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LE PIGEON BLEU
18 avril 2008

J'AI BEAUCOUP AIME CESAIRE...

Aime_Cesaire ... Ce poète alchimiste des mots et de la liberté,

"Levant la race royale des amandiers de l'espérance..."

Il avait la force des racines et n'avait pas peur de la mort

"Les sourires échappés au lasso des complaisances

écoulent sans prix les bijoux de leur enfance..."

Il n'avait aucune considération pour les fausses distinctions

"Ah! l'aigrette déposée des orgueils puérils"...

Un frère s'en est allé, mais

"Le pavillon noir à dents blanches du Vomito-Negro

sera hissé pendant la durée illimitée

du feu de brousse de la fraternité".

Ceci est le résultat d'un voyage avec arrêts fréquents dans "Les armes miraculeuses" (Poésie/Gallimard) d'Aimé Césaire, accompli par votre ami. Avec une dédicace spéciale à Claude de Toulouse qui est notre élégant ambassadeur auprès des îles créoles.

NOSE DE CHAMPAGNE

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Commentaires
N
J'ai trouvé ce témoignage simple et efficace dans "TEMOIGNAGE" du 19 avril 2008 - "Not Zournal"...<br /> <br /> In zékli lo nèg fondamental dann kèr<br /> <br /> Lo kolonialism lé konm chikungounia an pir : kan li la fini soi-dizan, li lé ankor la. Pou sak i kroi kolonialism lé mor dann vintième sièk, i fo sinpléman zot i rouv z’ot zié pou oir sa la pa vré : apèl ali konm zot i vé, mèm batiz ali “néo”, mé li lé la.<br /> Alor, kan mi antann bann moun “bien” akoz zot lé “bien plasé” apré di Aimé Césaire sé in lékrivin vintièm sièk, mi konpran bien zot i vé antèr son bann zidé avèk li. In gran lérèr, akoz sa i mor pa, vik la lite kont lo kolonialism la pankor fini, rasism la pankor fini, l’orguèy bann dominèr lé la mèm. <br /> La pa akoz demoun i aplik pa konm i fo bann bon z’idé ké zot lé pa bon : i fo pa donn tor bann moun konm Frantz Fanon, Césaire, Marx épi tout bann moun nana in bout la vérité dann z’ot réfléksion. Dizon, sé plito bann moun la sèy apliké la pa gingn fé sa konm k’i fo. A moin ké lé tan té pankor arivé ! <br /> Mé lo bann zidé lé la, i fo solman bien konprann azot pou gingn fé dann lo fitir in bon l’aplikassion. L’èr va lévé pou sa, akoz tout kolonizé, n’inport ékèl koulèr, ninport ékèl péi, dann ninport ékèl sitiassion, tout bann viktime lo FMI, l’OMC, la bank mondial, épi sèt bann politik séktèr... nana dann z’ot fonn kèr, kansréti in zékli, lo nèg fondamental.* <br /> * sak lé dann fon, la pa sak lé an-lèr an-lèr : sak lé solid, in sort fondasion. <br /> <br /> Justin, In « Témoignages » du 19/04/2008"<br /> <br /> Voilà un autre bel hommage à Césaire.<br /> <br /> NOSE
N
Après avoir connu Césaire on comprend mieux Claude Nougaro regretter de n'être pas noir et Nino Ferrer chanter qu'il voudrais être noir...<br /> <br /> NOSE
N
..."Le grand cri nègre" ne s'est pas tu. Il ne se taira plus jamais, alors que Césaire lui a donné la vie, l'a porté et l'a ancré dans ses territoires iliens et africains, tout comme l'avait fait Fanon... et beaucoup d'autres.<br /> C'est le cri oral d'un nègre qui s'éteint mais qui se propagera par ses oeuvres poétiques et théatrales...<br /> Je vous poste une interlocution/conversation (après avoir parlé de Césaire, peut-on employer le mot "interview" ?!) qui vous dira aussi à tous des choses très intéressantes sur les choses du monde actuel...<br /> Bien fraternellement,<br /> <br /> NOSE
F
[I]Dimanche après-midi, lorsque je débarquerai à l’aéroport du Lamentin, à Fort-de-France, j’éprouverai le sentiment de débuter un séjour en Martinique un peu particulier, comme si je venais de perdre un proche, un oncle peut-être… [/I]<br /> <br /> jeudi 17 avril 2008, mis en ligne par la rédaction de [I]Montray Kreyol [/I]<br /> <br /> En cet avril où le carême et l’hivernage semblent jouer à cache-cache, une voix vient de s’éteindre. Plus qu’une voix : un cri ! Aimé Césaire fut, en effet, celui, qui dans les années 30 du siècle dernier, poussa « le grand cri nègre qui ébranlera les assises du monde ». Né en 1913, sur l’Habitation Eyma, à Basse-Pointe, d’un père contremaître, puis fonctionnaire, et d’une mère au foyer, le jeune Aimé se distingua très vite à l’école par son goût de l’étude, chose qui se confirma au lycée Schoelcher de Fort-de-France où, rappelons-le, à l’époque, seule une infime minorité de Nègres pouvait accéder. Rappelons aussi que cette société post-esclavagiste était encore fortement marquée par le clivage « Békés-Mulâtres-Nègres » et que ces derniers faisaient figure d’exclus, subissant une exclusion à la fois raciale, mais aussi socio-économique et culturelle.<br /> C’est contre un tel système que le jeune Césaire, étudiant à l’Ecole Normale Supérieure de Paris, se révolta et, comme il l’a souvent répété lui-même, sa rencontre avec le Sénégalais Leopold Sédar Senghor fut décisive dans cette prise de conscience. Césaire découvrira la civilisation africaine, sa force, sa grandeur, tout ce que l’on avait jusque là caché aux Antillais. Quelques années plus tard, il rentrera en Martinique en tant que professeur de français au lycée Schoelcher et c’est en 1939, au moment même où éclate la Deuxième Guerre Mondiale, qu’il publiera le texte qui révolutionnera non seulement les lettres et la pensée antillaises, mais, sans exagération aucune, celles du monde entier. Ce texte est le fameux « Cahier d’un retour au pays natal » paru dans la revue « Volontés » aux Etats-Unis et publié discrètement dans une petite revue martiniquaise, « TROPIQUES », revue que Césaire dirigeait avec Réné Ménil et d’autres intellectuels martiniquais. On sait comment André Breton, le pape du Surréalisme, sur son chemin d’exil vers New-York, fuyant l’avancée nazie, découvrira par pur hasard cette revue et le texte de Césaire qui le bouleversera. Au point que Breton n’hésitera pas à écrire que Césaire est le plus grand poète français de ce temps et qu’il écrit le français comme aucun Blanc ne peut le faire aujourd’hui.<br /> Après guerre, poète consacré, Césaire, membre du parti communiste martiniquais, deviendra maire de Fort-de-France, puis député, n’abandonnant jamais sa carrière littéraire puisqu’il publiera d’abord des essais puissants que le « Discours sur le colonialisme », avant de s’essayer avec succès au théâtre avec des pièces comme « La tragédie du Roi Christophe » notamment. Toutefois, en 1956, suite aux événements de Budapest, en Hongrie, il se séparera avec fracas du PC pour fonder le PPM lequel demeurera à la tête de l’édilité foyalaise jusqu’à ce jour, c’est-à-dire depuis plus de 50 ans. Grand défenseur de l’idée d’autonomie pour la Nation martiniquaise, il luttera toute sa vie pour que notre pays acquière davantage de pouvoirs. Humaniste, homme ouvert à toutes les souffrances du monde, homme universel, Césaire ne supportera jamais les déviations meurtrières de certaines idéologies et s’efforcera de penser une nouvelle conception à la fois de la société et de l’humanité.<br /> La Négritude, le mouvement de pensée qu’il fonda dans les années 30, restera le courant de pensée dominant à la Martinique jusqu’à la fin des années 60, moment où de jeunes nationalistes tels que Frantz Fanon et Edouard Glissant la critiqueront, lui reprochant son essentialisme d’une part et son manque de combativité face au colonialisme français perdurant selon eux en Martinique. C’est qu’en 1946, Césaire fut, en effet, le rapporteur de la loi qui transforma les 4 vieilles colonies de la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane et la Réunion en Départements d’Outre-mer. Si cette loi, voulue dès la fin du 19è siècle par les élites antillaises, apporta une indéniable amélioration des conditions de vie de la majorité des Martiniquais, elle eut dans le même temps, des effets profondément néfastes sur son économie et sur sa culture. Dans « Le Discours antillais », publié en 1981, Edouard Glissant dénoncera cet état de fait, proposant une nouvelle théorie, l’Antillanité, afin de sortir de cette impasse. Vers la fin de la décennie 80, une nouvelle génération d’auteurs martiniquais, Patrick Chamoiseau, Jean Bernabé et Raphaël Confiant, approfondira dans l’Eloge de la Créolité (1989) la critique glissantienne, réclamant tout à la fois une plus grande prise en compte de la langue et la culture créoles et une plus grande compréhension de l’impact de la mondialisation sur ces dernières. Il est à noter que Raphaël Confiant est l’auteur du seul et unique ouvrage, parmi les milliers qui ont été écrits sur Aimé Césaire, à avoir tenté, à travers son « Aimé Césaire—Une Traversée paradoxale du siècle », une critique en règle de l’action politique césairienne tout en respectant l’homme et son génie littéraire.<br /> On mesure donc à quel point Aimé Césaire fut donc fondateur pour la pensée martiniquaise et plus largement antillaise, et même négro-africaine. Son œuvre, incontournable, irrigue celle-ci à tous les niveaux, littéraire, politique, social etc. et maintenant que l’homme a disparu, que sa voix physique s’est tue, on mesurera désormais à quel point son œuvre nous a éclairé sur le difficile chemin qu’il nous a désigné.<br /> Le chemin qui, un jour, nous permettra « de sortir hors des jours étrangers ».<br /> <br /> http://www.montraykreyol.org/spip.php?article1099
C
Gilbert Aubry, évêque de La Réunion « Le Nègre en liberté »<br /> <br /> “J’ai entendu sur les ondes beaucoup de personnes qui exprimaient leur tristesse. Je comprends. Mais personnellement je ne suis pas triste. Je suis dans l’émotion. J’éprouve comme une communion avec ce grand homme qui pour moi est un homme au sens fort du terme parce qu’il a eu une vie pleinement réussie en menant le bon combat de sa vie. Et ce combat a commencé à se développer dans la distanciation d’avec son île, la Martinique, lorsqu’étudiant à Paris avec Léopold Sédar Senghor il a pris conscience de son identité profonde avec le poids culturel de son histoire dans un peuple marqué par la traite négrière. La « négritude » était en marche. Son combat politique a été une transposition de son expérience personnelle mise au service de son peuple. La poésie a été sa force créatrice et libératrice parce que sans frontière et universelle. Après l’étape de la départementalisation s’est posée la question de l’indépendance Finalement, le poète avait forgé le terme « d’émancipationismes ». Chantre de la négritude et maîtrisant parfaitement la langue française il était aussi un adepte de la francophonie. Le terme de « nègre » a été finalement appliqué aux exclus, aux hommes et aux femmes traités comme des choses. Des poètes réunionnais c’est à mes yeux Alain Lorraine qui s’est le mieux coulé dans la négritude avec quelques passages de « tienbo le rein ». Pour nous ici à la Réunion, la « Créolie » était en marche et les écrivains antillais après un détour nécessaire et obligé par la « Négritude » allaient écrire à leur tour le « Manifeste de la créolité ». [G]Mais, sans Senghor et Césaire nous n’aurions pas évolué comme nous avons évolué pour écrire notre « Hymne à la Créolie ». Les poètes réunionnais leur doivent beaucoup”.[/G]
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