25 avril : des œillets rouges contre la peste brune
La chanson s’élève inouïe
Annonçant l’aube en pleine nuit
Nouveau matin inespéré
Au bout de tant d’obscurité
Tant d’espérances piétinées
Autant de vies démantelées
Et de peuples martyrisés
Par des tortures répétées
Et la bestialité martiale
De viles guerres coloniales
Comment croire que ces souffrances
Pouvaient soudain donner naissance
Au plus lumineux des bouquets
Allégresse et fraternité
Dans le rouge de mille œillets
Peuple et uniformes mêlés
Dans une étreinte solidaire
Une accolade de lumière
Pour que chante le quotidien
Comme un radieux lendemain
Quand l’avenir se fait présent
Cadeau toujours en mouvement
Autant de consciences qui créent
Intelligences partagées
Dans un échange bouillonnant
Un tourbillon virevoltant
Qui chaque jour se démène
Pour briser d’archaïques chaînes
Elargir l’angle de vision
Inventer d’autres horizons
Abattre les vieilles barrières
Faire reculer les frontières
Pour donner corps à un possible
Longtemps paru inaccessible
Conquête d’une dignité
Par un peuple ressuscité
Se libérant du grand mépris
De ceux qui le croyaient soumis
Et si d’autres croient aujourd’hui
Le voir de nouveau asservi
Qu’ils sachent que les fleurs d’avril
Ne sont pas devenues fossiles
Mais qu’elles demeurent rebelles
En vigilantes sentinelles
Pedro DA NOBREGA