Compte rendu de la réunion du CNR du 3 janvier
Présents : Léonce Aguirre (LCR), Francine Bavay
(Alterekolo), Daniel Cirera (PCF), Eric Coquerel (Mars-Gauche républicaine),
Alexis Corbiere (PRS), François Delapierre (PRS), Bertrand Dutheil de la
Rochère (MRC), Jean-Luc Gonneau (Cactus -La gauche), Pierre Khalfa
(Solidaires), Marc Mangenot (Copernic), Michel Rousseau (Copernic et Marches
européennes), Anne Sabourin (JC) et Daniel Shapira (PT, observateur)
Cette réunion faisait suite à celle du 21 décembre où les présents avaient
décidé plusieurs initiatives. Il s'agissait donc principalement de
les préciser et de les mettre
sur pieds.
Etat des lieux : rien de nouveau pendant
les fêtes de fin d'année. Une analyse est partagée : depuis l'annonce
du calendrier parlementaire et de la date du congrès fixé au 4 février on
sent un regain de mobilisation dans les couches militantes. Pour autant nous avons
du mal à dépasser ce stade notamment en raison du mur du silence édifié autour
de cette question. La tache principale est donc de faire largement
connaître le déni de démocratie qui accompagne l'adoption de ce traité mais
aussi qu'il est concrètement possible de renvoyer la décision à un
référendum.
Nous avons un mois pour cela qui devra articuler mobilisation populaire et
pression sur les élus nationaux pour leur dire, qu'au delà de
leur opinion sur le traité, ils ont entre leur main la possibilité de
refuser son adoption par la voie parlementaire telle que prévue par
Nicolas Sarkozy : il suffit que 2/5 d'entre eux votent non ! (et non
s'abstiennent ou ne participent pas au vote ce qui n'a strictement aucune
incidence puisque la majorité qualifiée pour réviser la Constitution est
calculée sur la base des suffrages exprimés).
Pour aider à cette mobilisation, le CNR
lance un calendrier d'initiatives.
Des initiatives symboliques et médiatiques à
l'Assemblée nationale et à l'Elysée les 15 et 16 janvier
La première aura lieu
à l'occasion du débat et du vote à l'assemblée nationale les 15 et 16 janvier. Le vote concerne la
révision constitutionnelle préalable à la réunion du Congrès à
Versailles. Si son résultat ne fait aucun doute puisqu’il sera à la
majorité simple, ce premier vote ne siffle pas la fin de la
partie mais constitue le préambule à un processus dont
l'épilogue sera justement le 4 février : ce jour là sera donc décisif
puisque, on l'a vu, sera mis aux voix du congrès réuni à Versailles
l'adoption des changements constitutionnels nécessaires à la ratification du
traité. Le discours que nous tiendrons aux députés les 15 et 16 janvier
sera celui-là : certes vous avez voté mais vous avez maintenant un autre
choix à faire puisque vous incombe la responsabilité de respecter la
souveraineté populaire en donnant directement au peuple la possibilité
d'adopter ou non ce référendum. Toute autre décision serait comprise comme
une conséquence de la peur de voir le peuple exprimer un autre choix que ses
élus.
Il faut donc faire du bruit et amplifier médiatiquement notre message
ce jour-là en étant présents à l'assemblée. L'idée n'est pas
d'appeler à un rassemblement devant l'assemblée car l’expérience montre que ce
n’est pas très efficace, mais d'envoyer des délégations représentatives de haut
niveau des mouvements qui ont signé l'appel du CNR ainsi que des
personnalités les plus en vue rencontrer chacun des groupes de l'assemblée
nationale. Ces délégations se doubleront d'une conférence de presse dans
l'assemblée notamment pour les signataires qui ne sont pas députés. Dans le
même temps bien sûr les élus qui ont signé l'appel du CNR relayeront notre
message dans les débats.
La date exacte (15 ou 16) sera examinée rapidement en fonction de l'ordre
du jour de ces deux journées et du maximum de journalistes présents dans
l'hémicycle.
Une délégation similaire se rendra à l'Elysée (si possible au
cours de ces deux mêmes jours) pour pointer la responsabilité première de la
présidence française qui a voulu ce traité et qui décide de la forme de son
adoption. L'idée n'est évidemment pas de faire changer d'avis Nicolas Sarkozy
mais d'indiquer clairement que voter oui le 4 février en congrès serait dire
deux fois oui à Sarkozy : oui à sa vision de la construction européenne et
oui à la façon anti-démocratique par laquelle il entend l'imposer. Le but
est d'être reçu par le Président et là
aussi avec le maximum de publicité médiatique possible. D'où la nécessité
d'envoyer les N°1 pour lui donner le maximum écho. Une demande de
rendez-vous est envoyée.
L'espoir du CNR est de voir ces initiatives lancer davantage le débat et
mettre l'importance du 4 février davantage en lumière. A partir de là il est
évident que rien ne sera possible sans une mobilisation toujours accrue sur le
terrain.
Il faut donc se préparer à amplifier le travail sur le terrain :
tractage, signature de pétition, réunions locales, pression sur les élus du
département mais aussi globalement sur tous les élus (municipalités,
conseils généraux, conseil régionaux) en leur demandant de prendre position
publiquement. Des exemples de courrier (mais aussi les réponses reçues)
sont disponibles sur le site du CNR. Des forums ont été mis en place pour aider
les énergies à se fédérer dans les départements et à multiplier les initiatives
locales.
Une initiative nationale le 2
février
Organisés par des collectifs se réclamant de la démarche du CNR pour un
référendum ou de celle de l’ex collectif du 29 mai, plusieurs meetings à
ampleur nationale sont prévus dans les régions avec pour mot d'ordre principale
l'exigence du référendum. On note pour le moment celui de Toulouse le 21
janvier et Marseille le 3 février au soir. Le CNR a estimé également nécessaire
de lancer une grande initiative nationale à Paris. La date a été décidée en fonction du temps nécessaire à sa
réussite mais aussi pour ne pas concurrencer d'autres mobilisations comme celle
du FSM qui aura lieu à Paris le 26 janvier. La date du 2 février a donc été
retenue. L'idée n'est pas un meeting classique avec une succession
d'interventions mais, en intérieur, une initiative qui rappellera
davantage celle de la Place de la République quelques jours avant le
référendum de mai 2005 : des stands, des moments festifs et artistiques, des
prises de paroles de personnalités venant de tous les horizons, des
différentes sensibilités, de délégations venues de toutes les régions de
France. L'endroit serait du type Halle Carpentier. Un groupe de travail se
met dès cette semaine au travail. Il est rappelé que sur ses bases, le
collectif du 29 mai (dont la plupart des membres sont aussi au CNR) avait
également souhaité la mise en place d’une telle initiative centrale et unitaire
exigeant un référendum. Le 2 février fait également suite à cette volonté. Plus
globalement le 2 février se veut une initiative ouverte à tous ceux qui se sont
prononcés pour un référendum ou qui le feront dans les prochaines semaines
chacun pouvant évidemment y appeler sur ses propres bases.
La remise des pétitions le 4
février
Des idées de manifestation (ou de marche) sur Versailles le 4 février
circulent sur le Net. Le CNR a parfois été sollicité pour y apporter son appui.
Pour l’instant, il apparait aux yeux de tous que la réussite d’une
telle initiative (qui impose d'être très nombreux et dans des conditions
de logistique appropriés) un lundi passe d’abord par un renforcement
considérable de la mobilisation dans les semaines à venir dans tout le pays et
ce dès maintenant. C'est pourquoi tous les membres du CNR présents sont
d’avis de donner la priorité à la multiplication d’initiatives locales et à un
grand rassemblement le 2 février auquel pourront évidemment participer tous les
représentants des régions qui veulent monter sur Versailles le 4 et de voir
comment la mobilisation évolue pour décider d’un appel éventuel à
manifester le 4.
Mais quoi qu'il en soit, dès aujourd’hui, le CNR propose de prendre les
dispositions pour amener en délégation toutes les
pétitions à Versailles au Président du Congrès le matin de la réunion
de celui-ci. La forme définitive de cette initiative sera envisagée
dans la deuxième quinzaine de janvier en fonction de la mobilisation
constatée en janvier sur le terrain.
Prochaine réunion du CNR vendredi 11 janvier à 17h30
à l'Assemblée nationale.
Pour le CNR : Eric Coquerel