Les champs de Gaza n’ont jamais existé, par Viktor Dedaj
"C’est un cliché de journaliste que de
souligner le caractère futile de lancer des pierres contre des tanks. Faux. Il
est certain qu’il s’agit là d’un acte symbolique, mais pas futile. Il faut
beaucoup de courage pour affronter une monstre d’acier de 60 tonnes avec des
pierres ; l’impuissance du lanceur de pierres à arrêter le tank ne fait
que souligner l’impuissance du tank à faire ce qu’il est censé faire :
terroriser la population." Gabriel Ash
Sionistes : ça faisait longtemps que
j’avais envie de vous dire deux ou trois choses. Ca me démangeait depuis un
certain temps déjà, mais allez savoir pourquoi... le temps, ou la fainéantise,
ou peut-être les deux. Mais si c’est pas maintenant, alors quand ?
Sionistes : ça fait longtemps que vous me
gonflez avec votre histoire de "terre promise". Que de contorsions
sémantiques pour qualifier un vol en bonne et due forme.
Sionistes : ça fait longtemps que vous me
gonflez avec votre histoire de "peuple élu". Que de beaux oripeaux
pour camoufler votre racisme.
Sionistes : partout où je vous ai
croisés, vous étiez du mauvais côté de la barrière. Aux côtés de l’Afrique du
Sud de l’Apartheid, aux côtés de armées assassines du Guatemala... Je n’ai
aucun souvenir de vous avoir vu du côté des exclus, des faibles. Pas une seule
fois.
Sionistes : vos gesticulations outrées ne
changeront rien au caractère assassin de cet état d’Israël. Et épargnez moi les
discours sur la "démocratie israélienne". Qu’est-ce que ça peut bien
faire qu’Israël soit une démocratie (ou non), sinon que cela rend une majorité
de ses habitants coupable ? Et de même que je ne juge pas un homme sur la
façon dont il se traite lui-même, mais sur la façon dont il traite les autres,
je ne vais pas applaudir à la "démocratie" israélienne sans
considération pour ses actes.
Alors, Sionistes : je n’en ai rien à
faire de vos opérations de relations publiques, de vos images d’une société
"moderne" et d’une jeunesse "libre" qui se trémousse en
bikini sur les plages de Tel Aviv (par opposition, bien sûr, aux matrones
voilées de Gaza qui hurlent leur désespoir).
Sionistes : vous n’aimez pas que l’on
vous rappelle qu’une Assemblée Générale des Nations Unies a déclaré que votre
idéologie était une forme de racisme.
Sionistes : vous crevez d’envie de me
voir prononcer le mot "juif" et vous donner ainsi l’occasion de
grimper aux rideaux. Peine perdu car, contrairement à vous, je ne suis pas
raciste.
Sionistes : la religion dont vous vous
revendiquez est aussi débile qu’une autre.
Sionistes : je me souviens d’avoir vu
interviewer deux de vos fameux "colons" fraîchement débarqués de
Bordeaux. Un couple de médiocres qui avaient enfin trouvé quelqu’un à exploiter.
Ici ils n’étaient manifestement rien, allez donc savoir pour qui ils se
prenaient là-bas. Vos colons sont des caricatures de beaufs accomplis.
Sionistes : vous avez pompeusement donné
un petit nom familier à votre armée d’assassins.
Sionistes : vous avez l’arme atomique en
violation de toutes les conventions internationales.
Sionistes : à l’instar de vos amis
néocons américains, vous avez violé par la même occasion toutes les autres
conventions et lois internationales.
Sionistes : à l’instar de vos amis
néocons américains, vous ne respectez aucune loi, aucun accord, aucune
signature. Mais vous les invoquez tous lorsque cela vous arrange.
Sionistes : à l’instar de vos amis
néocons américains, vous avez sciemment joué la carte des extrémismes pour
mieux brouiller votre propre image.
Sionistes : à l’instar de vos amis
néocons américains, vous couinez votre outrage à chaque acte de résistance qui
vous est opposé. Vous prenez prétexte du "terrorisme" pour mener
tranquillement votre entreprise d’extermination.
Sionistes : vous avez volé leurs biens,
vous avez volé leurs terres. Vous avez volé leur eau. Vous avez méthodiquement
assassiné par centaines leurs enfants, leurs femmes, leurs vieillards. Vous les
avez affamés, détruits, volés encore, écrasés, persécutés. Vous leur avez
refusé l’éducation, la santé. Vous avez empêché des pères de porter leurs
enfants se faire soigner. Vous tirez sur des ambulances. Vous construisez vos
routes de merde sur des oliveraies plus que centenaires.
Sionistes : vous les avez enfermés
derrière des barbelés, derrière un mur. Vous avez appliqué un blocus. Vous les
avez enfermés dans de gigantesques ghettos. Vous avez crée des camps
d’extermination de basse intensité qui n’osent dire leur nom.
Sionistes : pendant encore combien de
temps allez vous nous accabler avec votre sensiblerie sélective, vos références
sempiternelles à la Shoah ? On n’a jamais rendu hommage à des victimes en
adoptant les méthodes de leurs bourreaux.
Sionistes : vous avez du vous balancer
une fois de trop et trop près d’un certain mur. Jusqu’à votre nom sonne
désormais comme une insulte à l’intelligence et à la dignité humaine.
Sionistes : lorsque les digues des
dernières réticences céderont, et que les protestations prendront l’ampleur et
la forme que vos actes méritent, vous ne manquerez pas, et c’est à parier, de
hurler à l’antisémitisme. Vous auriez tort de vous gêner car c’est, après tout,
ce que vous faites de mieux - juste derrière la fabrication clandestine de bombes
atomiques et le tir au canon sur des populations sans défense. Nous, nous
assisterons goguenards à cette dernière cartouche tirée en l’air. Et se
joindront à nous des camarades juifs ou pas, élus ou pas, autrement plus
humains que vous ne l’avez jamais été.
Sionistes : jusqu’où irez vous pour faire
aboutir votre fébrilité messianique ? Combien de bulldozers faudra-t-il
encore faire passer pour donner un semblant de vérité à vos mensonges ?
Ferez-vous des piles de leurs vêtements et de leurs chaussures ? Vos
jolies soldates de Tsahal se fabriqueront-elles des bijoux avec leurs dents en
or ? Répandrez-vous du sel sur leurs terres pour effacer toute
trace ? Planterez vous un drapeau sur une cette "terra
incognita" et "inhabitée" que vous revendiquerez au nom de la
couronne de David, assortissant le tout de slogans débiles tels que "une
terre sans peuple pour un peuple sans terre" ? Et sur qui tiriez vous
donc ces 50 dernières années ? Sur des boites de conserve ?
Sionistes : dites-nous comment vous
espérez conclure votre délire. Pour peu que vous en ayez la moindre idée.
Sentirez-vous le poids de vos actes envahir vos cellules grises ou vous réfugierez-vous dans l’autosuggestion collective ? Que raconterez-vous d’un air faussement naïf aux générations futures ? Que vous ne faisiez qu’obéir aux ordres ? Ou bien prononcerez-vous au contraire ces paroles fatidiques : "les champs de Gaza n’ont jamais existé" ?
Viktor Dedaj
"chaud devant"
juillet 2006
http://www.legrandsoir.info/spip.php?article7753
Pingouin