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LE PIGEON BLEU
27 février 2009

2 ARTICLES DE PALESTINE...

Une lettre de Marwan Barghouti, le leader du Fatah emprisonné à vie en Israël

d' Henri Guirchoun et Christophe Boltanski et publié le dimanche 22 février 2009

BarghoutiC’est une lettre qui n’était pas destinée à être publiée. Un texte adressé l’an dernier au président de l’Autorité palestinienne et aux principaux responsables du Fatah, le parti principal de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), dans la perspective du 6ème congrès qui est sans cesse repoussé depuis 20 ans.

Pour en comprendre certaines allusions, ou expressions un peu codées, il faut les replacer dans le contexte du débat interne au sein du Fatah. Un courant qui a depuis toujours été le fer de lance du mouvement nationaliste palestinien longtemps dirigé par Yasser Arafat. Mais qui semble aujourd’hui, depuis la victoire du Hamas aux dernières élections législatives et le coup d’Etat du parti islamiste dans la bande de Gaza, dans le plus grand désarroi.

Entre les lignes, Marwan Barghouti demande à la vieille garde du parti de desserrer son étau afin de permettre l’émergence d’une nouvelle génération de dirigeants.

Mais si ce document a retenu notre attention, c’est d’abord parce que son auteur, Marwan Barghouti reste aujourd’hui, du fond de la prison de Hadarim située dans le centre d’Israël, le responsable palestinien le plus populaire, notamment en Cisjordanie. C’est aussi parce que depuis la fin de la guerre de Gaza, l’hypothèse de sa libération a resurgi, dans le cadre d’un échange de prisonniers négocié entre Israël et le Hamas, par l’intermédiaire de l’Egypte. C’est enfin, parce que pour de nombreux Palestiniens, Marwan Barghouti incarne le dernier espoir d’une relance de la négociation de paix avec Israël, de la fin des luttes fratricides et de la constitution d’un gouvernement d’union nationale. Et surtout celui de la naissance, enfin, d’un Etat palestinien indépendant et démocratique.

(NDLR : Marwan Barghouthi, arrêté par l’armée israélienne en territoire autonome en 2002, a été condamné le 6 juin 2004 par un tribunal israélien à cinq peines de prison à vie pour implication dans quatre attentats anti-israéliens.)

La lettre intégrale : Le 18 février 2008,

À son Excellence le Président Abou Mazen,

Aux frères membres du Comité central du Fatah,

À mes collègues membres du Comité préparatoire du 6ème congrès,

Du fond de ma petite cellule, je vous adresse à tous mes salutations et, à travers vous, à tous les militantes et militants du Fatah, qu’ils se trouvent sur notre terre, en diaspora ou en exil ainsi qu’à notre glorieux peuple qui résiste avec patience, fortement attaché qu’il est à ses droits nationaux inaliénables.

Je m’incline avec respect devant les martyrs de notre glorieux peuple avec en tête notre président martyr Yasser Arafat et tous les blessés et prisonniers.

Je vous adresse à tous ce message avec confiance dans votre disposition à me comprendre, avec un esprit ouvert, et en espérant que cette lettre participera au succès de notre 6ème congrès, qui a tant attendu et trop tardé pour se réunir puisque depuis deux décennies aucun congrès ne s’est tenu. Ces décennies ayant de plus connu des développements nouveaux et inédits – au plan international, régional, arabe et palestinien – qui doivent être pris en compte dans tous les domaines.

Je considère, à l’instar de la majorité écrasante des frères de notre mouvement, que l’ajournement perpétuel de la tenue de ce congrès a été une raison majeure à l’origine des secousses violentes que nous connaissons et que traversent encore celui-ci qui connaît un vrai laisser-aller. En conséquence, la tenue de ce congrès revêt une importance majeure et cruciale dans l’histoire de notre Fatah et celle du mouvement palestinien dans son ensemble.

Rien que durant les deux dernières années notre mouvement a été exposé à des défis sans précédent depuis sa création, avec notamment notre défaite aux élections législatives et l’effondrement de l’Autorité nationale dans la bande de Gaza sous contrôle du mouvement Hamas suite à son coup d’Etat militaire.

Il serait inconcevable que la tenue de ce congrès, durant cette période cruciale de l’histoire de notre peuple et de notre mouvement, le Fatah, qui est porteur d’une mission nationale sacrée, soit dominé par des humeurs, des intérêts personnels ou des petits calculs politiciens ou partisans.

Je lance un appel à tous les frères du mouvement pour que nous œuvrions collectivement, côte à côte et la main dans la main, pour préparer ce congrès et en assurer le succès. Et je demande qu’il s’élève au dessus des blessures, en plaçant l’intérêt national et celui de notre mouvement avant toute autre espèce de considération.

Mon cher Président, Mes chers amis,

Partant d’un haut sentiment national et considérant les hautes responsabilités qui nous incombent pour assurer le succès du congrès, je propose les suggestions et les éléments de réflexion suivants, en espérant qu’ils seront pris en considération dans l’élaboration et les prises de décision, car ils portent sur l’essence même de ce congrès.

1. Depuis le 5ème congrès (en 1989) et jusqu’à présent, des milliers de nouveaux adhérents ont rejoint notre mouvement. Cela a élargi notablement sa base sociale et populaire tandis que durant ces mêmes années de nouvelles missions, nous incombant, sont clairement apparues. Ces dizaines de milliers de nouveaux adhérents ont mérité d’être membres à part entière de notre mouvement alors que durant deux décennies ils n’ont jamais eu la chance de participer à un congrès du fait de son report constant.

2. Il était prévu la tenue de congrès durant ces décennies et si notre 5ème congrès tenu en juin 1989 a réuni 1.200 délégués, le congrès qui devait suivre aurait du en compter au moins 2.000. Donc, compte tenu de l’augmentation constante du nombre d’adhérents, le congrès à venir devrait réunir au moins 5.000 militants. Cela implique que tous ces nouveaux adhérents soient reconnus de plein droit afin de participer à notre 6ème congrès.

3. Dans l’hypothèse où nous aurions respecté nos règles et réunit le congrès de manière périodique, notre Comité central ainsi que notre Conseil révolutionnaire auraient connu plusieurs centaines de militants qui auraient participé à leurs instances de direction respectives.

4. Il faut donc prendre en compte le fait que de nombreux cadres de notre mouvement n’ont pas eu la possibilité de participer à un congrès depuis la création du Fatah de 1965 jusqu’à aujourd’hui alors que plusieurs dizaines de milliers de nouveaux adhérents réunissaient les conditions pour y participer. Les choses auraient été plus simples si le congrès s’était tenu de façon normale. Je veux souligner qu’il convient donc de tenir compte de cette situation avec la plus grande attention – je dirais même : avec la plus extrême attention – car l’absence de congrès ne peut pas leur être imputée. Ne pas tenir compte de ce fait aurait des conséquences négatives considérables. 5. Depuis la création de notre mouvement, aucun congrès de celui-ci ne s’est tenu sur notre sol national. Jusqu’à aujourd’hui nous avons seulement tenu deux réunions du Conseil national en Palestine (en 1996 et en 1998). C’est dire ainsi toute l’importance symbolique qui s’attache au mode d’organisation de notre prochain congrès dans la perspective où nous devons nous placer d’un succès aux élections législatives et présidentielles.

6. L’exercice de l’Autorité palestinienne, par des leaders du mouvement Fatah et sous leur responsabilité, a porté des traces sur les structures de notre mouvement compte tenu du changement de ses missions, de leur nombre et de leur champ d’application à tous les domaines de la vie de la société palestinienne. Cela a modifié et ouvert à de nouveaux domaines les responsabilités et les tâches de notre mouvement dans et hors la Palestine.

7. La tenue de notre 6ème congrès qui se tiendrait selon nos règles internes actuelles et qui ignorerait de deux décennies de changements profonds aurait des conséquences considérables sur la structure et l’activité du mouvement. Le bon sens impose que ce congrès tiennent compte impérativement de ces évolutions majeures.

Monsieur le Président,

Chers sœurs et frères membres du Comité central,

J’aspire à un congrès qui unisse et non pas divise, un congrès qui renforce et non pas affaibli, un congrès qui marque une étape nouvelle pour notre mouvement lui permettant d’être capable de définir un nouveau programme politique prenant en compte les changements et les développements des 20 dernières années. Un congrès qui affirme les fondamentaux palestiniens actuels. Un congrès qui saura modifier nos règles intérieures afin qu’elles soient bien en adéquation avec l’élargissement de la base de notre mouvement et qui permettent à notre vie démocratique d’être véritable et dynamisée. Un congrès qui marque une étape dans le renouvellement des cadres dirigeants et qui permette une réconciliation interne et notre unification.

Un congrès qui nous mette en situation d’affronter les défis nouveaux et qui nous rende capables de permettre d’asseoir le leadership de notre peuple vers les rivages de la liberté, du retour et de son indépendance.

Pour assurer le succès de notre congrès et le mettre en situation de réaliser ses objectifs, je vous propose les éléments suivants.

Marwan Barghouti formule alors dans son message 20 propositions concrètes et détaillées touchant à l’organisation et à la composition du congrès, notamment en ce qui concerne la présence des jeunes, des femmes, des intellectuels, des prisonniers, des nouveaux adhérents qui doivent être considérés de plein droit, des élus, etc. Il propose en outre que le congrès se concentre sur trois question : Gaza, la Cisjordanie et l’extérieur. Il conclut :

Cher Président Abou Mazen,

Chers sœurs et frères du Comité central,

Chers frères et sœurs du Comité préparatoire,

Les conditions de succès de ce congrès résident dans sa préparation véritable et active qui se concentre réellement sur la seule question de l’unité du mouvement palestinien.

Nous sommes placés devant une responsabilité et une mission historiques. Au milieu de vagues déchainées de l’océan il s’agit d’arriver à bon port, de toucher les rivages de la sécurité en ayant bien en vue que notre mouvement doit représenter l’espoir de notre peuple pour sa liberté, le retour, l’indépendance, la démocratie et la justice.

Marwan Barghouti, Prison Hadareem, Section 3 , Cellule 28.

Sur http://www.france-palestine.org/

Les Palestiniens élaborent un plan de réconciliation au Caire

d’Alaa Chahine et publié le vendredi 27 février 2009

Yasser_arafat_1999Une douzaine de factions palestiniennes, dont les "frères ennemis" du Fatah et du Hamas, ont ouvert jeudi un nouveau dialogue et mis en chantier un plan de réconciliation sur des questions propres à les rassembler après dix-huit mois de rupture entre Gaza et la Cisjordanie [1].

L’ensemble des parties réunies au Caire ont dit espérer que le dialogue aboutisse à un gouvernement d’union nationale chargé de superviser la reconstruction de Gaza après l’offensive israélienne qui a dévasté l’enclave en décembre-janvier.

Les participants ont décidé de former cinq commissions auxquelles sont confiées des dossiers comme la formation du cabinet, l’organisation d’élections présidentielle et législatives et la mise en place de services de sécurité.

L’un des principaux responsables du Fatah, Azzam al Ahmed, a jugé possible qu’un gouvernement d’union soit annoncé avant la fin mars. "Oui, c’est possible. Nous sommes pressés (...) et la première étape, c’est le gouvernement. Tout est lié au gouvernement", a-t-il souligné.

Selon le communiqué final publié après la réunion, les commissions entameront leurs travaux le 10 mars pour les achever avant la fin du mois.

Un diplomate arabe a déclaré mercredi que les médiateurs égyptiens espéraient qu’un accord soit au point à temps pour être entériné lors d’un sommet arabe prévu fin mars au Qatar.

Les Etats-Unis et les gouvernements européens attendent des Palestiniens qu’ils mettent sur pied un gouvernement composé de technocrates non partisans - ce qui leur éviterait d’avoir à décider comment traiter avec le Hamas, qu’ils tiennent pour un mouvement terroriste.

Mais plusieurs participants, dont le négociateur du Fatah Ahmed Korei, ont refusé d’exclure un cabinet représentant les différentes factions.

"Début du chemin"

"Il pourrait s’agir d’un gouvernement de groupes, d’un gouvernement d’experts techniques ou de technocrates", a-t-il dit, ajoutant que le type de gouvernement dépendrait de la commission chargée de cette question.

La bande de Gaza est aux mains du Hamas depuis juin 2007. La Cisjordanie est administrée par l’Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas, dominée par le Fatah.

La rencontre de jeudi a été précédée ces derniers jours par des discussions préparatoires entre le Fatah et le Hamas, qui se sont promis de libérer leurs prisonniers politiques respectifs.

Mais les deux groupes restent en désaccord vis-à-vis d’Israël. Le Hamas se réserve un droit à la résistance armée, tout en se disant prêt à une trêve de 18 mois. Le Fatah, lui, a renoncé à la violence et met ses espoirs dans la négociation depuis les accords d’Oslo de 1993 récusés par les islamistes.

Un participant a fait état d’un désaccord au sujet des élections à venir, plusieurs groupes souhaitant fixer une date précise en janvier 2010 afin que le président Mahmoud Abbas reste au pouvoir sans rival sérieux le plus longtemps possible.

Selon le communiqué final, les scrutins auront lieu d’ici à janvier 2010, ce qui laisse la porte ouverte à des élections anticipées.

"Cela peut avoir lieu dans quatre mois, ou dans six mois", a dit Samir Ghouche, secrétaire général du Front de libération de la Palestine (FLP). "Nous avons évité les questions sur lesquelles nous risquions d’être en désaccord."

Abdel-Rahim Mallouh, numéro deux du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), a mis en garde contre l’illusion de parvenir à des solutions rapides. "Il doit être clair que nous sommes au début du chemin, a-t-il dit. Le diable est dans les détails, comme on dit."

Sur http://www.France-palestine.org/

Transmis par NOSE DE CHAMPAGNE.

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