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LE PIGEON BLEU
13 août 2011

Salauds de fainéants !!!

Prendre une journée de RTT va-t-il être bientôt un luxe réservé à des nantis ? Un privilège provoquant les sarcasmes de votre hiérarchie ? Un droit qui vous renvoie à la face l’image peu glorieuse d’un “profiteur” ? Sur RMC, le secrétaire général de l’UMP, Jean-François Copé, a tiré une nouvelle salve contre les RTT coupables de coûter “12 milliards d’euros par an à l’Etat”.La ritournelle est bien connue : les 35 heures de Martine Aubry constituent une hérésie économique symbolisant l’échec de la gauche à réformer le pays. Bref, le débat sur la pertinence du partage du temps de travail n’a pas lieu d’exister. Pire, tout le monde sait que les Français ne triment pas assez pour soutenir la croissance et permettre à leur entreprise d’être compétitive face à la concurrence mondiale. Affaire classée !

Avec un soupçon de mauvaise foi, on peut rapprocher ces propos des précédentes sorties de certains ministres. On pense évidemment au “cancer de l’assistanat” de Laurent Wauquiez et aux envies de lapidations de Thierry Mariani et Xavier Bertrand à l’encontre de tous les fraudeurs aux allocations sociales. D’autres insupportables “profiteurs”.Encore une fois, Jean-François Copé brûle de tordre le coup aux 35 heures en argumentant que la France doit réduire considérablement son train de vie. L’une des priorités du pays, selon lui, est d’intégrer la “règle d’or”, c’est-à-dire d’inscrire l’équilibre des finances publiques dans la Constitution. La France n’a pas le choix. “Il ne faut plus se limiter à l’Etat. La Sécurité sociale comme les collectivités locales doivent être concernées”, ajoute-t-il. Avant de s’attaquer, après les retraites, à l’assurance-maladie. Les coupes budgétaires à venir risquent d’être drastiques. Et beaucoup d’économistes s’inquiètent déjà des effets néfastes qui pourraient aggraver la crise en plombant une croissance déjà faiblarde. Le problème avec les bonnes résolutions de Jean-François Copé est aussi que tous les Français ne doivent pas se serrer la ceinture de la même façon. Quand il vise les RTT, quand ses amis s’en prennent aux allocations, c’est encore aux classes moyennes et ouvrières, ainsi qu’aux plus démunis, de faire des efforts. De se sacrifier.

Au nom d’une catastrophe économique annoncée, il s’agit d’accélérer une politique de rigueur sans jamais se soucier de la rendre juste socialement. Comment en effet ne pas rappeler à M. Jean-François Copé combien les derniers gouvernements ont généré des mesures et autres niches fiscales profitant aux plus aisés ? Pourquoi ne propose-t-il pas avec la même conviction de ponctionner beaucoup plus énergiquement les revenus des capitaux ? Car n’oublions que la France soutient officiellement l’idée d’une taxe sur les transactions financières ? En voulant s’attaquer aux 35 heures, responsables de bien des maux, Jean-François Copé donne l’impression de se tromper de cible, de ne pas faire le bon diagnostic. N’y a-t-il pas aujourd’hui urgence à trouver des mesures contre les spéculateurs de la planète ? À dénoncer les mercenaires des marchés qui parient sur l’effondrement de l’économie mondiale et parviennent à s’enrichir à coups de millions de dollars ? N’est-il pas impérieux pour les gouvernements de s’entendre pour casser le pouvoir effrayant de ces agences de notation capables de provoquer des mouvements de panique, de sanctionner les politiques de chefs d’Etat élus démocratiquement et de leur imposer leur diktat financier

Jérôme Talpin in : le Journal de l'Ile de la Réunion .

cloclo .

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