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LE PIGEON BLEU
6 mai 2009

6ème Congrès du PCR : 8, 9 et 10 mai 2009

Le développement durable, l’égalité et la justice sociale ne pourront être atteints sans stratégie à l’échelle globale. Tant par sa situation géopolitique que par son histoire et par la composition de sa population, La Réunion est un lieu où se révèlent l’ensemble des contradictions du monde contemporain. De ce fait, elle peut devenir un lieu d’invention du monde qui vient. Témoin et acteur principal des luttes des Réunionnais au cours des six dernières décennies, le PCR entend apporter sa contribution à la création d’un internationalisme rénové pour faire face aux défis du XXIème siècle, tout en s’enrichissant de l’expérience des mouvements contemporains.

Deux décennies à peine après la chute des régimes dits communistes en Europe de l’Est, les promesses de paix, de croissance et d’harmonie que devait réaliser la « main invisible » chère aux néo-libéraux cèdent la place à la réalité d’une humanité plus que jamais déchirée par les guerres et la misère et menacée désormais d’extinction finale par les bouleversements climatiques.
La crise économique condamne le capitalisme, à tout le moins dans sa forme actuelle, et remet à l’ordre du jour l’hypothèse d’une transformation radicale des rapports sociaux dans le sens de l’égalité et de la justice sociale.
Cette résurgence se manifeste d’ores et déjà sur le plan théorique par un retour en force des analyses de Karl Marx et la production de doctrines économiques alternatives. Elle s’exprime aux quatre coins du monde, par la montée en puissance de revendications populaires qui expriment un refus croissant de l’impérialisme, de l’exploitation économique et de toutes les discriminations.

Désir d’un autre monde

En Amérique latine comme au Népal ou dans les Départements d’Outre-mer, des millions d’hommes et de femmes traduisent en luttes, grèves, manifestations le même désir d’un autre monde.
Pourtant, l’idéologie capitaliste est encore seule au monde : il n’existe pas encore de pensée globale qui rassemble les forces de changement et permette l’élaboration d’une société alternative à l’échelle du monde. Une telle réflexion est indispensable pour engager un processus de transformation sociale qui évite les erreurs et les dévoiements du passé. Plus que jamais, l’élaboration d’une théorie progressiste doit avoir la planète entière pour cadre de référence, et construire un nouvel internationalisme.
Issus des diverses mondialisations capitalistes, les Réunionnais sont parvenus à « faire peuple » au cours des épreuves successives de l’esclavage, de l’engagisme et de l’exploitation coloniale. Au cours des soixante dernières années, ils ont conquis par leurs luttes le respect de leur identité et l’égalité sociale avec le colonisateur, en évitant à la fois les compromissions et le recours à la violence. C’est sur la base de cette expérience que le Parti communiste Réunionnais entend apporter sa participation à l’élaboration d’un projet de transformation sociale globale pour le XXIème siècle.

Combiner luttes sociales et luttes de libération

Les deux dernières décennies ont vu à la fois l’effondrement de la majorité des organisations communistes classiques dans les pays développés et la montée des luttes populaires dans les pays émergents.
Ainsi, de grands partis communistes européens tels que le PCF ou le PCI italien ont-ils, en peu de temps, perdu un grand nombre de leurs militants et de leurs positions dans les institutions. Dans le même temps, des mouvements de transformation sociale prenaient démocratiquement le pouvoir dans plusieurs pays d’Amérique latine tels que le Brésil, le Venezuela, la Bolivie, et plus récemment le Nicaragua, dont la caractéristique est de combiner les aspirations au respect de l’identité et à la justice sociale.
La victoire d’Hugo Chavez au Venezuela lors des élections législatives de 1998 engagea un processus de mobilisation et de réforme sociale sans précédent dans cet Etat pétrolier exploité par les multinationales américaines, qui dépasse de loin la personnalité du Président.
En Bolivie, l’arrivée au pouvoir d’Evo Morales, premier chef d’Etat d’origine indienne de l’histoire bolivienne, remet en cause le monopole d’une oligarchie gazière blanche sur les richesses du pays.
Dans les deux cas, la montée des forces populaires se traduit, dans le secteur économique, par la nationalisation des richesses du pays, l’amélioration de la condition des plus pauvres, la mise en place d’une politique d’éducation et de santé, et la réduction des inégalités.
Mais c’est peut-être surtout dans le domaine de l’identité que les conquêtes de ces mouvements contemporains sont les plus grandes : les victoires de Morales et de Chavez sont avant tout celles des peuples dits « indigènes », c’est-à-dire des masses indiennes que l’étouffement identitaire des classes dominantes, héritières des anciens colons espagnols, transformait en étrangers dans leurs propres pays.
Ces mouvements évoquent celles du Parti communiste réunionnais qui a, tout au long de son parcours, associé combat culturel et luttes sociales. La conjoncture contemporaine appelle plus que jamais à penser ensemble ces deux enjeux, afin de produire une alternative à l’impérialisme… qui demeure indissociablement économique et culturel.

(à suivre)

Geoffroy Géraud

témoignages réunion  .

pour en savoir plus : aller sur le site de Temoignages Reunion , organe du PCR

claude .

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