembler
toutes les actions, de mettre en contact des gens, d'aider à
l'outillage, voire financièrement, certains événements. Et de
voir où est-ce que le candidat peut venir donner un coup de
main médiatique»
. Autre objectif, moins affiché: la
possibilité d'attirer à soi les déçus du PS après la
primaire, et notamment les partisans d'Arnaud Montebourg ou de
Benoît Hamon, qui ne se satisferaient pas de la candidature de
François Hollande. «Ce sont des lieux de débats et
d'engagement, où il n'y a pas besoin de prendre une carte»
,
dit Autain.

Les Fronts de gauche de la culture, des
migrants, de la recherche, de l'éducation, de l'agriculture, de
l'économie sociale et solidaire, ou de l'égalité homme/femme,
ont déjà été créés. D'autres vont être lancés sur l'eau
ou les questions LGBT. «Mais il y en aura aussi qui
partiront de la base
, poursuit-elle, comme le Front de
gauche des professeurs d'histoire-géographie qui est en train
de se créer à partir d'enseignants du Vaucluse, où celui
autour des quartiers populaires en train de s'élargir depuis
Montpellier.»

Les quartiers populaires, cible de reconquête de l’électorat
FN

Lancé depuis la fin de l'été, sur les bases d'une
association déjà existante et labellisée «Front de gauche»
lors des dernières cantonales (lire
notre article
), le Front de gauche des quartiers populaires
(FGQP) se réunit ce week-end
à Montpellier pour préparer des rencontres nationales en mars
prochain. L'un de ses fers de lance, Mohamed Bouklit, a été
intégré dans le conseil politique national du Front de gauche,
et assure avoir eu «beaucoup de retours, d'associations de
quartier ou d'élus de terrain»
, pour l'instant surtout
dans le sud de la France (Perpignan, Avignon, Nîmes, Millau).
«On a aussi entamé des contacts avec des associations moins
politiques, comme
"Banlieue+",
pour réfléchir notamment à une semaine d'inscriptions sur
les listes. Il nous faut faire du temps électoral un moment de
repolitisation des quartiers populaires.»


Des contacts ont aussi été pris avec le Forum social des
quartiers populaires (FSQP),
qui se réunit le week-end du 12 novembre à Saint-Denis, mais
l'indépendance affichée de ce réseau vis-à-vis du monde
politique rend peu probable une convergence (lire
notre article de septembre 2009
). «Nous, on tend la main
à tout le monde, en respectant les spécificités de chacun,
dans une démarche d'unité et de diversité
, dit Bouklit.
Mais si certains veulent rester dans une autonomie
exclusiviste, on ne pourra rien faire ensemble, hélas.»

D'autres discussions ont également lieu avec le Parti des
Indigènes de la République (PIR).
«La question est de savoir s'ils veulent dépasser la seule
grille d'analyse coloniale, comme d'autres dépassent leur seul
credo marxiste.»


Ce qui rapproche le «Front des luttes» de
Marie-George Buffet et le Front de gauche des quartiers
populaires de Mohamed Bouklit, c'est aussi le souhait de ne pas
laisser le champ libre au FN. Ainsi, comme l'estime le
syndicaliste Sud-Energie Yann Cochin (également ex-NPA), devant
la gare d'Austerlitz: «Il nous faut maintenir l'unité
syndicale pour affirmer que la politique est notre affaire, car
c'est aussi le moyen de lutter contre les idées racistes qui
s'imposent de plus en plus dans nos entreprises.»


Un souci qui partage Mohamed Bouklit, effrayé de voir des
initiatives comme celle de l'Alliance éthique républicaine
(ARE)
d'un conseiller régional Front national, Stéphane Durbec, noir
et protégé de Jean-Marie Le Pen, avec un militant associatif
et secrétaire général de la plus ancienne mosquée de
Marseille, Omar Djellil (lire
un article de La Provence
). «Il est hors de
question de laisser se développer et se structurer ce genre de
dynamique
, s'alarme Mohamed Bouklit. Ce type d'initiative
n'est possible que dans des endroits où la gauche n'est pas la
vraie gauche.»

 

in: Mediapart

cloclo



 

 

 

















 

 

 















 

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Commentaires
M
Les caisses sont vides ? Et pourtant, les députés sont appelés à voter le 9 novembre un budget de la Défense de plus de 40 Milliards d'euros, pensions comprises.<br /> <br /> Ce n'est pas la crise pour tout le monde et tous les budgets. Ce budget de la Défense 2012 prépare les guerres de demain et alourdit la dette publique. L'arme nucléaire y a encore une fois la part belle.<br /> <br /> Ce budget est la conséquence de la réintégration de la France dans le commandement militaire de l'Otan et du vote de la Loi de programmation militaire 2010-2013 qui engloutira ces prochaines années 186 milliards d’euros au bénéfice de la Défense, dont 102 milliards seront consacrés à l’équipement des forces. Quelles sont les menaces auxquelles notre pays doit faire face et qui nécessitent un tel détournement de fonds ?<br /> Au lieu de servir à préparer la guerre, ces sommes colossales devraient servir à éradiquer la faim dans le monde, assurer un accès à l'eau potable à tous, garantir une éducation partout sur la planète, ...promouvoir la paix.<br /> <br /> Le Mouvement de la Paix vous invite à vous mobiliser pour refuser ce véritable budget de guerre.<br /> <br /> <br /> Pour cela :<br /> <br /> Signez la cyber-pétition en ligne <br /> http://www.mvtpaix.org/utils/petitionbudget2012defense.php
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