38 assassinats de syndicalistes en Colombie cette année

Ces crimes font partie des 200 actes criminels commis à l’encontre de travailleurs syndiqués en 2008. À souligner que l’impunité perdure puisque seules deux personnes ont été arrêtées pour l’ensemble de ces faits.

02/09/2008

Adital

Avec l’assassinat du vendeur de loterie José Omar Galeano Martínez, Président national de la Fédération Colombienne de Vendeurs de Loteries (Fecoloc en espagnol), perpétré le samedi 30 août dans la ville de Buga, département de Valle, ce sont donc déjà 38 syndicalistes (34 hommes et 4 femmes) qui ont été victimes de morts violentes cette année en Colombie, selon les données de l’Ecole Nationale Syndicale (ENS).

Ce chiffre témoigne de l’inquiétante augmentation de ce phénomène en Colombie, puisque le nombre de syndicalistes assassinés dans les 8 premiers mois de cette année atteint pratiquement celui constaté pour toute l’année antérieure qui indiquait 39 meurtres sur l’ensemble du pays. Avec une particularité : le pourcentage de dirigeants assassinés est plus important cette année : 15, par rapport à 10 l’an passé.

José Omar Galeano Martínez a été atteint par deux balles tirées par des hommes de main alors qu’il se déplaçait en moto vers 22 H dans les rues de Buga. Selon la CUT, la centrale syndicale dont faisait partie la Fédération Colombienne de Vendeurs de Loteries, Galeano Martínez était à la tête de la lutte menée par les vendeurs de loteries pour la défense de leur droit au travail et qui, dans l’unité, s’opposent au bradage des loteries nationales au profit de groupes privés. C’est la raison qui amène la CUT à estimer qu’il s’agit d’un crime politique.

C’est le troisième syndicaliste assassiné ce mois-ci. Le 13 août dernier, à Puerto Asís, département de Putumayo, Manuel Erminson Gamboa Meléndez, âgé de 32 ans et père de trois enfants, Vice-Président de l’Association Paysanne de Défense de Putumayo (ACDP en espagnol), et membre de la direction nationale de la Fensuagro ( Federación Sindical Nacional Unitaria Agropecuaria, fédération syndicale agricole filiale de la CUT, ndt ) a succombé sous sept balles.

Le 8 août, à Saravena, département de Arauca, Luís Mayusa Prada, âgé de 46 ans, était sorti tôt le matin pour accompagner un de ses quatre enfants à une consultation médicale. De retour chez lui à 8H00 du matin, il est tombé sous les balles d’un tueur à gages sans que jusqu’à maintenant n’ait été obtenue la moindre information sur l’identité des assassins ni de leurs commanditaires. Mayusa se trouvait à Saravena en détachement syndical, venant du département de Meta, où il était encore peu de temps auparavant membre du comité départemental local de la CUT.

Les 38 assassinats font partie des 200 actes criminels commis à l’encontre de travailleurs syndiqués en 2008 et qui comprennent des menaces, détentions arbitraires, disparitions et enlèvements, attentats et autres formes de violences.

La CUT (Centrale Unitaire des Travailleurs, ndt) a été la plus touchée par cette vague de crimes puisque 29 victimes appartenaient à des syndicats qui lui sont affiliés, 5 autres étant membres de syndicats faisant partie de la CGT ( autre centrale syndicale, ndt ), les 4 suivants relevant d’organisations non confédérées.

Le syndicat le plus meurtri est la Fensuagro de la CUT (fédération syndicale agricole, ndt), qui déplore 5 meurtres. Le Syndicat Unitaire des Travailleurs de l’Education de Valle (Sutev) a souffert de 4 homicides. L’Association des Educateurs du Nord de Santander et le Syndicat des Travailleurs de l’INPEC ( administration pénitentiaire, ndt) ont vu eux trois de leurs membres tués.

Il est à souligner le climat d’impunité dans lequel s’exerce cette violence criminelle puisque à l’heure actuelle, les suspects arrêtés pour toutes ces affaires ne sont qu’au nombre de deux.

http://www.adital.com.br/site/noticia.asp?lang=ES&cod=34737

traduction Pedro DA NOBREGA