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LE PIGEON BLEU
21 décembre 2011

QUAND ISRAEL NE SERA PLUS UNE PRISON ET UN PIEGE POUR LES PEUPLES PALESTINIEN ET ISRAELIEN...

 

Salah HAMOURI étudiant franco-palestinien libéré par Israël. Un cas révélateur de l'arbitraire

- 18 décembre, 22h30 : "C'est une grande joie .... Je veux remercier tous les gens qui ont soutenu la lutte des prisonniers, ma lutte et celle de ma famille".
Le jeune franco-palestinien Salah Hamouri a été relâché sur la base militaire israélienne d'Atarot, à Jérusalem-Est. Il a été accueilli par ses parents avant de retrouver le domicile familial où l'attendaient ses amis dans une atmosphère de fête. Après quelques 2400 jours de prison.


- 19 décembre, 21h30. La rédaction officielle de LePost est l'un des rarissimes organes de presse à ne toujours pas informer de cette libération, à continuer à garder le silence sur l'affaire Hamouri. Alors que S. Hamouri fait la Une du 13 Heures de France Inter, etc...
- Note à l'attention de David Pujadas, présentateur du 20 Heures de France 2, qui commente ainsi les 15 secondes d'images montrant la libération de Salah : " Le soldat franco-palestinien Salah Hamouri...".

Prière, cher confrère, de rectifiier ce lapsus ou cette erreur de prompteur.
A la différence d'Israël, il n'existe pas d'armée ni de soldat palestinien.

Salah Hamouri a été arrêté en tant qu'étudiant, et entend bien reprendre ses études. N'importe quelle agence de presse vous le rappelera, n'importe quel correspondant de presse, y compris ceux du Figaro ou de Le Point, pourra vous le rappeler, M. Pujadas.

 

Après 6 années et demie d'emprisonnement, sans que la justice militaire israélienne ait fourni la moindre preuve de son accusation "d'intention de préparation d'un attentat", après 6 ans de quasi silence des autorités françaises, l'étudiant franco-palestinien Salah Hamouri retrouve donc la liberté.

Dans les milieux d'extrême-droite, on se déchaîne, on redouble de calomnies : "Salah Hamouri, le terroriste islamiste, le terroriste antisémite", etc.

- Mardi 20 décembre : l'intox, les campagnes de calomnies et de haine continuent contre Salah et ses soutiens : Salah Hamouri dément les propos de Richard Prasquier, président du CRIF.

Un étudiant contestataire

h-20-2662896-1324191367A 16 ans, 5 mois de prison pour des affiches...
Sa mère, de Bourg en Bresse, est enseignante de français à Jérusalem. Elle s'est mariée à un palestinien. Son fils, Salah, nait le 25 avril 1985. En 1993, une sœur voit le jour, elle se prénomme Caroline. Parlant parfaitement le français, Salah est d'abord élève de l'école privée catholique de Jérusalem-Est, Les Frères de La Salle, gérée par les Frères des Écoles chrétiennes.

A l'âge de 16 ans, Il est arrêté une première fois, le 30 septembre 2001, juste avant la rentrée scolaire. Il était alors en classe de 11ème (équivalent de la 1ère en France). Il reste 2 mois en isolement à la Moskobieh, centre d’interrogatoire et de détention de Jérusalem, et ce malgré son jeune âge. Il est jugé et condamné à 5 mois de détention pour avoir collé des affiches et fait de la « propagande anti-israélienne » dans le cadre scolaire. Il passe le reste de sa détention dans la section des mineurs à la prison de Hasharon. Libéré en janvier 2002, il réintégre son lycée où il poursuit ses études jusqu'à l’obtention de l’équivalent du Bac en juin 2003. Il entreprend ensuite des études en sociologie, à l'université de Béthléem.

En 2004, 4 mois de "détention, administrative". Lors d'une soirée entre amis, l'armée fait une descente dans le lieu où il se trouve. Une seule personne était recherchée mais tous sont arrêtés. Salah, qui n’a rien à se reprocher, passe malgré tout passe 4 mois en « détention administrative » (système repris de la réglementation de l’époque du Mandat britannique, et permettant à Israël le maintien de Palestiniens en détention sans inculpation ni jugement, sans limitation de durée). Il passe ces 4 mois dans différents camps militaires (Ofer, Katziot puis Maggido).

En mars 2005, il est arrêté au passage d'un ckeckpoint : Salah Hamouri est signalé comme étudiant contestataire de la colonisation. On le met au secret et on fournit l'accusation : il y aurait une dénonciation anonyme, on l' a vu passer dans une rue de Jerusalem Est, devant la demeure (très surveillée) d'un rabbin d'extrême-droite, Ovadia Yossef, c'est donc pour préparer un attentat.

Dans un premier temps, isolé, soumis à un chantage de 14 années de prison, il "plaide coupable" devant la justice militaire d'Israël. Et nie ensuite avec constance, malgré les pressions, tout projet d'attentat. Les services israéliens, durant ces 6 années, sont incapables de fournir le moindre élément matériel à l'appui de leurs accusations. La France ne proteste même pas quand le représentant de l'ambassade de France est empêché d'assister à l'audience judiciaire militaire...

A. Juppé, en avril 2011 : "aucun élément de preuve" contre S. Hamouri, reconnaît reconnaît enfin le nouveau Ministre des Affaires Etrangères, dans un courrier adressé à un élu. Mais le Président de la République Française n'accepte toujours pas de donner un peu d'écho à cette affaire et de recevoir Denise Hamouri, contrairement aux autres familles d'otages ou de français injustement détenus à l'étranger (cf Gliad Shalit, cf Florence Cassez emprisonnée au Mexique).

28 novembre 2011 : Indignation ! Israël décide de prolonger la détention. Après avoir purgé sa peine entièrement, Salah Hamouri devait retrouver la liberté le 28 novembre 2011, comme le confirme un document du CICR (Croix Rouge Internationale) signé par les autorités pénitentiaires daté du 25 octobre dernier. A la dernière minute, Israël annonce une nouvelle disposition juridique pour le maintenir en prison jusqu'en mars 2012. "La nouvelle injustice qui le frappe vient donc s’ajouter à l’arbitraire de sa condamnation."
"Générosité du gouvernement israélien" ? Il semble donc qu'après de longues années d'inaction, M. Sarkozy ait enfin demandé la libération de Salah.
Les soutiens de Salah Hamouri estiment probable que la déclaration commune de 12 organisations de jeunes et d'étudiants français, ainsi que d'autres appels récents, comme celui du Président du Sénat, ont incité N. Sarkozy à parler avec un petit peu plus de fermeté aux dirigeants israéliens.

Le gouvernement israélien, loin de reconnaître un quelconque arbitraire à ces 6 ans et demi de prison de Salah Hamouri, présente sa libération comme une mesure de "générosité".
Il commmunique, avec l'accord de M. Bigot, ambassadeur de France à Tel-Aviv, sur le "pardon" accordé par le rabbin Ovadia Yossef (classé "extrême-droite religieuse").
Autre fait étrange : il est mis en avant l'intervention (??) d'un marseillais très controversé, Zvi Ammar (voir Le Point, 12 décembre).

Etonnante déclaration de l'ambassadeur de France à Tel Aviv, qui paraît en contradiction avec son ministre Alain Juppé : "Le rabbin Ovadia Yossef a donné son accord écrit au président Nicolas Sarkozy par amitié pour la France. Il s'agit d'un geste de bienveillance et généreux qui n'allait pas de soi", a-t-il estimé.

"Deux poids, deux mesures"

En France, son comité de soutien (animé par Jean Claude Lefort, président de l'Association France-Palestine Solidarité) est soulagé. Mais il fait part aussi d'une certaine amertume :

" A part l’extrême droite, des représentants de tous les partis démocratiques qui existent en France étaient présents dans ce Comité et ils ont agi, chacun selon leurs moyens, pour sa libération. De même que des personnalités, des élus, des citoyens de toutes les origines ou de toutes les croyances se sont rassemblés pour lui. Tous doivent en être remerciés. Très sincèrement. Du fond du cœur.

Bien sûr cette libération arrive bien tard à nos yeux. Pour nous, il n’aurait pas dû faire un seul jour de prison puisqu’il n’a commis aucun acte qui soit contraire au droit. Cela tient au fait que, en haut-lieu et c’est peu dire, on n’a pas porté à sa situation la même attention que celle qui a été apportée à d’autres cas et encore moins on n’a multiplié les mêmes efforts – sauf ces tous derniers temps – pour le faire libérer.

Nous n’avons rien eu à dire de négatif, et nous n’avons rien dit, contre le fait que les autorités françaises se soient mobilisées pour un franco-israélien.

Ce que nous n’avons pas admis, par contre et cela clairement, c’est le « deux poids, deux mesures » qu’elles ont observé dans cette affaire, et cela depuis le début. Voilà ce que nous n’avons jamais admis, et rien d’autre.

Nous avons, nous, estimé que la liberté ne se découpait pas, qu’elle était valable pour tous, qu’elle était universelle ou bien qu’elle n’était pas"

h-20-2663154-1324211668Près de Ramallah, devant la maison de la famille Hamouri : le Mur est un tag, un cri immense

Voir aussi :

- Comité national de soutien à Salah Hamouri ;

- Le Figaro , 18/12/11 : Libéré, Salah Hamouri a toujours clamé son innocence ;

- ParisMatch : Salah Hamouri, "le Français oublié" libéré.

Deux dédicaces à Salah, à sa famille, à ses amis de Jérusalem, de Ramallah, de France, de Bourg-en Bresse:

Bob Dylan, "Blowin' in the wind"

How many roads must a man walk down

Combien de routes un homme doit-il parcourir

Before you call him a man ?

Avant que vous ne l'appeliez un homme ?

Yes, 'n' how many seas must a white dove sail

Oui, et combien de mers la colombe doit-elle traverser

Before she sleeps in the sand ?

Avant de s'endormir sur le sable ?

Yes, 'n' how many times must the cannon balls fly

Oui, et combien de fois doivent tonner les canons

Before they're forever banned ?

Avant d'être interdits pour toujours ?

The answer, my friend, is blowin' in the wind,

La réponse, mon ami, est soufflée dans le vent,

The answer is blowin' in the wind.

MAP-Ministère des Affaires Populaires ( à présent : HK et les Saltimbanks) : "Palestine"

"... Tu sais, tu sais, la Palestine ne se soumettra jamais...

Grands, fiers, forts, dignes,

Resteront les enfants de Palestine.

Blanc, vert, rouge, noir,

Sont les couleurs de la lutte et de l'espoir ".

 

NB:


        NOSE DE CHAMPAGNE.

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Commentaires
N
... Non, Esteban, j'ai pas dit Javert ! <br /> <br /> Je voulais dire que j'avais mis un petit [G]nota bene[/G] signalant que c'est Bernardo qui m'avait transmis par ma boîte à émaux (un email, des émaux !) l'info sur la bio de Salah...<br /> <br /> Je note sur la photo envoyée par TZ que Salah, qui est encore très jeune puisqu'il a l'âge qu'aurait eu notre Teddy, a le visage vieilli et muri par les épreuves...<br /> <br /> Bonne chance pour reconstruire ta vie Salah ! Et vive la Palestine libre et non faussée ! Vive la paix au Moyen-Orient !<br /> <br /> NOSE
R
[G]De J.C. LEFORT[/G]<br /> <br /> Nous avons bien inspirés, en écrivant dans le dernier communiqué publié saluant la libération de Salah, que désormais nous le mettions « sous la protection de son Comité de soutien et aussi de l’opinion publique.»<br /> <br /> En effet, voici qu’aujourd’hui mardi, deux jours après sa libération, certains médias israéliens – aussitôt repris sans la moindre vérification par [G]Richard Prasquier, le président du CRIF [/G]– affirment dans un « tam-tam » assourdissant que Salah aurait déclaré à des journalistes de l’agence Reuters que « Le rabbin Yossef Ovadia mérite la mort. » <br /> <br /> Naturellement Salah n’a jamais dit ni pensé cela. Il a fait d’ailleurs une mise au point immédiatement en ce sens. Mais non seulement lui, mais les journalistes de l’agence « Reuters » qui l’ont interviewé, démentent aussi, enregistrement à l’appui, les propos attribués à Salah. <br /> <br /> N’empêche : voici que la haine se répand immédiatement contre Salah et contre sa famille. Un site publie un pamphlet odieux où il est indiqué : « Denise Hamouri peu être fière d’avoir mis au monde un assassin. » Il continue en écrivant : « Pour bien des Israéliens c’est Hamouri qui mérite de mourir. » Et Richard Prasquier, une nouvelle fois, apporte de l’eau sale à ce moulin…<br /> <br /> Nous en appelons donc aux autorités françaises car ces campagnes de haine sont dangereuses. Elles peuvent atteindre gravement à l’intégrité de Salah et de sa famille. Nous leur demandons formellement de prendre toutes les mesures qui s’imposent en pareilles circonstances. [G]Nous demandons aussi solennellement à Richard Prasquier de démentir immédiatement et en personne les propos qu’il a repris à son compte et de s’excuser, sous peine d’encourir les rigueurs de la loi qui sont particulièrement nettes et fermes en matière d’incitation… <br /> [/G]<br /> Salah est libéré mais ce n’est pas du goût de tous. <br /> <br /> Contre ces fauteurs de haine et de troubles, sinon plus, restons unis et vigilants. <br /> <br /> Le combat pour la vérité est de même nature que celui pour la liberté. C’est le combat pour la vie. <br /> <br /> <br /> Paris, le 20 décembre 2011. 15h30
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