Pour le respect du patrimoine littoral de la Corse
La situation de la Corse s'est aggravée le 17 avril 2008, jour où la présidente du Tribunal Administratif de Bastia a rejeté les requêtes de l'association agréée de protection de l'environnement ABCDE. Cette dernière demandait qu'il soit mis fin aux débuts des travaux des villas de Messieurs Séguéla, Sulitzer et Delsol, sur la côte orientale de Bunifaziu, en application de la loi Littoral et de jugements déjà rendus au cours de ces dernières années.
Le Collectif pour l'application de la loi Littoral en Corse dont sont membres de nombreuses associations intervenant dans les domaines de l’environnement et de la défense du patrimoine naturel ainsi que des organisations politiques (dont la fédération de Corse-du-Sud du PCF) , est à l’initiative de nombreuses actions (conférences de presse, pétition, rassemblements,..) en vue de faire respecter cette loi.
Voici un extrait du texte qui accompagne la pétition : http://cll-corse.org/
« L'Extrême Sud de la Corse est devenu le nouvel eldorado des grandes fortunes qui ont trouvé la meilleure façon de bétonner puisque le tribunal administratif apparaît aujourd'hui à leurs côtés afin que chaque nanti y possède une « toute petite » construction sur une très grande parcelle, à l'abri des regards des voisins et loin des habitants permanents de l'île.
On nous a déjà dépossédés de Cavallu avec ses constructions les pieds dans l'eau sur l'ensemble de son pourtour. C'est aujourd'hui le tour de la côte est de Bonifacio. Ce sera demain l'ensemble du littoral de la Corse, en commençant par les espaces les plus beaux.
En Corse, des maires complaisants, un état défaillant ou complice et sans doute une justice sous influence appliquent un schéma qui prévalait ailleurs il y a trente ans. Alors qu'aujourd'hui, en Sardaigne ou en Espagne, un grand coup de frein est mis à la spoliation du patrimoine, à la spéculation, au béton (en Sardaigne la loi a étendu la bande inconstructible à 2km, en Espagne on s'apprête à démolir des kilomètres de constructions littorales), ici, nos décideurs vendent la terre aux plus offrants : Séguéla, Sulitzer, Delsol... Doit-on les laisser faire ? »
Extraits du discours prononcé par la responsable de l’association ABCDElors du rassemblement du 8 juin :
« Depuis des années et des années nous demandons la stricte application de cette loi.
Depuis des années et des années nous avons mené de nombreuses actions destinées à alerter l'opinion comme les pouvoirs publics.
Mais la pression spéculative est si forte et la non application de la loi si fréquente qu'il nous faut rester mobilisés en permanence.
Nous avons dénoncé le complexe immobilier de Santa Ghjulia mais ses immeubles et leurs 90 logements dominent la baie malgré un jugement du Conseil d'Etat annulant le permis de construire.
Nous avons dénoncé la constructibilité de villas à Solenzara, à Olmeto, à Serra di Ferro et ailleurs. Nous avions raison mais ces villas existent encore.
Nous avons attaqué en justice des permis de construire accordés à Palombaggia, à Serra di Ferro et le Conseil d'Etat nous a donné raison. Et pourtant les villas sont toujours là, elles n'ont pas été démolies. Toutes ces constructions sont illégales mais elles sont bien réelles et visibles.
Il a également dit à la presse que la loi Littoral pouvait être interprétée différemment selon les territoires. Les conditions actuelles attirent les spéculateurs et la mafia.
Aujourd'hui ça suffit ! Basta ! Y en a marre !
Nous en avons assez de dire que la loi Littoral doit être appliquée dans cette île et qu'elle doit s'appliquer à tous, Corses ou pas Corses, riches ou modestes.
Nous en avons assez de voir nos paysages détruits et de constater la p
Nous en avons assez de ces violences premières qui privilégient certains aux dépens de notre patrimoine.
15 000 personnes ont déjà signé la pétition lancée fin avril. Nous devons être entendus car le droit est de notre côté, la loi avec nous, la légitimité avec nous.
A terra corsa ùn hè à vende ! »
Francis