350 ans ......................
Novembre 1663, Louis Payen, un compagnon dont l’identité reste floue et dix domestiques malgaches mettent le pied sur l’île Bourbon tandis que leur bateau a jeté l’ancre en baie de Saint-Paul. Ils ne sont pas les premiers à débarquer, mais seront en revanche les premiers à ne plus repartir. Les premiers à faire souche sur l’île, les premiers Réunionnais. C’était il y a bientôt 350 ans et la ville de Saint-Paul ne pouvait donc passer à côté de cet anniver-saire. Ainsi Huguette Bello a promis hier une année complète de célébrations et de travaux scientifiques.
"Saint-Paul, c’est la baie du meilleur ancrage, le berceau de tous les Réunionnais, le point d’arrivée de dizaines de milliers d’esclaves, le lieu de naissance de grands artistes, d’hommes de lettre, d’hommes d’affaires ingénieux. C’est l’histoire des hommes et des femmes qui ont bâti la Réunion", a notamment expliqué la député-maire pour souligner la légitimité de sa commune à fêter ce "tricen-tenaire et demi".
Des célébrations donc seront organisées tout au long de l’année. Le programme précis n’est pas encore connu mais on sait déjà que tous les rendez-vous saint-paulois de 2013 seront dédiés à la commémoration du peuple-ment.
Citons entre autres le nouvel an chinois qui viendra illustrer dans quelques semaines la mixité culturelle du peuple réunionnais dans l’histoire. La journée de la femme également sera consacrée aux trois femmes malgaches qui accompagnaient Louis Payen. Idem pour les journées de l’archéologie autour de la fameuse grotte de Saint-Paul et pour les journées du patrimoine.
En parallèle, la ville devrait recouvrir ses bâtiments communaux de fresques géantes retraçant l’histoire des Réunionnais.
Une exposition itinérante promènera également les portraits de 350 Saint-Paulois, anonymes mais représentatifs de la diversité du peuplement de l’île. Ce 350e anniversaire coïncide enfin avec la rénovation de plusieurs bâtiments historiques comme la poudrière ou l’hôtel Laçay qui seront ouverts au public et accueilleront divers événe-ments.
Mais ces commémorations seront aussi l’occasion d’un important travail scientifique. Car de nombreuses zones d’ombre entourent encore les premières années du peu-plement. Où les premiers co-lons permanents se sont-ils vraiment abrités ? Qui est la mère du premier enfant né sur l’île ?
Bien d’autres questions ne font aujourd’hui l’objet que d’hypothèses et de descriptions incertaines. Un comité d’histo-rien doit être constitué pour tenter de produire, à l’issue de plusieurs conférences et tables rondes, une histoire, si ce n’est officielle, du moins consen-suelle des premières années de la colonie.
Des fouilles archéologiques pourraient être menées en appui. La ville espère livrer les fruits de ces efforts en novembre à l’occasion de grandes cérémonies dont le détail reste à préciser
Romain Latournerie