Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LE PIGEON BLEU
14 juillet 2011

Le PS sait-il encore ce que s'opposer veut dire ?--1

Le PS sait-il encore ce que s'opposer veut dire ? Et quelle est son altérité avec le pouvoir actuel ? À la veille de la clôture des candidatures à la primaire socialiste, cette double question se pose. Les parlementaires socialistes viennent d'approuver l'intervention militaire en Libye lancée par Nicolas Sarkozy. Auparavant, les dirigeants socialistes avaient soutenu le remplacement de Dominique Strauss-Kahn par Christine Lagarde au FMI. Comme si leur gauche était interchangeable avec la droite.

Les dirigeants socialistes, au premier rang desquels l'actuelle première secrétaire du PS, Martine Aubry, et son prédécesseur, François Hollande, se proposent pour succéder à Nicolas Sarkozy à la présidence de la République en 2012. Cette ambition légitime, pour les représentants de la première force parlementaire d'opposition, suppose qu'ils réussissent à incarner auprès du peuple français une alternative véritable qui ne soit pas simplement l'alternance au pouvoir de partis de gouvernement ayant, sur l'essentiel, des positions et des pratiques similaires, proches ou peu éloignées.

Or la politique est d'abord une pédagogie, celle d'un message et d'une attitude qui, dans une compétition électorale, inscrivent une différence manifeste face à l'adversaire. Construire une alternative, c'est donc proposer une altérité. Autrement dit, c'est savoir s'opposer, au jour le jour, pied à pied. Par la clarté des actes d'aujourd'hui et des engagements pour demain, c'est non seulement montrer mais prouver aux électeurs que l'on propose un autre chemin que l'actuel qui, chaque jour un peu plus, abaisse la France, la divise et l'épuise.

À cette aune, il est aujourd'hui permis de douter du Parti socialiste et de ses principaux dirigeants. Certes ils veulent présider la France et, durant les primaires ouvertes qui s'ouvrent à partir de ce mercredi 13 juillet et jusqu'en octobre afin de choisir leur candidat(e) à la présidentielle, il auront tous à cœur d'en illustrer les raisons et les justifications. Mais portent-ils vraiment une alternative qui soit à la hauteur des dégâts du sarkozysme, ce synonyme de régression démocratique et sociale, de rejet du monde et de peur de l'étranger ?

Sauf à tomber dans le même piège démagogique qui fit le succès électoral de Nicolas Sarkozy en 2007, la réponse à cette question ne se trouve pas dans les paroles, promesses et programmes, mais dans les actes concrets par lesquels se construit, dans l'opposition, une dynamique du refus et un rapport de forces. Ce n'est pas demain mais aujourd'hui même que les Français ont besoin de savoir, de vérifier surtout, si les socialistes feront une politique fondamentalement différente de l'actuelle.

Or, qu'il s'agisse de la politique internationale, des enjeux économiques et sociaux, des questions d'éthique et de morale publique – tous sujets sur lesquels l'attente de leurs sympathisants comme de leur électeurs est immense –, les dirigeants du PS viennent, hélas, de faire la démonstration contraire.

Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
Publicité