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LE PIGEON BLEU
3 septembre 2012

Mme Merkel et M Schäuble ont la mémoire courte

merkel_greece_LATUFF

 

 

LE MONDE | 03.09.2012 à 14h18

Par Paul de Backer, ex-maître de conférences à l'ENA, PDG de Solex-Zenith PLC (Londres)

Il semble que le sort de l'euro, et par conséquent de l'Union Européenne (UE), soit lié à celui de la Grèce : sortira ou ne sortira pas de l'eurogroupe ? Pour certains économistes, il ne s'agirait que d'une péripétie, la Grèce ne représentant que 2 % du PIB de l'UE.

Pour d'autres, il s'agirait d'un cataclysme au niveau européen, voire mondial. Parmi les premiers, il y a nos amis allemands et leur chancelière, Angela Merkel, qui rechignent le plus à renflouer les caisses d'un Etat en faillite. Et alors ? La Californie était en faillite récemment. Personne n'a pensé à l'expulser des Etats-Unis.

Loin de moi de justifier la gabegie, le clientélisme, l'absurdité d'exemption d'impôts des popes et des armateurs, la corruption de l'alternance "démocratique" entre les clans Caramanlis et Papandréou depuis la chute de la dictature (1974). Mais que ce soit l'Allemagne et sa chancelière qui refusent au peuple grec les moyens de s'en sortir laisse perplexe. Rappelons quelques faits.

Le banquier Hermann Josef Abs obtint des Alliés, en 1951, la remise de dette de l'Allemagne de 51 % et un échéancier de paiement du solde sur trente ans. Cet énorme ballon d'oxygène a permis le décollage de l'économie de l'Allemagne occidentale. La dernière tranche de la dette allemande a été payée en 1980, à l'exception de la dette de réparation à la Grèce, que l'eurodéputé vert Daniel Cohn-Bendit a calculée à plus de 80 milliards d'euros, intérêts compris.

Un simple oubli ? Ce qui est pour le moins surprenant, c'est que l'Allemagne, qui a obtenu des conditions avantageuses pour payer sa dette, estime, selon son ministre des finances, Wolfgang Schäuble, qu'aller au-delà de deux ans pour la Grèce "ne résoudrait pas le problème".

Après la chute du Mur en 1989 et la réunification allemande en 1990, le chancelier Helmut Kohl a décrété la parité deutschemark-ostmark. L'économiste américain Jeremy Rifkin a calculé qu'à l'époque la valeur du deutschemark avait une parité de 1 à 400 par rapport à l'ostmark. Quelle merveilleuse occasion de spéculer contre le deutschemark ! Les banques européennes ont pesé de tout leur poids pour que les traders ne sautent pas sur l'occasion. Le deutschemark n'a pas été mis en danger. Cela s'appelait la solidarité européenne.

Enfin, la corruption en Grèce a existé et sans doute existe encore. Les deux cas les plus éminents sont ceux de l'attribution des marchés publics, respectivement de la téléphonie et des sous-marins grecs. Il s'agit de sommes qui dépassent les 20 millions d'euros, répercutées sur les prix de vente à la Grèce, donc payées par le contribuable grec. Les heureux gagnants de ces deux appels d'offres sont des multinationales allemandes. Sans revenir aux horreurs du passé nazi de l'Allemagne, il serait bon de rappeler à Mme Merkel et M. Schäuble que leur pays a bénéficié depuis deux générations de l'UE et que la disparition de l'euro détruirait leur économie florissante : 60 % des exportations de leur pays vont vers la zone euro.

Au risque de choquer certains de nos amis allemands, on aurait tendance à croire que le bon docteur Alzheimer n'a eu qu'à regarder autour de lui pour identifier les symptômes de la maladie qui porte son nom.

 

http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/09/03/mme-merkel-et-m-schauble-ont-la-memoire-courte_1754916_3232.html

 

transmis par Pedro

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Commentaires
E
et la dette grecque...<br /> <br /> <br /> <br /> Je n'aime pas faire long mais pour les férus d'histoire je reproduis le texte dans son intégralité. Pour les plus fainéants lire seulement les 6 derniers paragraphes, à partir de "[I]L’assimilation de l’hellénisme par l’Allemagne[/I]".<br /> <br /> <br /> <br /> [I][G]Goethe a été un des premiers à reconnaitre la Grèce comme modèle pour une Allemagne utopique. Les Allemands ne cherchent pas l’à imiter les statues et les temples grecs, mais plutôt l’esprit qui les a rendus possibles. L’assimilation grecque a touché de façon décisive tous les aspects de la nation germanique. En 1953, vingt-deux pays, dont la Grèce, ont dispensé l’Allemagne de s’acquitter de la moitié d’une dette insoutenable. La pression exercée aujourd’hui contre la Grèce n’est autre que l’abandon des valeurs helléniques qui ont fait de l’Allemagne un pays moderne.[/G][/I]<br /> <br /> <br /> <br /> La Grèce apparait aujourd’hui comme la responsable des maux de l’Europe, et le doigt accusateur est souvent pointé par l’Allemagne. Mais l’Europe et la moderne Allemagne se sont forgées sur les valeurs helléniques. Qui sait si Goethe, aujourd’hui, ne demanderait pas l’annulation de la dette grecque, comme les Grecs le firent pour l’Allemagne, après la guerre !<br /> <br /> <br /> <br /> [Img]:url://storage.canalblog.com/86/23/341809/78869601_o.jpg[/Img]<br /> <br /> <br /> <br /> Sur la fresque murale [I]Weimar 1803[/I], Otto Knille avait peint la société littéraire la plus remarquable de la ville. Au centre de l’image, un immense buste d’Homère avec le conseiller aulique Goethe qui appuie son bras droit sur la sculpture. À droite sur la fresque – une composition chargée de sens – se tient Schiller qui observe tout avec recul ; il est entouré des frères Humboldt, Wieland, Schleiermacher, Herder, Gauss, Wilhelm Schlegel, Klinger, Tieck, Jean-Paul, Pestalozzi… accompagnés de Terpsichore, muse de la danse et du chant choral.<br /> <br /> <br /> <br /> [I]Weimar 1803[/I] a été réalisé en 1884 ; c’est une vision idéalisée des représentants de l’aristocratie de l’esprit de la ville la plus illustre du territoire germanique. Hegel, Hölderlin, Schelling et Fichte, bien que non établis dans celle ville, auraient pu y figurer, ainsi que le plus jeune des frères Schlegel et Kant, bien que plus âgé – il mourra l’année suivante – et sûrement pas disposé à faire cette promenade.<br /> <br /> <br /> <br /> Il peut paraitre étrange que, sous la présence autoritaire d’Homère, on trouve rassemblés autant d’Allemands parmi les meilleurs, mais ce n’est pas le cas. Goethe, qui se tient près de lui, a été un des premiers à reconnaître la Grèce comme modèle pour une Allemagne utopique dont il faudra attendre plus de soixante ans pour voir son unification. Déjà, dans [I]Werther[/I] (1774), Homère chante des berceuses au mélancolique jouvenceau et ces [I]lieder [/I]sont la seule consolation à ses peines. Quelques années plus tard, Schiller identifiera Goethe à Homère pour son élégance naïve et son réalisme.<br /> <br /> <br /> <br /> Goethe a découvert la Grèce dans les livres de J.J. Winckelmann [I]Réflexions sur l’imitation des œuvres grecques en peinture et en sculpture[/I] (1775) et [I]l’Histoire de l’art dans l’Antiquité[/I] (1764), et bien que l’historien ne se soit jamais rendu en Grèce, il a pu déduire, à partir des copies romaines, toutes les qualités esthétiques, physiques et ontologiques des Grecs ; qualités qui pourraient être résumées en "une noble simplicité et une beauté sereine". Winckelmann décrivait les statues – celles de l’Apollon du Belvédère, le Laocoon, Les trois Vestales, etc .– avec des représentations minutieuses et sensuelles, parfait exemple d’un idéal dans lequel la matière et l’esprit sont réunies dans la beauté du corps humain.<br /> <br /> <br /> <br /> Ces principes eurent des conséquences imprévisibles dans un pays où la sensualité était une perversion de la belle âme qui devait renoncer aux sens pour parvenir à la transparence de la pureté : la mystique et le piétisme protestants rejetaient les plaisirs de la chair. La revendication de l’esthétique grecque était la revendication de l’homme, de son corps, de ses sens et du plaisir, de la jouissance intime de soi-même.<br /> <br /> <br /> <br /> Pour Winckelmann, cette jouissance naît par l’expérience esthétique qui reconnaît que ces œuvres sont le fruit de la civilisation et l’expression d’un système politique qui n’est possible que grâce à la liberté. Il est très explicite : "Du point de vue de la Constitution et du gouvernement de la Grèce, la cause principale de l’avènement de l’art n’est autre que la liberté (…). La manière de penser des Grecs était très différente de celle des peuples dominés. Hérodote montre comment la liberté a été la cause de la puissance et de la grandeur qui sont les fondements d’Athènes (…). C’est la liberté qui permet d’élever l’esprit du peuple tout entier comme une branche majestueuse qui pousse sur un tronc robuste."<br /> <br /> <br /> <br /> On peut parfaitement comprendre l’effet détonant qu’a dû avoir, au sein de l’aristocratie intellectuelle allemande, l’idée que l’art surgit de la liberté, et que la liberté ne peut jaillir que d’un peuple et d’un gouvernement libres. La prétendue imitation des Grecs ne devait pas être une copie grossière et servile des statues et des temples ; ce qui devait être imité, c’était plutôt l’esprit qui les a rendues possibles. Stimulée par les Grecs, l'Allemagne, saisie d’émulation, a donné naissance à un art spécifique, l'a développé et a découvert les principes d’un art qui ne peut être l’œuvre que d’un homme libre au sein d’un peuple libre.<br /> <br /> <br /> <br /> Ce que la Grèce nous offre c’est la beauté et la liberté. Cependant, l’Allemagne se sent impuissante et dépassée en l'absence d’une tradition sur laquelle elle puisse développer les préceptes grecs et d’un projet commun pour les mettre en pratique. Ni les politiques ni les gestionnaires ne peuvent s’attribuer une telle responsabilité, qui n’appartient qu’aux humanistes, les seuls à s’être imprégnés en profondeur de l’esprit grec, l’unique esprit capable d’harmoniser nature et culture.<br /> <br /> <br /> <br /> La [I]paideia[/I] grecque – éducation qui illustre les valeurs humaines et enseigne à devenir des citoyens – est le grand projet allemand permettant au pays d’acquérir par l’apprentissage les principes humanistes fondamentaux. L’éducation et l’enseignement commencent par la connaissance et la maîtrise de la langue, l’allemande et la grecque ; ensuite vient l’expression orale, nécessaire pour discuter, persuader et trancher toutes les questions ; et enfin les sciences pures – les mathématiques et la philosophie – des disciplines qui préparent à l’objectivité critique, nécessaire à tous ceux qui veulent donner des lois à eux-mêmes et aux autres.<br /> <br /> <br /> <br /> Depuis les dernières années du XVIIIe siècle, la seule référence des cercles cultivés allemands a été grecque. Les termes [I]Lyceum, Gymnasium, Athenäum, Elysium[/I] ont remplacé les termes originaux allemands. Les revues [I]Die Propyläen, Die Horen[/I] et [I]Thalia [/I]proposaient que l’Allemagne se renouvelle sur des bases helléniques. Goethe publiait les tragédies [I]Socrate[/I] et [I]Prométhée, Iphigénie, Pandore, Achille[/I], le poème [I]Ganymède [/I]et tant d’autres qui étaient des témoignages de la nostalgie d’une ontologie à retrouver. L’étude du grec et du latin fut imposée dans tous les lycées, une exigence maintenue presque jusqu’à aujourd’hui.<br /> <br /> <br /> <br /> Goethe et Schiller, deux tempéraments différents, deux conceptions de la vie et de l’art radicalement opposées, avaient en commun la certitude que l’Allemagne, instruite de la sagesse grecque, parviendrait à devenir une nation. Ils furent les premiers Allemands hellénistes qui mirent l’exemple en pratique : Schiller par la grâce et la dignité, Goethe par la sensualité et le pragmatisme. Tous deux, critiques envers la société cultivée, s’appliquèrent à écrire des distiques ironiques, fortement sarcastiques, contre les autorités et les institutions, sous la forme d’épigrammes dans le style de Martial ; ils les publièrent dans l’[I]Almanach des Muses[/I], ébranlant la société cultivée et tous ceux qui étaient la cible de leurs critiques sardoniques et humoristiques.<br /> <br /> <br /> <br /> Toutefois, c’est Schiller qui est l’authentique Hellène ; Goethe, lui, préfère Rome, surtout après son voyage en Italie où il reconnait ses tendances scientifiques et hédonistes. Schiller, au contraire, reste fidèle à l’esprit didactique de la [I]paideia[/I] grecque et publie en 1795 [I]les Lettres sur l’éducation esthétique de l’homme[/I], où il recommande la valeur éducative de la beauté qui offre harmonie et équilibre et oriente l’homme sensuel vers la pensée et l’homme intellectuel vers le monde des sens. Le politique est contenue dans l’éducation esthétique car c’est de l’harmonie de la beauté que découle la loi de la communauté politique et grâce à elles que les instincts opposés s’équilibrent : « L'éducation esthétique ne détermine donc nullement la valeur intrinsèque d'un être humain ni sa dignité, qui ne dépendent que de lui-même, mais elle lui donne la capacité de pouvoir désormais faire de lui-même ce qu'il veut - elle lui rend la pleine liberté d'être ce qu'il doit être - et rien de plus. » ([I]Lettre 21[/I]) Dans [I]les Poèmes philosophiques[/I] il affirme que dans l’acte créateur se fondent le cœur et l’entendement, le ressentir et le penser et que créer suppose obéir à sa propre loi intérieure, plus haute dignité de l’homme.<br /> <br /> <br /> <br /> Stimulé par son maître Schiller, qui publia dans la revue [I]Thalia [/I]le fragment de son [I]Hypérion[/I], Friedrich Hölderlin reprend le témoignage de la Grèce, voyant en elle une humanité qui, par sa pureté, son efficacité, sa beauté et sa joie, se rapprochait du divin et s’incarnait dans la terre. Il s’imprègne avec une douloureuse nostalgie, jusqu’à s’identifier à elle, de la tradition grecque qui a vécu en union avec les puissances divines, mais que l’homme moderne a oubliée lorsqu’il a divisé le monde en nature et esprit, objet et sujet, sensibilité et conscience. Le [I]hen kai pan grec[/I] (Un et Tout) s’est perdu pour toujours. [I]Hypérion [/I]représente l’échec de la volonté de remettre debout le peuple grec opprimé et esclave : dans le fracas et le tourbillon de la lutte, lorsque l’idéal humaniste part en fumée, ce n’est pas le moment de changer la vie.<br /> <br /> <br /> <br /> Dans la tragédie inachevée [I]La mort d’Empédocle[/I], Hölderlin prend le philosophe, qui s’est jeté dans le cratère de l’Etna pour symbole de la mission impossible du poète moderne et de son échec. Empédocle, philosophe, prêtre, poète et guerrier, expie son désir de connaissance et son orgueil dans un acte qui doit sauver tous les hommes. Hölderlin a traduit [I]Oedipe roi[/I] et [I]Antigone [/I]de Sophocle mais il n’a pas réalisé son souhait de traduire les odes de Pindare, ayant vécu ses quarante dernières années dans la folie. Il était sûr que l’exemple grec se réaliserait dans une Allemagne idéale, mais possible.<br /> <br /> <br /> <br /> Hegel, l’ami intime d’Hölderlin depuis leurs études au séminaire de Tübingen, partageait dans sa jeunesse la fascination pour la Grèce et affirmait qu’il était possédé du « désir ardent et douloureux de rencontrer le génie originel du peuple grec » et il le chercha en comparant la poésie allemande et la poésie grecque. Toutefois, il ne se limite pas à comparer deux formes littéraires, mais il analyse l’essence des mondes grec et allemand. Pour Hegel, l’hellénité se développe sous le signe de la réalité et la modernité sous celui de la représentation. Lorsque le poète grec s’exprime, c’est le monde avec ses ombres et ses lumières qui s’exprime à travers lui et sa parole est celle de tous, fidèle à la présence de la nature dans les actes et les décisions des hommes. Le poète moderne élabore une image, il l’analyse et ce qui paraissait obscur devient clair et lumineux, son langage n’est pas celui des choses elles-mêmes mais celui de leur représentation : c’est une opération de la conscience qui se représente un monde et considère cette représentation comme l’essentiel.<br /> <br /> <br /> <br /> Dans son âge mûr, Hegel a renoncé à l’hellénisme bien que celui-ci ait informé sa pensée ultérieure : il voit l’histoire universelle comme une manifestation de la raison divine et le processus de réalisation de l’idée comme un processus dialectique de la conscience de la liberté. En affirmant que tout le réel est raisonnable, il affirmait que dans la vie les tâches primordiales consistaient à s’occuper des intérêts politiques et scientifiques, devant la littérature et la religion, et que cela fondait l’État moderne. Plus tard, Nietzsche, lui, vitupèrera l’État moderne en reprenant des arguments grecs.<br /> <br /> <br /> <br /> L’assimilation de l’hellénisme par l’Allemagne a influencé de façon décisive tous les aspects de la nation germanique, la structure de la langue, l’administration, la politique, l’enseignement, la formation, l’université, les traditions sociales et la culture. Et la Grèce, à son tour, a reconnu l’effort d’un pays pour s’intégrer à la modernité : c’est-à-dire passer d’un système agraire à une société industrielle. Ce passage abrupt a ébranlé le pays, car les modes de production étaient industriels et modernes, alors que la structure de la société restait médiévale. Cette situation difficile a entraîné les deux guerres mondiales, provoquées par l'Allemagne, dont les défaites ont été à la mesure des causes qui les ont suscitées.<br /> <br /> <br /> <br /> En 1918, à la fin de la Première Guerre Mondiale, par le Traité de Versailles, l’Allemagne a été contrainte d’indemniser ses ennemis. À Weimar, elle avait perdu la guerre et la dette était de 20 milliards de marks-or. Le chiffre a atteint 296 milliards que l’Allemagne devait payer en 42 ans. L’humiliation de la défaite et les conséquences économiques de la guerre et de la dette avaient mené le pays au bord du gouffre, une situation qui explique, en partie, l’ascension du nazisme. Adolf Hitler suspendit le paiement de la dette et s’engagea dans la Seconde Guerre Mondiale, qu’il perdit à nouveau avec des conséquences désastreuses.<br /> <br /> <br /> <br /> Le poids de la dette a rendu la situation si intenable qu’en 1953 l’Allemagne demanda à ses créanciers de la dispenser des paiements. Vingt-deux pays, dont la Grèce, ont signé le Traité de Londres qui allégeait de moitié le remboursement des 50 milliards dus au titre de la Première Guerre Mondiale et acceptait que les intérêts générés par cette somme leurs soient rendus lorsque l’Allemagne serait réunifiée. « Pour la jeune Allemagne, ce geste représentait une aide énorme », dit Jürgen Kaiser – coordinateur de l’initiative pour l’annulation de la dette (Erlassjahr). « On peut donc comparer l’intérêt de la dette de l’Allemagne à cette époque avec celui de la Grèce aujourd’hui ».<br /> <br /> <br /> <br /> La réunification de l’Allemagne a eu lieu le 3 octobre 1990. Mais les autorités allemandes ont mis vingt et un ans à rembourser la dette. Ce n’est qu’en 2010 qu’elle a payé 25 milliards dus au titre de la Première Guerre Mondiale.<br /> <br /> <br /> <br /> L’Allemagne est le pays d’Europe qui fait le plus pression sur la Grèce pour que celle-ci réajuste ses finances, mais des voix ont rappelé aux Allemands qu’ils sont toujours en dette envers la Grèce et pas seulement à cause de l’annulation. Le professeur d’histoire de l’économie, Albrecht Ritschl, ainsi que le responsable d'Erlassjahr, Jürgen Kaiser, ont demandé à Berlin de ne pas oublier son passé. Ces initiatives allemandes en appellent à la création d'une réglementation de l’insolvabilité internationale. Erlassjahr revendique l’exemple de l’Accord de Londres en 1953. À cette époque les Grecs avaient contribué à l’allégement de la dette allemande et donc en partie au miracle économique allemand. Aujourd’hui, la Grèce est surendettée, mais d’autres pays, notamment l’Allemagne, pourraient l’aider, comme cela se fit en 1953, en annulant partiellement sa dette. Est-il si urgent que la Grèce rembourse l’Allemagne ?<br /> <br /> <br /> <br /> Il y a là un paradoxe, un manque de mémoire, un oubli volontaire, une renonciation aux valeurs helléniques qui transformèrent l’Allemagne en un pays moderne et en une nation ; non seulement en raison de la décision de la Grèce d’annuler la dette germanique, mais aussi pour les humanistes allemands qui s’étaient approprié le témoignage grec, avaient européanisé l’Allemagne et suivi l’exemple de la démocratie grecque.<br /> <br /> <br /> <br /> Ce mépris de la part des Allemands est un mépris pour l’humanisme de Weimar en 1803.
N
... tellement vrai.<br /> <br /> À ceux qui ont la mémoire courte ou malade, il faut bien rappeler les choses.<br /> <br /> Il faut bien voir aussi que:<br /> <br /> 1. La solidarité est une valeur et qu'elle est nécessaire;<br /> <br /> 2. Personne n'a intérêt à voir l'€uro se casser la gueule, y compris ceux qui se sont prononcés contre sa création...<br /> <br /> Cela dit, il est temps de promouvoir une autre conception de l'Europe, une Europe au service des peuples.<br /> <br /> <br /> <br /> NOSE
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